Dissertation sur René Char "Feuillets d'hypnos"

Devoir n°4

Consigne :  Dissertation (20 points)

Dans ses Feuillets d’Hypnos, René Char écrit que :

« l’effort du poète vise à transformer les vieux ennemis en loyaux adversaires ».

Pensez-vous comme René Char que la poésie soit utile et aide à vivre ? Vous nourrirez votre réflexion des œuvres étudiées pendant votre formation ainsi que de votre culture personnelle. 

        Le poète surréaliste, René Char, et résistant durant la seconde guerre mondiale, a écrit en cette période, plus précisément de 1943 à 1944, ses Feuillets d'Hypnos (Hypnos étant son pseudonyme de guerre). On en dénombre 235, relatant les faits passés, et réflexions diverses, écrits sur le vif, comme cité au fragment 31 : « J'écris brièvement. Je ne puis guère m’absenter longtemps. » Il pense d'ailleurs, au fragment 6 que : « l’effort du poète vise à transformer les vieux ennemis en loyaux adversaires ». Ce qui nous pousse à nous poser cette question : La poésie est-elle utile et aide-t-elle à vivre ? Pour y répondre nous aborderons tout d'abord les publics auxquels elle peut être bénéfique ainsi que l'effet produit sur chacun. Puis nous verrons différentes raisons expliquant qu'elle aide à vivre.

        D'une part nous pensons comme le poète et résistant René Char que la poésie puisse être utile. D'ailleurs elle peut prendre plusieurs formes pour ainsi s'adapter et s'adresser, à divers publics. Prenons par exemple le fabuliste Jean de La Fontaine, qui écrit des fables qui sont de courts récits fictifs en vers ou en prose visant à donner une leçon de vie de façon ludique. Souvent caractérisées par un récit allégorique mettant en scène des animaux parlants, aux comportements humains, la personnification est l'une des figures de style la plus utilisée. Ces textes sont en général composés d'une morale, comme  Le Corbeau et le Renard dont voici la morale : « Le renard s’en saisit, et dit:/ Mon bon Monsieur,/Apprenez que tout flatteur/Vit aux dépens de celui qui l’écoute:/Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. » De plus,un autre public peut être visé par la poésie : les soldats. Le poète René Char s'adresse à eux à travers ses Feuillets d'Hypnos, écrits alors qu'il est lui-même sur le front dans le camp de la Résistance. Cette fois-ci l'écriture se fait en prose, ce sont surtout des notes, sous forme de journal de bord, écrites, comme dit plus haut, sur le vif. Comme celle, par exemple du Fragment 161 « Tiens vis-à-vis des autres ce que tu t'es promis à toi seul. Là est ton contrat. ». Cette phrase est une maxime : principe de conduite, règle morale, visant à montrer la bonne ligne de conduite à prendre.  

        Elle peut non seulement guider le lecteur, mais également le poète, qui lui aussi doit respecter une ligne de conduite, des règles bien précises, pour que son œuvre soit structurée, et appréciée d'un large public.Voici notamment, l'Art Poétique, écrit en 1671 et composé de quatre chants, par Nicolas Boileau, dont nous avons choisi un extrait tiré du premier chant : N’offrez rien au lecteur que ce qui peut lui plaire./Ayez pour la cadence une oreille sévère :/Que toujours dans vos vers le sens coupant les mots,/Suspende l’hémistiche, en marque le repos./Gardez qu’une voyelle à courir trop hâtée/Ne soit d’une voyelle en son chemin heurtée./Il est un heureux choix de mots harmonieux,/Fuyez des mauvais sons le concours odieux :/Le vers le mieux rempli, la plus noble pensée/Ne peut plaire à l’esprit, quand l’oreille est blessée. » Écrit en vers, ce recueil montre l'exemple, la feuille de route à suivre de manière générale, pour que tout poète puisse parfaire son œuvre, et ainsi pouvoir se concentrer avec plus d'intensité sur la création pure, et laisser libre court au talent et au génie. René Char pense d'ailleurs dans le fragment 83, que le poète est un « conservateur des infinis visages du vivant. » En d'autres termes grâce aux poètes, à leurs créations, qui pour la plupart sont connues, resteront dans les mémoires, et ce, au fil du temps, pour ainsi faire perdurer leur témoignage du passé, pour là encore aider, aiguiller, les générations futures grâce à leurs leçons pour la plupart intergénérationnelles.

        D'autre part, nous pensons également, comme René Char que la poésie puisse aider à vivre. Dans un premier temps par l'expression des sentiments personnels, qui une fois sur le papier permettent d’extérioriser une ou plusieurs expériences, qui peuvent aussi toucher le lecteur, lui donner l'impression qu'il se sent concerné, s'il a vécu une épreuve similaire. Comme le deuil, retranscrit par Victor Hugo, dans son recueil en vers : Les Contemplations, publié en 1856, qui est en deux parties, composée pour chacune de trois chapitres. Nous allons nous intéresser à la deuxième partie, intitulée : « Aujourd'hui », et au quatrième chapitre : « Pauca Meae » signifiant :

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