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Le mythe de Sisyphe, Albert Camus

Fiche de lecture : Le mythe de Sisyphe, Albert Camus. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Mars 2023  •  Fiche de lecture  •  1 623 Mots (7 Pages)  •  208 Vues

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Le mythe de Sisyphe, Albert Camus

  • Contexte :
  • Albert Camus (1913-1960) né en Algérie, à Mondovi est homme de lettre français, Prix Nobel de littérature en 1957.  

Jeune, il est atteint de la tuberculose, malgré cette gangrène, cette maladie fait naitre en lui un sentiment tragique, l'absurde, lui donnant un désir désespéré de vivre. Faulkner, romancier français, résuma la conception de l’absurde de Camus, « Camus disait que le seul rôle véritable de l'homme, né dans un monde absurde, était de vivre, d'avoir conscience de sa vie, de sa révolte, de sa liberté. » Ce que camus a confirmé, « Je voulais d'abord exprimer la négation sous trois formes. Romanesque : ce fut L'étranger (1942). Dramatique : Caligula (1944), Le malentendu (1944). Idéologique : Le mythe de Sisyphe. Je prévoyais le positif sous trois formes encore. Romanesque : La peste (1947). Dramatique : L'état de siège (1948) & Les justes (1949). Idéologique : L'homme révolté. »

  • En 1942, il écrit Le Mythe de Sisyphe, un essai qui forme avec Caligula, L'Étranger & Le Malentendu le cycle de l'absurde
  • L'absurde est le l’épine dorsale du mythe de Sisyphe, l’ensemble de cette œuvre est analysée par l’absurde & pour l’absurde, un concept central dans la littérature du 20ème 
  • L’absurde nait ainsi d’un désir humain de vouloir donner un sens à son existence, qui se heurte à un monde, qui reste muet à l’homme et ne lui donne aucune réponse, de cette confrontation, cette divergence, nait l’absurde.
  • Il s’inscrit dans le contexte du 20ème marqué par ses guerres effroyables, ainsi que surement en réaction au contexte effroyable de ce siècle, dans le courant nihiliste, fondé sur la mort des valeurs, de Dieu, etc.
  • Et plus précisément un nihilisme non passif, mais actif, qui induit que même s’il y a une absence de sens, désir de vie & bonheur sont possibles
  • De plus, il voit l'absurde non pas comme une fin en soi, mais un commencement, une étape vers autres chose 

  • L’objectif de son ouvrage : résoudre la question de l’absurde
  • Le suicide
  • Il introduit l’intérêt de l’analyse du suicide, car elle est selon lui sous-jacente d’une question philosophique fondamentale : y a-t-il un sens à la vie ?
  • Selon lui, il n’y a pas de sens à l’existence, néanmoins l’introduction du suicide ouvre sa réflexion, qui va être procédurale
  • Il voit ainsi le suicide un moment de désespoir mais, qui a pour objectif de tendre vers quelque chose de plus heureux
  • Il traite alors le sens de l'existence d’une manière assez mathématique :
  • L’absurde est le résultat d’un homme qui cherche un sens à sa vie & d’un monde qui ne lui en apporte pas. Ainsi, si l’homme se suicide, il n’y plus d’absurde. Il réalise donc un raisonnement nicodème, pour expliquer que la vie a plus de valeur que la mort, même si celle-ci est libératrice de l’absurde, la vie a une plus grande valeur.  
  • Le suicide philosophique
  • C’est une deuxième solution pouvant résoudre le problème de l’absurde
  • Ce moyen nécessite l’adoption d’une morale, idéologie, religion (la foi), dans le but de donner à la vie, un sens & de l’espoir, ce dernier étant la notion clef de cette solution
  • Néanmoins, cette une attitude qui redonne sens au monde est problématique & induit des dangers, car elle peut mener à la violence, par l’aveuglement de nos nouvelles croyances
  • Ce moyen est donc une illusion, que Camus nomme l’esquive :  le fait de se voiler la face
  • D’où le nom de cette partie qu’il nomme le suicide philosophique, le voile (l’espoir) tout comme le suicide ne résolve pas la question du suicide, ils la supprime
  • Il critique alors la philosophie traditionnelle et surtout E. Husserl, phénoménologue, qui accorde dans sa philosophie une place importante à la conscience.
  • Camus critique cette pensée, car elle est sous-jacente d’une essence, derrière les phénomènes il y aurait une logique qui ordonne le monde, et de plus elle porte en elle un caractère religieux faisant disparaitre l’absurde
  • La liberté
  • Pour donner un sens à la vie, Camus préconise d'essayer de pas sortir de l’absurde
  • L’homme ne doit pas chercher de sens à la vie, il faut avant tout qu’il reste dans l’absurde.
  • Il explicite alors comment rester dans le sentiment d’absurde, en maintenant la distance entre soi & le monde, il faut constamment garder ce conflit, cette tension entre le désir de sens & un monde silencieux, ce qu’il appelle la Révolte 
  • C’est en se maintenant dans l’absurde, que l’on peut vivre libre & heureux, à ceci près que l’homme, selon Camus n’est pas entièrement libre, car il est destiné à mourir. De plus être libre ne signifie pas de faire des choix, car à cause de nos décisions, nous pouvons devenir esclave de but que nous voulons atteindre.
  • Il préconise une valeur quantitative à la vie, par la multiplication des expériences
  • Il développe ainsi une morale dite quantitative, qui se fonde comme son nom l’indique valorise la quantité de vie (d’expériences vécues) à la qualité de celle-ci
  • 3 exemples de personnages, qui incarnent la morale quantitative
  • Donjuan, qui interprète parfaitement la morale quantitative à travers son caractère libertin & ses multiples aventures.
  • Il est absurde dans la mesure où il cherche avant tout l’accumulation des plaisirs charnels avant de chercher un amour éternelle & idéal
  • Le comédien qui sur scène joue diverse & multiples personnages différents & de ce fait vie dans la quantité, car les rôles qu’il interprète meurent à chaque fois que la scène prend fin & se diversifie à chaque nouvelle représentation.
  • Il vit beaucoup et sait ses personnages éphémères, en ce sens il est lui aussi absurde.  
  • « L’acteur règne dans le périssable »
  • Le créateur artistique qui à travers l’arts explore différents mondes qui sont sources d’une richesse infinie, dans laquelle l’essence artistique même repose
  • A travers cette idée, l’artiste est aussi dans l’accumulation
  • Il critique alors le roman à qui pense détenir une vérité et qui cherche à le démontrer en empêchant l’accumulation d’expérience.   

