Analyse linéaire de la scène d’exposition dans « Art » de Yasmina Reza

INTRODUCTION

Le théâtre peut avoir plusieurs portées. En effet, cet art hérité de l’Antiquité peut tantôt purifier les passions à travers la catharsis, tantôt critiquer certains aspects de la société avec la satire. La facette dénonciatrice du théâtre qu’est la satire débouche parfois sur l’imaginaire, le grotesque ou bien l’absurde. C’est dans les œuvres théâtrales du XXe siècle que l’absurde prend une place de plus importante à travers des œuvres comme Rhinocéros de Ionesco, véritable témoin d’une pensée qui est fortement marquée par les guerres et les régimes totalitaires. Caractérisé par une rupture totale avec des genres comme la tragédie ou bien la tragi-comédie, le théâtre de l’absurde peut également se distinguer par le fait de dévoiler les impasses de communication entre les personnages. Yasmina Reza, femme de lettres dramaturge du XXe siècle importe cet aspect dans son œuvre Art écrite en 1994. Cette comédie qui s’inscrit au sein des six autres pièces qui font le théâtre de Yasmina Reza est un véritable affrontement centré sur l’art contemporain. Le début de la pièce qui joue un rôle d’exposition consiste en un dialogue entre Serge et Marc, deux amis qui s’opposent au sujet d’un tableau d’art contemporain acheté par Serge. En quoi la discussion entre Serge et Marc est-elle révélatrice de non-dits ? La didascalie qui est destinée à être lue pose le cadre d’un dialogue axé dans un premier temps sur le prix du tableau, révélant par la suite des difficultés de communication entre les deux protagonistes puis faisant ressortir une véritable opposition entre eux.

CONCLUSION

Dans ce dialogue organisé en quatre temps, les deux personnages que sont Serge et Marc entretiennent des rapports qui introduisent le nœud de l’œuvre. A ce titre, Marc, en bon ingénieur rationnel se montre sceptique à la vue du tableau de son ami Serge qui demeure quant à lui certain de son goût. Ce passage de l’œuvre de Yasmina Reza participe donc à mettre place une première critique de l’art contemporain derrière la figure du tableau de Serge. Le sujet de l’art dans les pièces de théâtre à caractère satirique n’est pas exclusif à Art. En effet, certains auteurs font de même comme Edme Boursault et son œuvre Le Portrait du Peintre. Cela montre bien que l’art et notamment l’art contemporain ne sont pas exempts de controverses. En effet, le théâtre peut permettre la mise en avant de certaines attitudes parfois absurdes au sujet d’œuvres dont le prix peut susciter débat.

ANALYSE LINÉAIRE :

Plan en 4 temps :

I) Didascalie

II) Dialogue axé sur le prix de l’Antrios

III) Difficultés de communication

IV) Une opposition qui éclate clairement

I. Didascalie

- Pose le cadre et destinée à être lue contrairement au théâtre classique

- Prépare le début du dialogue

- On a déjà une première impression que Marc n’aime pas l’art contemporain

- « Serge regarde Marc qui regarde le tableau » = Serge espère cependant que Marc ne soit pas aussi catégorique que d’habitude.

II. Prix du tableau

- « Cher ? » = « Ouais » : prix du tableau avec un rapport hiérarchique avec les nombreuses questions au Sujet sur l’art contemporain (Serge parait alors supérieur à Marc dans ce domaine »

- Lexique du prix du tableau avec « Deux cents mille », « reprend », « achète », « Handington me le reprend à vingt-deux » = avec cette affirmation sur Handington, Serge tend à montrer à Marc qu’il a fait une affaire et que le peintre de l’Antrios est très reconnu.

- Serge : « Deux cent mille » = affirmation, prix qui ne le choque pas et qui est normal

- Marc : « Deux cent mille ? » = étonnement, il juge que le prix est beaucoup trop élevé

- La première

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