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Étude linéaire Lafontaine La tortue et les deux canards

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Par   •  23 Décembre 2023  •  Commentaire de texte  •  2 004 Mots (9 Pages)  •  145 Vues

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La tortue et les deux canards

Introduction

« La tortue et les deux canards»   est une fable  extraite du livre X des fables de Jean de La Fontaine, paru en 1678.

 Le fabuliste a vécu sous le règne de Louis XIV, en pleine période de monarchie absolue alors que le classicisme s'impose dans les arts. Il est particulièrement connu pour avoir mis en scene des animaux anthropomorphes afin d'illustrer et de dénoncer les mœurs de la cours du roi Louis XIV

Le second recueil (livres  7 à 11 ) est plus critique sur les défaux de l homme et de la société, sur les dérives de la cour et de la justice. On y trouve des apologues plus longs et des morales souvent plus sombres.

La Fontaine mets en scène dans cette fable une tortue qui rêve de voyage.Nous allons voir dans quelle mesure le personnage de la tortue est représentatif des risques qu'il y a à se laisser emporter par une imagination déraisonnable. Ce texte nous présente d'abord le rêve de voyage de la tortue ainsi que son projet porté par les deux canard V 1 à 1(), puis nous avons le récit de l’envolée proprement dite de la tortue (v 15 à 32) et de sa chute prévisible qui se conclue sur une morale concise de 4 vers. (V25 à 36)

  1. Un rêve de voyage et concrétisation du projet

Comme souvent , La Fontaine campe en un trait le portrait d’un personnage animal.

Les 2 premiers vers  = situation initiale :

  • Présentation de la tortue à l'aide d'un épithète homérique  « à la tête légère »: mise en avant de son inconséquence . = litote pour dire qu’elle est réfléchie peu !
  • Présentation de son rêve : antithèse trou/pays : aspect péjoratif
  • Dans les deux vers suivants, La Fontaine interrompt un moment son récit et énonce une petite maxime rendue frappante, chantante et un peu ironique par l’anaphore de l’adverbe volontiers. Cette petite maxime rappelle au lecteur que cette tortue à la tête légère est bien l’allégorie d’un comportement humain: le pronom indéfini « on » et le présent permettent cette généralisation : nous aussi, nous ne savons pas nous satisfaire de notre condition, et notre imagination nous abreuve de rêves. -Puis le récit reprend.

Elément perturbateur : Deux canards vont proposer un plan à la tortue.

  • ridiculise le rêve et la tortue : la désignation péjorative « commère » et l'antiphrase « ce beau dessein » = ironie.
  • Projet repris par les canards très surs d'eux :, futur de certitude.
  • -style direct (= théatralité) + + pour la vivacité du récit.
  • Projet est enjolivé par les canards :énumération,  maint  3X + pluriel = démesure du projet.
  • comparaison à Ulysse = tonalité héroi-comique
  • Projet ridiculisé par le narrateur : intervention satyrique du narrateur qui se moque de la         comparaison à Ulysse « l3-14 ». Utilisation du pronom personnel « On »  = complicité avec le lecteur.

On voit donc bien dans cette première phase du récit que cette tortue ridicule est une allégorie du comportement humain,, première phase plaisante et comique, dans laquelle Lafontaine installe d’emblée une complicité avec le lecteur

  1. Une envolée ridicule et risquée
  •  marché fait : la tortue n’est pas difficile à convaincre, son consentement n’est même pas évoqué.
  • stratégie de transport ridiculisée = ironie: opposition « forgent une machine » »bâton » . Emploi de l'impératif dans les conseils = les canards semblent surs d'eux alors que le lecteur sait que c'est impossible.
  • Tortue + voyage ridiculisée : « pélerine = qui va à un lieu saint » encore de l'ironie.
  • Démesure de l'entreprise : périphrases « un animal lent et sa maison » (let et maison s'oppose à l'idée de voler!) « la tortue enlevée »
  • Le ridicule d'un équipage incongru : faire rimer « nues » et « tortue ».
  • Entreprise risquée «  on s'étonne partout » « miracle »
  •  

Cette peinture particulièrement ironique de l’envolée de la tortue accentue l’aspect comique et la complicité avec le lecteur.

    La chute (du récit et de la tortue ) 

-vocabulaire grandiloquent et laudatif « reine des tortue » = ironie également de la part des spectateurs.

- La tortue s’en rend compte « Ne vous en moquez point » mais pêche par orgueil (elle réagit et acquiesse à cette périphrase hyperbolique «  la reine des tortues ») = elle meurt car elle n’accepte pas la raillerie.

Et,comme souvent, La Fontaine, sans transition, avec ironie, et en commençantpar un sous-entendu, va donner la leçon à l’animal un peu trop vaniteux: «Elle eut beaucoup mieux fait / De passer son chemin sans dire aucune chose».

  • oublie du conseil des canards (elle est « tête légère »= étourdie), Elle oublie les ordres des canards et fait l'inverse :  comme un chiasme entre les vers 19 et 30.
  • chute violente, mépris de l'auteur : sur 1 vers, proposition courte, (sujet+ verbe) présent de narration , répétition du pronom personnelle « elle », mot « crève »,

La fontaine est sévère et sans compassion pour la tortue : Elle s’est prise pour une reine et crève comme une bête insignifiante.

  1. La morale
  • D’ abord une réflexion restreinte de la fable  «Son indiscrétion de sa perte fut cause». L’ordre des mots rapproche les termes «indiscrétion» et «perte» pour bien montrer le rapport inéluctable de l’un à l’autre. : c’est sa vantardise qui l’a tué.

Puis il élargit la morale

  • accumulation + polysyndete imprudence, babil,  ET sotte vanité, ET vaine curiosité nom + adjectif dépréciatifs : donne un rythme et met l'accent sur les liens entre les défauts qui ont « étroit parentage ».de même lignage (ils sont liés) :   la métaphore filée de la filiation = montrer que ce sont des défauts qui s’alimentent les uns les autres.

Portée universelle : présent de vérité générale.

Conclusion

Le personnage de la tortue est présenté avec beaucoup de défaut (sotte, bavarde, vaniteuse, imprudente...). Elle laisse son rêve lui monter à la tête et perds toute prudence et tout sens des réalités. La fontaine tourne ce personnage en ridicule mais le présente également avec mépris. Contrairement au personnage de Perrette qui se laisse aussi emporter par son imagination, La Fontaine ne montre aucune indulgence pour la tortue la fable n'est pas légère, la chute est cruelle la punition définitive sans compassion. Ainsi La Fontaine nous dit, pour ceux qui ont les même traits de caractère que la tortue, l'imagination est un véritable danger !

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