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L'AVARE (monologue D'Harpagon) ACTE IV SCENE 7

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Par   •  15 Septembre 2014  •  1 673 Mots (7 Pages)  •  12 977 Vues

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L’avare –ACTE IV Scène 7 – Molière (1668)

Monologue d’Harpagon

Le classicisme, mouvement littéraire du XVIIème siècle se propose d’instruire tout en distrayant. Ainsi Molière en publiant en 1668 L’Avare, s’inscrit dans cette démarche caractérisée depuis l’Antiquité sous la maxime « castigat ridendo mores » puisqu’il entend faire la satire en « corrigeant les mœurs par le rire ».

Dans l’extrait proposé, proche du dénouement, illustrant une scène de crise, Harpagon s’aperçoit qu’on lui a dérobé sa cassette (en fait enterrée dans le jardin de la maison familiale par le valet La Flèche) et se livre à cette occasion à un monologue où il frise la folie. Tout l’art de Molière réside précisément dans la mise en scène d’un personnage allégorique représentant un caractère, personnage caricatural de l’avarice, dont le comportement atteint son paroxysme pour traduire « une catharsis comique ».

2/ Lecture

Problématiques

- En quoi réside l’ambivalence de cette scène ?

- Quelle représentation de la folie est restituée dans cette scène ?

- En quoi cette scène est-elle comique ?

- En quoi la scène du monologue d’Harpagon illustre-t-elle la visée de Molière : corriger le vice par le rire ?

Pour répondre à la question, je m’attacherai tout d’abord au caractère apparent du tragique dans cette scène (ou de la folie d’Harpagon) (I) pour aborder ensuite son invalidation par des éléments comiques (ou le comique de la scène) (II)

I/ Une scène en apparence tragique

Cette scène est un monologue « grec « monos », seul et « logos » parole, discours) .Harpagon est seul et se parle à lui-même et en l’absence d’interlocuteur, il s’adresse au public

Il a l’avantage de caractériser l’état d’esprit du personnage et ses sentiments profonds. C’est un procédé majeur de la tragédie qui intervient aux moments cruciaux quand la tension dramatique est à son comble

Aussi Molière rend-il compte de l’affolement d’Harpagon

1/ Affolement d’Harpagon

- d’abord traduit par la profusion de phrases exclamatives nominales puis verbales hyperboliques assimilant le vol à a un assassinant « au voleur ! Au voleur ! A l’assassin ! Au meurtrier ! Justice, juste ciel ! ou encore « on m’a coupé la gorge : on m’a dérobé mon argent »

-------répétition traduit l’égarement du personnage. Il en appelle au ciel et renvoie à la justice divine --

-« on » pronom indéfini fait d’Harpagon un être passif qui cherche à se faire passer pour une victime

-L’affolement et le désarroi est également restitué par les nombreuses interrogatives « Qui peut-ce être ? Qu’est-il devenu ? Où est-il ? Où se cache-t-il ?, »N’est-il point là ? N’est-il point ici ? »

------ Les questions montrent une enquête sur l’identité, lieu où il se trouve. Il y a donc une stratégie. Toutefois, la recherche se fait dans la précipitation et l’on tourne en rond donc l’enquête est mauvaise

Transition : Dans ce monologue, l’affolement est tel qu’il conduit à une perte de personnalité

2/ Perte de personnalité

- « Qui est-ce ? Arrête (A lui-même se prenant le bras) et « rends-moi mon argent, coquin… »

------ par cet adjectif, il se désigne lui-même et les trois points marquent une rupture

- Dans cette même phrase, il constate qu’il est égaré « mon esprit est troublé, et j’ignore où je suis, qui je suis, et ce que je fais »

- « Hélas » ----- l’on est dans le lyrisme élégiaque. Les relations d’Harpagon avec l’argent sont sentimentales

----- l’on assiste à un dédoublement de personnalité

- Harpagon fait lui-même les questions « Qui est-ce ? »(….) Ah c’est moi » ou encore « que dites-vous ? Ce n’est personne »

------ La perte de personnalité frise la paranoïa ou la folie

------- Molière joue ici d’une tradition qui relève plus de la tragédie que du comique. Il y a tout de même un sérieux qui manque à ce monologue. Molière parodie le style du monologue tragique

3/La folie du personnage

- L’argent est pour Harpagon seule source de vie. Il a transposé sa force vitale dans la seule accumulation et possession d’argent. Ayant perdu son argent, il s’est perdu lui-même « j’ai perdu mon support, ma consolation, ma joie, tout est fini pour moi, je n’ai plus que faire au monde »

- La relation qu’entretient Harpagon avec l’argent est celle d’une relation sentimentale traduite par « mon pauvre argent !mon pauvre argent !mon cher ami ! »

- La seule issue s’imposant à Harpagon est celle de se faire justice lui-même « je veux faire pendre tout le monde »

------ Allusion au suicide « sans toi, il m’est impossible de vivre »,

- Dépossession et présence champ lexical de la mort avec gradation ascendante « je me meurs, je suis mort, je suis enterré »

------ Hyperbole, il prend au sérieux le fait d’être mort car il ne va revivre si on lui rend son argent « ressuscité ». Il en est pathétique et ridicule à la fois

- Il en devient même

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