        

  • Le mythe de Sisyphe 
  • Sisyphe punit par les dieux est contraint de monter un rocher en haut d’une montagne, un rocher qui finit toujours par retomber.
  • Même s’il sait que la pierre va retomber, il continue son éternelle tache, peu importe son destin tragique, Camus ne voit d’ailleurs pas Sisyphe comme un personnage tragique, il lui attribue la représentation de la condition humaine.
  • Son univers est devenu sa montagne & son rocher, plus rien n’a de sens, il est dans l’absurde, il représente l’absurde. Il répète indéfiniment une tache inachevable mais ne faiblit pas, il arrive même à trouver par moment & cela passe notamment par une acceptation de sa vie, sa condition  
  • Avis personnel & citations
  • J’avais dans le passé fait l’expérience de Camus durant le secondaire, notamment en lisant La peste, un livre que j’avais malheureusement trouvé terriblement ennuyant. Néanmoins étant un peu plus mature & ayant eu une initiation à la philosophie, Le Mythe de Sisyphe s’est trouvé à mes yeux nettement plus intéressant.  J’ai tout d’abord fortement apprécier la prose de Camus, une plume aiguisée, habile & efficace, permettant une lecture attractive pour l’œil, comme pour l’esprit. Même si ce propos est à nuancer, car j’avoue que la lecture de cet ouvrage m’a nécessité un constant décryptage des propos que voulait exprimé Camus, même si le vocabulaire n’est pas ésotérique. Dans les pages de l’essai on retrouve de nombreuses références à des hommes de lettres, un ton parfois moralisateur, des phrases qui poussent constamment à la réflexion, mais surtout des phrases simples parfois brèves qui sont néanmoins d’une portée et d’une pertinence, qui à mon sens on le mérite d’être répertoriée.  
  • Sur la mélancolie :
  • « Quand les images de la terre tiennent trop fort au souvenir, quand l'appel du bonheur se fait trop pesant, il arrive que la tristesse se lève au cœur de l'homme »
  • Une vérité assez triste de notre rapport au temps :
  • « L'homme quotidien n'aime guère à s'attarder. »
  • Une maxime de vie :
  • « L'honnêteté n'a pas besoin de règles. »
  • Sur le destin :
  • « Mais Sisyphe enseigne la fidélité supérieure qui nie les lieux et soulève les rochers »
  • « Un destin n'est pas une punition. »
  • Sur l’amour, avec Donjuan, le passage qui m’a le plus plu dans ce livre, j’ai en effet apprécié tout particulièrement l’analyse du personnage de Donjuan & de son rapport à l’amour.
  • « Aimer et posséder, conquérir et épuiser, voilà sa façon de connaître »
  • Car elle est idiomatique
  • « Il n'y a d'amour généreux que celui qui se sait en même temps passager et singulier. »
  • Une très belle esquisse d’un amour temporel mais plein & entier
  • « Les spécialistes de la passion nous l'apprennent, il n'y a d'amour éternel que contrarié »
  • Une citation assez amusante sur l’amour… Marital…
  • « Aujourd'hui, sur la bouche de cette femme, il retrouve le goût amer et réconfortant de la science unique. »
  • Une très belle phrase, décrivant à merveille l’amour, son ambivalence, son double tranchant, le bonheur & le malheur, l’espoir & la déception qu’il engendre.

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