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Comment justifier le respect d'autrui ?

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Par   •  23 Mai 2023  •  Dissertation  •  2 654 Mots (11 Pages)  •  219 Vues

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Comment justifier le respect d'autrui?

        “Autrui c’est l’autre, c'est-à-dire le moi qui n’est pas moi”. Ces mots de Sartre introduisent pleinement l’interrogation dont il est question. Ici l’intitulé est posé sous forme de question: il s’agit de déterminer comment justifier une forme de respect pour une personne autre que soi-même. L’étymologie (latine) du nom respect provient du latin “a respect de” qui signifie le “fait de prendre en considération”. En effet, le respect traduit l’égard et l'estime que le sujet manifeste à l’autre mais également l’estime que le sujet manifeste à lui-même, lorsqu'il ne s'autorise pas à dégrader autrui. De plus, le nom “autrui” provient de la locution nominale latinealter ego”. “Alter” ou “ce qui n’est pas moi” qui crée la différence entre le sujet et autrui au point de ne pas le reconnaître, de ne pas lui accorder les mêmes droits. “Ego” désignant mon proche et prochain auquel j’accorde une reconnaissance et la même dignité qu’à moi-même. Cette définition nous amène à nous interroger quant à la manière de justifier ce respect. En quoi contribue-t-il au bon fonctionnement de notre société? Qu’est-ce qui accorde aux êtres humains le privilège d’être respectés? Pouvons-nous dire que tout homme mérite le respect, peu importe ses actions? En effet, le respect permet à l’Homme de se poser dans sa dignité. Cet aspect anthropologique nous amène à formuler notre problématique: comment poser une légitimité non pas seulement morale mais également politico-sociale qui se justifie à travers des critères propres à chacun ?

        En premier lieu, le respect réside dans les exigences morales et sociétales que les Hommes se doivent de suivre afin de rendre possible le bon fonctionnement de la vie en société. En effet, la règle d’or “ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fît” dirige l’essentiel des religions et cultures. Ce proverbe retrouve ses traces dans le nouveau testament lorsque Luc rapporte que Jésus nous enjoint d’aimer notre prochain comme nous-même. Ainsi le respect d’autrui se traduit selon une règle de réciprocité car c’est en nous mettant à la place d’autrui que nous apprenons à le respecter. Pour comprendre que nous ayons à respecter autrui, il faut l'envisager comme un autre que nous-même. Il est communément admis que le respect envers autrui est ce qui garantit la vie en communauté et l'équilibre des relations sociales. L’Homme se doit de respecter autrui et de le considérer comme égal outre le fait qu’il ne soit pas nous. Le respect se base donc sur la convention d’égalité entre les Hommes, comme énoncé dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen “Les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits”. On peut donc établir que reconnaître l’autre comme un autre que soi-même est le principe fondamental qui permet que je respecte l’autre et que réciproquement, l’autre me respecte.

        En outre, le respect est une valeur qui permet à l’Homme de pouvoir reconnaître, accepter et mettre en valeur ses propres droits et qualités. Autrui est celui qui nous limite et nous stimule. Afin de sortir de notre égocentrisme nous nous devons de reconnaître le sujet au même titre que nous-même. Respecter autrui c’est aussi respecter l’autre en moi-même et me respecter à travers l’autre, soit la reconnaissance d’appartenance à la même condition humaine. Initialement, le rapport avec autrui s’exprime sous la forme d’une confrontation qu’Hegel qualifie de “lutte à mort” dans La Phénoménologie de l’esprit. Selon lui, pour que s’établisse une véritable reconnaissance d’une conscience vis-à-vis d’une autre conscience, il faut en passer par cette lutte à mort. Au terme de cette lutte résulte la désignation d’un “esclave” et d’un “maître”. Cependant, (la reconnaissance de) l’esclave considéré comme “être inférieur” n’a aucune valeur au vu de son statut. La reconnaissance n’a donc de valeur que dans l’égalité. Le respect d’autrui est de ce fait primordial afin d’assurer la vie en société. Ne pas reconnaître l’humanité (chez) dans l’Homme qui me fait face, en le qualifiant de “barbare”, signifie que je me conduis justement en tant que tel. (me conduire comme ce que je lui reproche d'être car). Ne pas reconnaître l’humanité en l’autre reviendrait finalement à ne pas la reconnaître (l’humanité) en soi-même. En l’excluant de la nature humaine, je m’exclus moi-même et deviens ainsi un être grossier, comme l’énonce Lévi Strauss: (dans la citation) le barbare c’est d'abord celui qui croit en la barbarie”.

        Enfin, il est parfois difficile de respecter celui qui ne nous respecte pas.  Ne pas faire à autrui ce qu’on ne voudrait pas qu’il nous fasse amène à ce que nous ne fassions pas systématiquement à autrui ce qu’il nous a fait. L’Homme se doit ainsi de dépasser la loi du Talion dont la maxime est “oeil pour oeil, dent pour dent”. L’abolition de la peine de mort en France symbolise cette tentative de dépasser la réciprocité et d’admettre que quoi qu’il ait fait et quel que soit le crime qu’il ait commis, un homme reste un homme. En effet, la Fédération Internationale des Droits de l’Homme argue qu’“on ne répond pas à la violence par la violence”. En ce sens, dépasser la loi du Talion constitue à la fois un progrès sur le plan individuel, dans le rapport qu’a un individu avec un autre individu, mais également sur le plan collectif dans le rapport qu’a un groupe d’individus avec un autre groupe d’individus. Ce renoncement à la vengeance illustre un sentiment de considération et d'acceptation sur lesquels se base cette notion de respect.

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