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Les êtres humains ont-ils besoin de la religion ?

Dissertation : Les êtres humains ont-ils besoin de la religion ?. Recherche parmi 303 000+ dissertations

Par   •  20 Novembre 2025  •  Dissertation  •  1 850 Mots (8 Pages)  •  7 Vues

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Exemple de rédaction : Les êtres humains ont-ils besoin de la religion ?

Introduction

Préjugé Les religions sont au moins aussi anciennes que l’homo sapiens. Aujourd’hui encore, les statistiques nous apprennent que 85 % de la population mondiale est affiliée à une religion, soit environ 6,8 Md d’êtres humains. Ces chiffres semblent indiquer que les religions répondent bien à des besoins humains d’ordre individuel et collectif : comment expliquer sinon qu’elles demeurent toujours présentes aujourd’hui ?

Paradoxe Pourtant, nous constatons aussi que le nombre d’irréligieux est en progression constante. Alors les êtres humains ont-ils besoin de la religion ?

Problématique Si la religion relève d’un besoin, celui-ci n’est-il pas en train de s’estomper ? Les religions auraient-elles fait leur temps ? Avoir besoin de quelque chose signifie que celui-ci est nécessaire pour la réalisation d’une fin, but, projet ou désir. Ainsi, qu’est-ce que la religion permettrait d’obtenir ? Nous pouvons penser aux explications qu’elle délivre sur le monde et l’existence humaine, mais aussi aux règles morales qui guident la conduite individuelle et collective. Toutefois, n’y a-t-il que la religion qui puissent satisfaire ces besoins ? Les sciences et le Droit ne peuvent-ils pas remplir cette fonction, peut-être de manière encore plus satisfaisante ?

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* Nous allons développer dans ce premier moment la thèse selon laquelle la religion répond à un besoin Thèse 1 humain fondamental.

Présentation La religion apporte des réponses aux questions fondamentales que l’être humain se pose naturellement concernant sa propre existence et sa place dans le monde. Parce qu’il est doué de pensée, il ne se contente pas de vivre, mais s’interroge sur l’origine du monde, sur sa condition, sur le sens de son existence, et sur son devenir une fois la mort advenue. A moins qu’il ne se détourne par facilité ou lâcheté de ce questionnement

Argument 1 fondamental, il a besoin d’avoir des réponses cohérentes pour mettre fin à son angoisse. Nul doute qu’une des fonctions de la religion a toujours été de satisfaire ce besoin. 

Par ailleurs, la religion répond aux besoins individuels fondamentaux. Quels sont-ils ? Nous pouvons nous appuyer sur la pyramide de Maslow qui présente cinq types de besoin que les êtres humains auraient à satisfaire pour mener une vie épanouie : les besoins physiologiques qui exigent tout ce qui est nécessaire à la survie du corps, les besoins de sécurité qui proviennent de la nécessité de se sentir protégé physiquement et moralement, les besoins d’appartenance qui soulignent que l’être humain ne peut vivre seul et ressent le besoin d’entretenir des relations avec les autres, qu’elles soient intimes, amicales ou sociales, les besoins d’estime qui correspondent aux besoins de considération et de reconnaissance de sa valeur, et enfin les besoins d’accomplissement par lesquels les

Argument 2 êtres humains cherchent à s’accomplir et à réussir leur vie en lui donnant un sens. Dès lors, nous voyons que, par exemple, la religion pourra aisément satisfaire les besoins d’accomplissement, dans la mesure où elle exige de ses fidèles une certaine conduite dans la vie par laquelle ils pourront se perfectionner d’un point de vue moral et se rendre digne de vivre au plus près de la divinité. 

« On trouve dans le passé, on trouverait même aujourd’hui des sociétés humaines qui n’ont ni

science, ni art, ni philosophie. Mais il n’y a jamais eu de société sans religion. » écrivait ainsi le philosophe Bergson. Comment expliquer cette nécessité sociale de la religion ? Une société humaine n’est pas qu’un rassemblement désordonné d’individus : elle suppose une organisation, donc des règles de vie que ses membres doivent respecter, des croyances qui leur apportent une vision du monde commune, des coutumes qui les

Argument 3 rassemblent et une identité par laquelle ils se considèrent comme des semblables. Or, la religion répond à toutes ces exigences, puisqu’elle promeut l’obéissance à une ou des divinités que chacun se doit de reconnaître et de respecter.

Sans elle, les liens sociaux seraient plus difficiles à créer et à maintenir dans le temps.

Si 85 % de la population mondiale est affiliée à une religion, il n’en reste pas moins que 15 % ne s’en réclame pas, et ce chiffre est en constante progression depuis deux siècles environ. Comment expliquer cette Transition        évolution ?

*

        *        Dans ce deuxième temps, nous allons montrer que le besoin de la religion est devenu moins pressant

Thèse 2 à mesure que la science et un régime politique plus libéral se sont développés. Ce besoin apparaît donc Présentation subjectif, c’est-à-dire relatif aux individus et aux groupes.

Les besoins individuels et collectifs que nous avons mentionnés dans la première partie peuvent tout

à fait être comblés indépendamment de la religion. Ainsi en est-il des besoins d’estime et d’accomplissement qui pourront être satisfaits par l’épanouissement dans le travail ou bien à travers l’engagement pour une cause jugée fondamentale à l’échelle nationale voire internationale. Au niveau collectif, nous constatons que nombre de sociétés contemporaines ne font pas d’une religion le fondement de la vie en collectivité. Bien au contraire, elles ont dû

Argument 1 établir des principes de vie et des valeurs collectives malgré la diversité des croyances, afin de faire cohabiter des individus et des groupes aux sensibilités et aux options spirituelles et religieuses différentes, en abolissant les religions d’État. Dès lors, il semblerait que la persistance des religions tienne moins à un hypothétique besoin humain qu’à la force des traditions et de l’éducation. 

