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Madame Bovary, Gustave Flaubert

Commentaire de texte : Madame Bovary, Gustave Flaubert. Recherche parmi 302 000+ dissertations

Par   •  3 Mai 2025  •  Commentaire de texte  •  1 382 Mots (6 Pages)  •  5 Vues

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Le texte que nous allons étudier est un extrait du chapitre X, Deuxième Partie, du roman de Gustave Flaubert (1821-1880), Madame Bovary, publié en 1857. C’est, avec L’Education sentimentale (1869) du même auteur, l’un des plus grands romans de la littérature française. Flaubert, frappé très jeune d’une grave crise d’épilepsie, décide de vivre dans la propriété familiale de Croisset, en Normandie, au bord de la Seine, et de se consacrer à l’écriture. Les grands thèmes de son oeuvre sont une exploration minutieuse du réel, et l’expérience du désenchantement. Admirateur de Balzac, obsédé par la volonté de « fouiller le vrai », il s’impose rapidement comme le chef de file des écrivains réalistes de sa génération et des générations futures. Ses héros, Emma Bovary, Frédéric Moreau, subissent par ailleurs des expériences de vie qui les conduisent à la déception et même, dans le cas d’Emma, à la mort. L’extrait que nous allons commenter illustre parfaitement ces deux caractères marquant de l’oeuvre de Flaubert: un réalisme minutieux et une analyse psychologique également approfondie et réaliste de personnages déçus par la vie. Dans cette partie du roman, on rencontre une héroïne éponyme qui, après avoir été malheureuse dans la ferme normande reculée de son père, puis s’être mariée sans amour avec un médecin médiocre, Charles Bovary, a rêvé d’un grand amour et entretient une relation adultère avec un séducteur, Rodolphe.

Dans un premier temps nous étudierons les éléments qui font du texte un récit réaliste. Puis nous nous pencherons sur l’évolution des sentiments d’Emma au cours du récit, et sur sa réflexion sur elle-même.

Dans le début de l’extrait, l’irruption de la lettre du père d’Emma est en soi un élément réaliste. La lettre est écrite avec les mots maladroits de Théodore Rouault, paysan totalement inculte. Des expressions comme « J’espère que la présente », « il me fait deuil », « je suis, avec bien des compliments » sont bien dans le style de ce que peut écrire, on imagine après beaucoup d’efforts, un fermier qui n’a jamais fait d’études, à la différence d’Emma. Celle-ci a en effet été éduquée au couvent, où elle a eu pour camarades des grandes bourgeoises, et où elle a dévoré des romans d’amour. Dans cette éducation elle s’est construite un monde irréel, et la lettre de son père la fait revenir brutalement à la réalité. Le lettre est aussi décrite matériellement: « ce gros papier », « les fautes d’orthographes s’y enlaçaient ». La méthode d’écriture est même évoquée: « On avait séché l’écriture avec les cendres du foyer, car un peu de poussière grise glissa… ».

Elle revoit alors son enfance à la ferme. Flaubert décrit ses souvenirs avec précision: c’est le cas par exemple de la ligne 20 à la ligne 23, où Emma se souvient d’un jeu auprès de son père, « auprès de lui, sur l’escabeau, dans la cheminée… ». Puis il y a « les soirs d’été tout pleins de soleil », et l’apparition des animaux de la la ferme: « les poulains », « Il y avait sous sa fenêtre une ruche à miel… », « les abeilles »… Des éléments réels de la ferme où elle vivait sont donc évoqués.

Enfin, dans le dernier paragraphe, quand après un passage centré sur les sentiments de déception d’Emma elle revient de nouveau à la réalité, l’évocation du moment et du lieu (sa maison auprès de son mari et de sa fille) où elle se trouve, est de nouveau entièrement réaliste. Flaubert parle d’un temps précis: « un rayon d’avril », des objets du salon: « les porcelaines de l’étagère », « le feu », « ses pantoufles », « la douceur du tapis », et du climat: « le jour était blanc, l’atmosphère tiède ». Et Emma entend sa fille « qui poussait des éclats de rire ».

Dans la description de ses souvenirs à la ferme et de sa réalité présente, on note le champ lexical commun de la lumière et de la chaleur, d’abord à la ferme: « le foyer », « la cheminée », « la grande flamme des joncs marins qui pétillaient », les « soirs d’été tout pleins de soleil », « la lumière » « des balles d’or rebondissantes », puis auprès de son mari: « Un rayon d’avril chatoyait », « le feu brûlait », « la douceur du tapis », « l’atmosphère tiède », et même les « éclats de rire ». Les sensations physiques sont très fortes dans les deux passages, même

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