Commentaire Composé de L'Incipit Madame Bovary de Gustave Flaubert
Dissertation : Commentaire Composé de L'Incipit Madame Bovary de Gustave Flaubert. Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar dissertation • 29 Novembre 2013 • 1 639 Mots (7 Pages) • 13 244 Vues
Commentaire composé
L’Incipit Madame Bovary
Introduction
Madame Bovary est le roman de Gustave Flaubert, paru en 1857. Étant un grand
critique de la société, Gustave Flaubert a remarquablement contribué à l’épanouissement du
réalisme dans la littérature française. Très influencé par Balzac, son œuvre est marquée par de
profondes analyses psychologiques. Dans Madame Bovary l’auteur décrit les désillusions
succesives d’une jeune femme qui, fortement influencée par la lecture de nombreux romans
d’amour, ne cesse d’être déçue par son existence. Rêvant de vivre un grand amour elle est
dégoûtée de sa vie conjugale et de son mari médiocre, elle se sent emprisonné dans la
province fastidieuse et finalement, étant lasse de tout, elle finit sa vie par se suicider.
Nous allons étudier l’incipit, c’est-à-dire les premiers mots du roman. Le récit s’ouvre sur
la scène qui décrit l’arrivée de Charles Bovary, futur mari de l’héroïne du roman, dans sa
classe, le premier jour d’école. Cette scène est principalement chargée de présenter et décrire
d’une manière réaliste le caractère de Charles. En plus, déjà la première partie du roman excite
la curiosité du lecteur : la classe est étonnée par l’arrivée d’un inconnu et le lecteur adopte
facilement leurs sentiments d’étonnement. Enfin, dès les premiers moments le personnage
principal du récit est humilié afin de manifester son rôle soumis dans le roman.
Afin d’expliquer les problématiques mentionnées, nous allons étudier tout d’abord les
rôles de l’incipit réaliste du roman, ensuite, nous allons nous focaliser sur la présentation d’un
personnage ridicule et finalement nous allons analyser comment Flaubert crée un anti-héros.
I. L’incipit réaliste du roman flaubertien
A. Rôle de l’incipit en général et son rôle chez Flaubert
En général, l’incipit a plusieurs fonctions : présenter les personnages principaux,
présenter le décor et les thèmes du roman. Ici, ces fonctions ne sont pas précisement
remplies.
Il est vrai que l’un des personnages principaux du roman, Charles Bovary, est décrit et
un élément de présentation est ainsi donné. Mais pour ce qui est de la temporalité, le
romancier brouille les pistes. Comme il n’y pas d’indication temporelle, on ne peut pas être mis
en relation avec l’époque dans laquelle le roman a été écrit. Le but était de montrer
l’intemporalités des thèmes. L’humiliation d’un jeune garçon, son isolement dans la société, sa
timidité empêchante de s’intégrer : tout cela pourrait se dérouler à n’importe quelle époque. Même chose pour les décors : l’auteur y décrit une salle de class mais aucune
indication précise n’est donnée sur cette école – pour ce moment, il n’est pas important s’il
s’agit d’une école provinciale ou municipale. Enfin, les thèmes du roman ne sont pas clairs, non
plus. Par conséquent, à se stade, le lecteur pose des questions.
B. Le réalisme de cet incipit
Flaubert évoque ici de manière réaliste l’école, ainsi que le prouve le champ lexical de
l’école dans la première phrase, présent avec des termes tels que « l’étude », « le
Proviseur », « un garçon de classe », « un grand pupitre ». C’est également l’introduction des
petits détails qui confèrenet le réalisme au récit, « ex. : il fallait dès le seuil de la porte, lancer
sous le banc, de façon à frapper contre la muraille, en faisant beaucoup de poussière ». Cette
multiplication des détails est destinée à amener de façon vraisemblable la description
particulièrement précise – c’est l’une des techniques réalistes.
C. Une focalisation externe
Il s’agit maintenant d’étudier l’usage de la première personne du pluriel, qui va dans ce
sens « Nous étions à l’étude ». C’est le nous qui ouvre l’extrait et donc le roman. On pose la
question sur le narrateur : qui est-ce ? La scéne est décrite selon une focalisation externe,
technique narrative caractéristique pour les romans réalistes. Pourtant ce n’est pas Charles
qui parle, le roman s’ouvre depuis le regard d’un camarade de classe. Il faut se rendre compte
que cette instance narrative a été utilisée pour donner une première images de Charles et
surtout de créer une distance tragique entre lui et le reste de la classe. Qui plus est, cette
distance ne disparaît parce que le collectif ne l’acceptera pas.
II. Charles Bovary ridicule
A. Un personnage isolé
Dans les premières lignes du texte l’auteur décrit l’arrivée du personnage principal et ce
n’est qu’aux dernières lignes que le
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