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La Jetée, poème d’Henri Michaux (1930)

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Par   •  25 Mars 2023  •  Commentaire de texte  •  1 905 Mots (8 Pages)  •  258 Vues

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Commentaire Composé de La Jetée, poème d’Henri Michaux (1930)

Henri Michaux est un écrivain, poète, peintre Belge du début du XX° siècle. Il est l’auteur de nombreux carnets de voyages telle que, Un Barbare en Asie ou Ecuador. Il a aussi écrit des récits décrivant ses expériences avec les drogues, des recueils et de nombreux poèmes comme, La Jetée. Ce poème relate la nuit d’un homme malade, en convalescence au bord de la mer. Est traité dans ce poème, le thème de la fuite du temps : le poète évoque la maladie, la fin de vie qui pousse l’homme à s’interroger sur ce qu’a été sa vie et ce que sera sa mort. C’est une problématique extrêmement présente en poésie ; elle cherche à considérer l’angoisse ressentie par les Hommes face à un fait naturel, incontrôlable et inévitable qu’est la mort. L’auteur confie alors ses faiblesses à travers son écriture poétique. De la sorte, il permet à ses lecteurs de ne plus se sentir seul face à leurs interrogations, d’affronter leurs peurs ensemble.

Ainsi, étudierons-nous dans un premier temps le monde du rêve dépeint par l’auteur, sa fonction dans le récit et un second temps nous permettra d’analyser le caractère désorienté de l’homme décrit par l’aspect fuyant de la scène.

Tout d’abord, Michaux dans son poème nous guide dans le monde du rêve. Ce rêve est mis en scène grâce à différentes étapes. Premièrement l’auteur travaille sur la symbolique de la jetée ; cette symbolique est d’autant plus présente qu’il fait de La Jetée, le titre de son poème. Une jetée est un aménagement qui permet de passer de la terre à la mer. Dans ce texte, on pourrait penser qu’elle représente le passage entre deux mondes, soit le monde matériel, physique – qu’est la Terre – au monde du rêve, mystique – qu’est la mer. L’homme peut, par l’intermédiaire de la digue accéder à ses rêves.

En outre, l’auteur suggère se passage en décrivant l’état de somnolence par lequel nous passons avant de trouver le sommeil. L3, « Je construis, profitant du brouillard, une jetée jusqu’à la mer ». Le brouillard semblerait représente la vision de l’homme qui peu à peu se trouble à mesure que ses yeux se ferment. Il devient ainsi un élément que permet la transition entre les deux mondes qui permet à l’homme de rentrer dans une phase d’endormissement. Par ailleurs, on relève de nombreuses occurrences qui nous renseignent sur la condition de l’homme : L5 « laissant prendre mes jambes », L6 « respirait profondément », L7 « murmure », L8 « les jambes ballantes » et L15 « sans mot dire ». On comprend que le personnage est étendu et paisible. Sa respiration est dite « profonde » comparable à la respiration d’une personne endormie.

De plus, on note un rythme calme qui suggère parfaitement la sensation d’assoupissement, ressentie lors de cette transition entre deus mondes symbolisé par La Jetée. En effet, l’auteur use de l’imparfait de l’indicatif, temps de la description, afin d’instaurer de ce fait un rythme pondéré. Cela permet au lecteur de prendre le temps de se représenter la scène vers laquelle le héro se dirige, les états par lesquelles il passe et ainsi mieux se figuré la symbolique de La Jetée introduite par l’auteur. Pour finir, on remarque que cette respiration particulière est accentuée par une allitération en [S-F-J] qui pourrait, ici rappeler le sondes soupires émis par l’homme, qui est maintenant endormi, à chacune de ses expirations. L3 « Mais hier soir, lassé d’un tel isolement, je construisis, profitant du brouillard, une jetée jusqu'à la mer. »

Cependant, l’auteur ne s’arrête pas à la mise en image du passage qui mène le personnage principale vers ce monde mystique. Au-delà de la description de la scène l’auteur métaphorise la mer. La mer est un milieu difficile à appréhender du fait de son immensité et de son caractère imprévisible. Elle est associé à un monde mystique, L5 « Je construis, […] une jetée jusqu'à la mer. » par cette métaphore l’auteur illustre la mer comme l’aboutissement de La Jetée, soit sa fin. Cette dernière représenterait donc le passage qui conduit le personnage vers son rêve ; la mer se situant au bout de cette dernière elle pourrait de ce fait le monde du rêve.

En effet, dans ce poème la mer est assimilée au monde du rêve. L’auteur suggère cette similitude par différents procédés stylistiques. Premièrement, Michaux met en avant l’immensitude de la mer, soit du monde du rêve en dépeignant la quantité d’objets et d’être que le personnage sort de cette dernière. L16, « Nous remplîmes ainsi toute l’estacade ». Dans un même temps est mis en avant l’intempestivité de cet espace. Ainsi, la mer apparait capricieuse. Elle donne ce qu’elle veut et non ce que l’homme désirerait trouver. L17 « Ce qu’il y avait […] ce n’était pas satisfaisant, quelque chose en tout était perdu. » De plus, les souvenirs retirés deviennent totalement incontrôlables, la mémoire n’est plus fiable. L17 « Je ne m’en souviens pas au juste », L18 « Pas de mémoire ». Pour finir, la mer emporte l’homme, il se fait engloutir. L22 « Un débris qu’il poussait (à la mer) l’entraîna lui-même. », cela traduit de nouveau l’imprévisibilité de ce monde.

Dans ce poème, l’auteur dépeint le monde du rêve à travers le ressenti du personnage. Le passage vers le monde mystique est symbolisé, comme nous l’avons analysé précédemment, par la jetée et le monde par la mer. Néanmoins qui empreinte la jetée pour se retrouver dans un rêve n’est pas aussi paisible qu’on pourrait

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