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Qu’est-ce qu’un choix de traduction ?

Dissertation : Qu’est-ce qu’un choix de traduction ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Avril 2023  •  Dissertation  •  3 080 Mots (13 Pages)  •  277 Vues

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MARINO
DE ALMEIDA
1608027056W
Raphaël Koenig

                                     Dissertation LM00405T-TD1

En vous appuyant sur des exemples et des arguments tirés de textes
étudiés en cours, tentez de répondre de façon argumentée et
construite (introduction, développement en deux ou trois parties,
conclusion) à la question suivante : « qu’est-ce qu’un choix de
traduction ? ».

Danica Seleskovitch et Marianne Lederer écrivent : "traduire n'est pas
transcoder mais comprendre et exprimer le sens, ce qu'elles appellent
aussi le « vouloir-dire » de l'auteur. La traduction c'est avant tout une
transformation. C'est-à-dire que l'on prend un texte, l'on en fait un autre texte. Si nous avons un texte et sa traduction, c'est parce que quelqu'un a compris le texte d'une certaine façon, la restituer d'une certaine façon dans une autre langue. Cela peut sembler une évidence mais l'intérêt c'est de dire qu'il peut y avoir plusieurs traductions au fil du temps qui vont refléter une certaine attente par rapport au texte, des conventions dans lequel le texte est reçu, un état de la langue
aussi. Et finalement, cette traduction va constituer une sorte de trace
d'une compréhension individuel à un moment donné. C'est-à-dire que,
tout simplement, en essayant de suivre un peu la façon dont la
traductrice ou le traducteur ont décidé de traduire tel et tel mot, telle
et telle expression, telle et telle partie du texte, l'on peut suivre un peu
à la trace une compréhension individuelle.
C'est pourquoi nous nous poserons la question : qu’est-ce qu’un choix
de traduction ? Pour répondre à cette question, nous verrons que
certes, l'apanage de la traduction est le langage imagé, mais
cependant cette situation n'est pas définitive, elle peut évoluer. Dès
lors, le choix de traduction devient en forme de réinvention.
Plan I :
1. La traduction comme pesée
2. La mot comme élément vivant
3. Le rapport entre forme et physique

Plan II :                                                                                                                                             1. La traduction comme théorie de la traduction
2. se constitue en dépassant la fidélité à l'original
3. et devient ainsi une production littéraire à part entière

Ce que l'on va faire pendant cette première partie c'est étudier un peu
plus en détail un texte qui parle justement de ces choix de traduction,
qui parle de la façon dont fonctionne en fait l'atelier de la traduction.
C'est un texte qui est de Valery Larbaud. Il a une oeuvre personnelle,
mais il est aussi connu comme le traducteur du
Ulysse de Joyce. Ce qui
est intéressant c'est que dans
Sous l'invocation de Saint Jérôme, il va
un peu alterner des aspects où il ne parle plus directement de Saint
Jérôme et des aspects où il parle vraiment de ce qui se passe dans son
travail de traducteur de façon très très concrète. Avec cette idée
justement : peser les mots c'est aussi faire des choix tout simplement. Les mettre à la pesée pour choisir ce qui va fonctionner dans le texte d'arrivée. Il y a une opération renouvelée à chaque fois de pesée. Cette pesée, elle va être étrange puisqu'il revient sur cette idée à la page 84 quand il dit : « De là vient aussi qu'un seul et même mot , employé par l'Auteur dans deux pas- sages différents , ne sera pas toujours traduisible par le même mot dans les deux passages correspondants ».
Un paradoxe. Pourquoi ? Aligner des mots correspondants aux mots de l'original ne va pas produire une traduction qui fonctionne comme texte littéraire. Il faut au contraire prendre en compte un peu la dynamique du texte original et essayer de la rendre avec un texte littéraire qui ait de la vie, qui fonctionne, qui a une forme de souffle. C'est cela l'idée.
C'est pour cela que l'on peut trouver intéressant qu'il emploie
directement un vocabulaire où il va nous parler du vivant. Une limace,
un insecte, une sorte de bestiole. Il ne nous donne pas un animal
précis avec des antennes. Pourquoi cela l'intéresse-t-il ? Parce qu'il
nous montre que le mot est un élément vivant qui ne vit que dans son
milieu, dans le contexte auquel il appartient. C'est pour cela qu'il nous
dit : « des frémissements, des irisations le parcourent et il développe
des antennes et des pseudopodes par lesquels, bien qu’artificiellement
isolé, il se rattache au flux de la pensée vivante, – la phrase, le texte
entier, – hors duquel nous l’avons soulevé ; et ces signes de vie vont
jusqu’à modifier rythmiquement son poids. Il nous faut donc saisir ce
rythme afin que son contrepoids soit animé d’un rythme vital
équivalent. ». Ils mobilisent en fait assez rapidement plusieurs types
d'images. On pourrait dire que le rythme est presque une notion
quasiment musical. Mais aussi, de façon assez nette, il fait plusieurs
références philosophiques. On va dire la pensée du mouvant c'est
Bergson et la pensée du milieu ce serait Claude Bernard. Donc en
somme, on a le milieu vivant qui est défini comme un milieu fermé par
la peau dans lequel ont lieu des processus en vue d'une fin. L'idée c'est
un peu ça, de dire que finalement avec le texte littéraire, avec la
phrase, on a une sorte de magma vivant dans lequel on ne peut rien
extraire. On ne peut pas imposer une équivalence qui isolerait une
partie du texte contre une autre parce que, pour faire un travail de
traduction littéraire, on est obligé de considérer le texte dans sa
totalité. Ce qu'il appelle le flux de la pensée en mouvement. Et c'est
uniquement comme cela que l'on va pouvoir produire une traduction
qui fonctionnera aussi comme texte, qui sera vivante comme l'original
était vivant.                                                                                                                         Page 84, il passe à autre chose et nous ne sommes plus dans le milieu biologique. Mais alors, dans quoi sommes-t-on ? Il va nous parler de la façon dont
un mot peut avoir telle ou telle connotation à un moment donné, peut
résonner de telle ou telle façon avec l'idée d'une expérience d'optique :
« Dans l'un de ces milieux sa fonction lui fera émettre un certain
rayonnement , une nuance particulière du sens dont il est chargé , et
dans l'autre , il émettra une autre de ces nuances ». Donc c'est comme
s'il imaginait une sorte de laboratoire de physique amusant où l'on
ferait des expériences d'optique avec les mots. L'idée c'est justement
de montrer un fonctionnement différent selon le contexte. Et c'est
justement pour cela qu'on ne peut pas forcément traduire un mot et un
autre de façon équivalente, même si c'est le même mot dans le même
texte. Donc c'est un peu cette idée de physique.

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