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Manon Lescaut, Lecture Cursive

Commentaire de texte : Manon Lescaut, Lecture Cursive. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Mai 2023  •  Commentaire de texte  •  1 624 Mots (7 Pages)  •  135 Vues

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Manon Lescaut Lecture Cursive

AVIS DE L’AUTEUR

Quoique j’eusse pu faire entrer dans mes Mémoires les aventures du chevalier des Grieux, il m’a semblé que, n’y ayant point un rapport nécessaire, le lecteur trouverait plus de satisfaction à les voir séparément. Un récit de cette longueur aurait interrompu trop longtemps le fil de ma propre histoire. Tout éloigné que je suis de prétendre à la qualité d’écrivain exact, je n’ignore point qu’une narration doit être déchargée des circonstances qui la rendraient pesante et embarrassée ; c’est le précepte d’Horace :

Ut jam nunc dicat jam nunc debentia dici,
Pleraque differat, ac praesens in tempus omittat.

Il n’est pas même besoin d’une si grave autorité pour prouver une vérité si simple ; car le bon sens est la première source de cette règle.

Si le public a trouvé quelque chose d’agréable et d’intéressant dans l’histoire de ma vie, j’ose lui promettre qu’il ne sera pas moins satisfait de cette addition. Il verra dans la conduite de M. des Grieux un exemple terrible de la force des passions. J’ai à peindre un jeune aveugle qui refuse d’être heureux pour se précipiter volontairement dans les dernières infortunes ; qui, avec toutes les qualités dont se forme le plus brillant mérite, préfère par choix une vie obscure et vagabonde à tous les avantages de la fortune et de la nature ; qui prévoit ses malheurs sans vouloir les éviter ; qui les sent et qui en est accablé sans profiter des remèdes qu’on lui offre sans cesse, et qui peuvent à tous moments les finir ; enfin un caractère ambigu, un mélange de vertus et de vices, un contraste perpétuel de bons sentiments et d’actions mauvaises : tel est le fond du tableau que je présente. Les personnes de bon sens ne regarderont point un ouvrage de cette nature comme un travail inutile. Outre le plaisir d’une lecture agréable, on y trouvera peu d’événements qui ne puissent servir à l’instruction des mœurs ; et c’est rendre, à mon avis, un service considérable au public que de l’instruire en l’amusant.

Quels aspects de son travail l‘auteur met-il en avant ?

  • L’auteur a rédigé ses Mémoires
  • Il en extrait l’histoire du chevalier Des Grieux, assez longue pour être publiée à part.
  • Les aventures des personnages sont donc présentées comme une anecdote, une suite de péripéties dont l’auteur se souvient : il s’agit de rendre ces aventures plus vraisemblables, alors que le récit est rocambolesque, animé, mystérieux, troublant, choquant ….
  • En effet, ce dispositif cherche à attirer l’attention des lecteurs sur le romanesque du récit
  • L’auteur de la préface cite Horace, un auteur latin, (argument d’autorité : cite une source, un auteur dont l’opinion est incontestable) pour justifier sa technique narrative :

«  qu’une narration doit être déchargée des circonstances qui la rendraient pesante et embarrassée ; c’est le précepte d’Horace :

Ut jam nunc dicat jam nunc debentia dici,
Pleraque differat, ac praesens in tempus omittat.

« qu’on dise maintenant ce qui doit être dit sur l’heure, et qu’on diffère pour le moment la plupart des détails »

  • Récit qui va fonctionner sur des ruptures chronologiques (analepses, prolepses), des changements de rythme, de lieu.

Si le public a trouvé quelque chose d’agréable et d’intéressant dans l’histoire de ma vie, j’ose lui promettre qu’il ne sera pas moins satisfait de cette addition :

- Mémoires : genre littéraire qui fait appel aux souvenirs d’une personne haut placée , qui occupe une position particulière (ex : Mémoires de Churchill)

- Le récit se présente comme une addition : un supplément

- => il viendrait complèter les Mémoires = fort effet de réel dont il offre «  un exemple terrible »

- Le deuxième paragraphe définit en quelques sortes le «  programme narratif » du «  roman » :

« la conduite de M. des Grieux » : sous entendu = elle est un peu négative illustrerait «  la force des passions » dont il offre «  un exemple terrible »

> La passion est « terrible » , c’est-à-dire qu’elle est une force destructrice

> Déf terrible : «  ce qui est propre à inspirer de la terreur tragique » => l’auteur se réfère aux codes de la tragédie classique du XVII°

> Le roman Manon Lescaut fonctionnerait presque comme une tragédie classique ( sasn les trois unités temps/ lieu / espace) en ce que la tragédie illustre l’acharnement du Destin sur un / des héros qui ne peuvent pas lui échapper

> Force(s) néfaste (s) : la passion amoureuse des Grieux pour Manon Lescaut / l’argent dont Manon Lescaut est toujours avide / Manon Lescaut elle-même

> Dans la préface , il n’est question que de raconter l’histoire de Des Grieux : or le titre du roman c’est le personnage féminin Manon Lescaut

> Le roman illustre un propos digne des moralistes du XVII°

> Le roman viendrait alors dénoncer les dangers et les écarts de la passion amoureuse , en tant que la puissance tragique

 Projet du narrateur :

(texte)

« Peindre » => représenter / décrire / raconter => récit/ roman

Personnage principal : «  un jeune aveugle » = Des Grieux

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