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Amélie Nothomb, Stupeur et Tremblements

Commentaire de texte : Amélie Nothomb, Stupeur et Tremblements. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Février 2024  •  Commentaire de texte  •  1 431 Mots (6 Pages)  •  44 Vues

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Sacha FOSSARD 1ere G1                        DM de Français

Amélie Nothomb – Stupeur et Tremblements

La civilisation japonaise a toujours exercé sur les populations occidentales une grande fascination. Amélie Nothomb, auteur belge contemporain de nombreux romans et pièces de théâtre parmi lesquels son premier ouvrage « Hygiène de l’Assassin » (1992) ou encore « Métaphysique des Tubes » (2000), a vécu une grande partie de son enfance au Japon. Captivée par cette culture, elle y fait référence dans plusieurs de ses ouvrages, comme d’autres écrivains français contemporains tels que Roland Barthes dans « L’Empire des Signes » ou Marguerite Yourcenar dans « Mishima ou la vision du vide ».  Dans cet extrait de « Stupeur et Tremblements », roman publié en 1999 qui remporta le grand prix du roman de l'Académie française, la romancière s’intéresse plus particulièrement à la femme japonaise . Comment à travers cet extrait, la narratrice montre-t-elle le poids que fait peser la culture japonaise sur les femmes ? Nous verrons dans un premier temps la description contradictoire et mitigée des femmes nippones ; puis dans un second temps nous nous attarderons sur la société japonaise, prônant une éducation des femmes oppressante.

Tout d’abord cette description ambivalente apparait dès les premiers mots de l’extrait, avec la double négation grammaticale « Ni Diable ni Dieu » (l.1), par laquelle l’auteur insiste sur le statut unique de la femme japonaise qu’il compare à des êtres surpuissants et surnaturels. Amélie Nothomb s’emploie à décrire la beauté des femmes japonaises de façon organisée, par le biais de connecteurs logiques : « D’abord » (l.4), « Ensuite » (l.7), « Enfin » (l.8). Par ailleurs, la romancière s’attarde à décrire la beauté des femmes nippones de façon méliorative, avec la répétition de « beauté » (l.3), puis l’emploi du comparatif de supériorité « plus poignante », pour montrer la puissance de cette beauté.  En outre, l’auteur a recours à la métaphore du lys, dont la fleur est blanche, pour signifier la clarté du teint de la peau, et à l’adjectif « suave » (l.5) pour souligner la douceur du regard. D’autre part, l’utilisation de l’hyperbole « inimitable » (l.5) insiste sur l’aspect unique et rare de la femme japonaise, et l’emploi d’adverbe d’intensité « si » (l.5) va renforcer l’hyperbole « si dessinée » et ainsi montrer la grâce des lèvres des nippones. La beauté des femmes japonaises est renforcée par la comparaison avec des œuvres d’art : « font d’elles des œuvres d’art » (l.7 à 8). La supériorité de cette beauté est présente ici avec l’expression « éclipser les visages les plus réussis » (l.7).

En outre, Amélie Nothomb s’attarde à évoquer les contraintes auxquelles sont soumises les femmes japonaises pour rendre leur beauté parfaite. La description organisée de la beauté se poursuit avec l’emploi du connecteur logique « Enfin », l’attention du lecteur est renforcée par l’adverbe « surtout » mettant en avant les obligations des femmes. La romancière emploie dans ce but le champ lexical des pressions sociales, tel que « contraintes » (l.9), « interdites », « écrasements » (l.10) que l’on retrouvera à la fin de l’extrait : « assené » (l.24). L’emploi de l’expression « corsets physiques et mentaux » (l.9) évoque le double sens de ce mot : tout d’abord celui du vêtement qui sert à maintenir la taille des femmes pour avoir la plus fine possible, désagréable et oppressant à porter, qui les étouffe. Mais cette formule est également une métaphore qui nous montre l’oppression et la charge mentale concernant les normes de la beauté au Japon. La présence d’une énumération montre l’accumulation d’ordres auxquels les femmes doivent obéir : « corsets physiques et mentaux », « contraintes », « écrasements », « interdits absurdes », « dogmes » (l.9 et 10).

Enfin, l’auteur met en avant les contradictions du rôle de la japonaise. D’un côté, les mots « asphyxie » et « sadisme » (l.9 et 10) vont montrer une certaine maltraitance ; la femme nippone est décrite comme passive, avec l’emploi des termes « silence » « humiliation » et « écrasement » (l. 10 et 11). Mais par ailleurs, elle est également décrite comme détentrice d’un grand pouvoir car tout repose sur ses épaules : « son pouvoir est considérable » (l.14), « il faut l’admirer » (l.15), à tel point qu’elle effraie « on conspire contre son idéal » (l.16). Amélie Nothomb va même jusqu’ à la qualifier de « miracle d’héroïsme » (l.12), faisant ainsi écho à son statut d’être supérieur évoqué au début de texte (l1).

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