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Louis Pergaud, « Leur âme », 1914 (La vie des bêtes)

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Par   •  16 Février 2024  •  Analyse sectorielle  •  1 645 Mots (7 Pages)  •  36 Vues

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TEXTE COMPLEMENTAIRE 2.                                            Ecrire et combattre pour l’égalité.

Louis Pergaud, « Leur âme », 1914 (La vie des bêtes)

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INTRODUCTION GENERALE

Louis Pergaud (1882-1915), instituteur franc-comtois, est certes l'auteur d'un célèbre roman de l'enfance, La Guerre des boutons, mais il s'est également intéressé à la ruralité et au monde animalier des campagnes pour en tirer des récits naturalistes. Son recueil de nouvelles animalières, De Goupil à Margot, lui a valu le Prix Goncourt en 1910. Il est mort sur le champ d'honneur pendant la Première Guerre mondiale.

Il consacre en 1914 un bref essai à la thèse de l'existence de l'âme chez les bêtes et dont la publication fut posthume. Nous en étudions ici les dernières lignes.

Quel circuit argumentatif est à l’œuvre dans notre extrait pour défendre la thèse de l'âme animale ?Nous partirons de la dénonciation faite ds le 1er § du préjugé spéciste de l'homme 2. pour nous pencher sur la démonstration par la physiologie qui occupe les deux §§ suivants (3-9) ; 3. puis sur la démonstration philosophique des trois autres §§ (10-18) ; et pour terminer sur la conclusion humoristique du dernier § (19-23).

1. POINT DE DEPART : LE CONSTAT DU SPECISME HUMAIN. (1er §, l.1 et 2)

IP= Le spécisme humain est brocardé avec fermeté

      - « il a fallu » : construct° impersonnelle : le poids de la fatalité (falloir/fatalité : mm racine) est souligné

qui pèse, écrase mm les animaux qui la subissent ; le passé composé, que son aspect rend relatif au présent, contribue à rendre cette injustice sensible au lecteur

  • en cause : « l'orgueil formidable de l'homme » :  l'adj. Au sens étymo. = terrible => hyperbole ; par ce modalisateur, on comprend que la thèse de Perg. passera nécessairement par une critique de l'homme

  • le résultat : « dénier », verbe qui fait reposer le préjugé de l'absence d'âme chez les bêtes sur un vice humain : l'orgueil, ce qui ruine sa crédibilité
  • ceci posé, suivent les termes qui éclairent la thèse : « des êtres constitués comme lui » (l'homme)

                                                                                   « des facultés qu'il se reconnaissait à lui-m. »

il apparaît que Perg. fait découler les « facultés » de l'âme de l'état physique

  • => ce qui d'emblée place l'homme et la bête sur un pied d'égalité et suppose le rejet de l'anthropocentrisme

CP= Le propos de l'auteur s'inscrit clairement contre la thèse de la prétendue supériorité humaine.

2. DEMONSTRATION VIA LA PHYSIOLOGIE (2e §, l.3-9)

IP= Il s'agit pour Pergaud d'établir ce qui rassemble l'H/l'A en se limitant provisoirement aux « grands mammifères »

  • - l'auteur part de ce qui anime l'organisme : « un sang rouge et chaud » l'art. indéf. fait un effet d'objectivité ; les 2 adj. reprennent les caractérist. qui sont aussi celles du sang humain ; « circule dans les veines » : rappelle que le sang est mobile : cf. l'étymol. du mot « âme » : lat. Anima = ce qui est doué de mouvement

- sont ensuite déclinées des caract. physiques essentielles : « un syst. nerveux » (3) ; « des muscles », « des os » (4) ; « les organes respiratoires », les « sens » (5)

- le tout est rapporté systémat. à l'homme : « analogue au nôtre » (3), « semblable au modèle hum. » (4), « la même composition », « ni plus ni moins que nous » (5) : comparaisons et comparatif => constat d'équivalence

- la balance penche même pour l'animal en défaveur de l'h. Quant à l'idée de supériorité : « si mm il y avait avantage, ici, ce serait en faveur des bêtes » (6)

- ce qui => une série de questions rhétoriques questionnant ironiquement la comparaison H/A :

« quel humain a jamais possédé le nez du chien » (6), « quel dégustateur pourrait marcher de pair avec le bœuf ou le cheval » (7) ; et le registre ironique : « faites-leur un peu comprendre, à ceux-là, que l'eau est sans saveur (…) et ils vous plaindront » (8)

  • Une conclusion transitoire valide cette comparaison H/A qui rétablit l'équilibre : « Leur machine est donc ... » (9) construite ds un esprit rationnel : « machine » terme académique qui suppose l'autorité compétente ; connecteur log. de conséqu. : « donc » ; comparé/comparant sans ambiguïté : « comme la nôtre »

CP= cette analogie A/H fondée sur le substrat physiologique est en soi 1 1er pas vers l'égalité

3. DEMONSTRATION VIA LA PHILOSOPHIE (4e,5e,6e §§, l.10-18)

IP= lorsqu'il s'agit d'aborder la question de fond, celle de « l'âme », l'auteur doit compter avec l'ambivalence du terme

  • D'où l'alternative repérable par l'anaphore : « si l'âme » (10/13) => en découlent 2 hypothèses :

- les l. 10-12 : 1 § qui envisage l'hypoth (« prétendent ») des « spiritualistes » (10) pour lesquels l'âme est une « entité distincte du corps » ; s'ensuit une question rhétorique qui dénonce le préjugé de l'exclusivité de l'âme humaine en s'appuyant sur le présupposé de l'incarnation : « opter pour [un] réceptacle » (11) :

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