''Jour Gris'' de Colette
Commentaire de texte : ''Jour Gris'' de Colette. Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar PRINCESSANNA • 9 Mai 2025 • Commentaire de texte • 990 Mots (4 Pages) • 7 Vues
« JOUR GRIS » (Colette, 1908, extrait de Les Vrilles de la vigne (1908)
Introduction
Issu des ''Vrilles de la vigne'' ,publié en 1908, ''Jour gris',' écrit après un séjour en baie de Somme avec son amante Missy, lui est dédié. Colette, déçue par le paysage maritime, imagine son éventuelle venue dans sa région natale, sous forme d'un dialogue avec elle .
Récit à tonalité lyrique, entre fiction et autobiographie, dont l'écriture poétique est composée de courts paragraphes, de répétitions, de synesthésies, qui transforment le réel .
Cette évasion par l'écriture sur les lieux de son enfance, permet-elle, paradoxalement, de maintenir, voire renforcer, le lien avec Missy ?
I Un paysage idéalisé
Et , conjonction de coordination accentue la continuité du récit : si tu arrivais, un jour d'été, dans mon pays'' proposition subordonnée conditionnelle hypothétique avec un verbe à l'imparfait évoquant l'éventuelle venue de Missy dans sa région natale :''au fond d'un jardin que je connais'', verbe soulignant la familiarité de ce lieu forestier, ''noir de verdure et sans fleurs''. ''Si tu regardais'', reprise de la forme hypothétique suivi du verbe ''regarder'', indispensable à la contemplation. Le verbe inchoatif ''bleuir'' transforme cet univers minéral montagne), animal papillons, végétal chardons . L'auteur souligne leur harmonie, visuelle ''se teignent du même azur mauve et poussiéreux'' ou sonore : ''montagne ronde où les cailloux'', les papillons et les chardons par les assonances en -on et -ou.Souvent, le regard et l'oui
Le dialogue reprend avec 2 verbes au présent du conditionnel, expression d' un irréel du présent, adapté à la rêverie contemplative de Colette, imaginant ce que ferait Missy : tu m'oublierais , : tu t'assoierais là pour n'en plus bouger jusqu'au terme de ta vie''. Malgré le tutoiement, la narratrice parle d'elle même et de ce qu'elle ressent.
II Un conte merveilleux
L'expression ''il y a encore, dans mon pays'', souligne l'existence d 'un autre aspect du paysage : une vallée, le soir, avec du brouillard. Cette vallée étroite est comparée à un berceau, évoquant les thèmes du sommeil, de l'enfance (berceau, femme endormie, couché, nuit, songes) . Les adjectifs qui caractérisent le brouillard : ténu, blanc, vivant, l'animent progressivement .Il attire et inquiète grâce à l'oxymore gracieux spectre puis devient merveilleux : ''cheval à cou de chimère''; la femme endormie rappelle celle d'un conte. Ce n'est plus le paysage réel qui est décrit, mais celui que les diverses sensations :'boire l'air glacé '' de Colette recréent dans un rêve éveillé : un lieu magique, avec ''l'interdit'', fréquent dans les contes pour enfants, depuis ''Si tu restes jusqu'à : toute la nuit tes songes seront fous..... où les sonorités sombres en -ou et -on et la ponctuation finale créent un suspens dramatique.
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