Par ailleurs, soulignons que le développement des sciences a mis à mal nombre d’explications

religieuses concernant l’origine du monde et de l’humain. Galilée a montré que l’homme n’était pas le centre du monde, mais qu’il habitait sur une planète qui n’est qu’un satellite gravitant autour du soleil. Contre l’idée d’une

Création datant de 6000 ans de l’homme et de tous les animaux, Darwin a montré que les espèces animales, dont l’humain, étaient le fruit d’une lente évolution, s’étalant sur des millions d’années, reposant sur les lois de la

Argument 2

Argument 3

Transition

*

* Thèse 3

Présentation

Argument 1

Argument 2

Argument 3

génétique et le hasard. Mais plus fondamentalement, ce sont les explications de la religion qui ont perdu en crédibilité, dans la mesure où elles relèvent davantage de la croyance que du savoir : alors que la croyance est l’adhésion sans preuve à une idée tenue pour vraie, le savoir est fondé sur des procédés rationnels attestant de sa vérité, que chacun, étant doué de raison, est à même de comprendre.

Au fond, la perte d’influence des religions sur les esprits pourrait s’expliquer par le développement

de la liberté, tant au niveau politique que de la pensée. Ce qui apparaissait comme un besoin dans la première partie ne relèverait en réalité que de la force de la tradition et, au fond, de l’habitude, dont on sait qu’il est difficile de se défaire quand elle est ancrée en soi depuis longtemps. En donnant davantage de liberté aux individus quant à leurs croyances et à leurs options spirituelles et religieuses, nous pouvons constater qu’ils ne choisissent pas tous d’adhérer à une religion. C’est pourquoi la laïcité est devenue en France un principe d’organisation politique et sociale. Cependant, ce n’est pas parce qu’elle ne serait pas un besoin inhérent à la nature humaine qu’elle ne peut pas être ressentie comme telle par des groupes ou des individus particuliers, qui représentent quand même la majorité de la population mondiale.

Cependant, l’être humain est un être doué d’esprit, et celui-ci a ses propres besoins. Si la religion ne semble

pas nécessaire, ne comporte-t-elle pas de quoi pourtant satisfaire les besoins spirituels ?

Dans ce dernier temps, nous montrerons qu’au fond, si la religion comme mode d’organisation

sociale n’est pas nécessaire, l’être humain aurait malgré tout besoin de la spiritualité.

Commençons par remarquer la notion de religion telle que nous l'entendons est en réalité propre à la

culture occidentale. Si les Hindous, les Chinois ou les Amérindiens ont des croyances, ils prétendent pourtant ne pas avoir de religion. L'idée de dogmes issus de vérités révélées d’où dérive une organisation hiérarchisée au sein de la société leur est complètement étrangère. En revanche, nous trouverons dans toutes ces croyances, malgré leur diversité, un point commun, qui est la spiritualité. « Si un homme atteint le coeur de sa propre religion, il atteint également le coeur des autres religions. » disait Gandhi. Le cœur de toute croyance assimilée à tort ou à raison à une religion, c’est-à-dire ce qui est essentiel et se vit de l’intérieur, c’est l’esprit, la spiritualité, l’idée que l’esprit est fondamental, premier par rapport au corps. Esprit faisant partie ou étant issu d’un Esprit cosmique, ou du moins d’une réalité spirituelle supérieure : Dieu dans les monothéismes, Brahman dans l'Hindouisme (qui est en fait un monothéisme), Grand Esprit (Wakan Tanka) chez les Sioux, Mana chez les Polynésiens, etc.

Cette spiritualité se définit à deux niveaux : du point de vue de la raison, de la réflexion, elle apparaît

comme un questionnement portant sur le mystère de l’existence, comme nous l’avions vu dans la première partie. Du point de vue de l'expérience, la spiritualité commence avec l’idée que l'être humain est d'abord esprit, et esprit incarné. En se définissant ainsi, on s'éloigne de considérations matérialistes pour se centrer sur soi en tant qu'esprit. La spiritualité vise simplement à être Soi (« je suis »), et non tel que l'on nous a défini (parents, école, gouvernants, médias, etc), ce que l'on nous a demandé d'être, et qui nous pousse à ne pas être nous-même, et nous conduit donc à des luttes internes, des confusions, des pensées qui nous assaillent et des erreurs sur ce qui est bon pour nous. Nous retrouvons ainsi le fameux « connais-toi toi-même » de Socrate.

Cependant, ne pourrait-on pas objecter que la spiriualité n'est qu'une option parmi d'autres, et

qu'elle ne relève pas de la nature humaine ? Qu'après tout, beaucoup y sont totalement étrangers ? Ce serait sans doute excessif. Comme l'affirme  Frédéric Lenoir : « Croyant ou non, religieux ou non, nous sommes tous plus ou moins touchés par la spiritualité, dès lors que nous nous demandons si l’existence à un sens, s’il existe d’autres niveaux de réalité ou si nous sommes engagés dans un authentique travail sur nous-mêmes ». Autrement dit, dès lors que nous nous interrogeons sur nous-mêmes, sur le pourquoi du monde et de notre existence, que nous cherchons à savoir qui nous sommes réellement, alors nous entrons déjà dans le domaine de la spiritualité. Mais il est vrai que nos sociétés modernes sont matérialistes, au sens où elles font croire que le bonheur n'est possible qu'à travers la consommation et que l'être humain se réduit à de la matière organisée ; en ce sens, elles n'incitent guère à s'y intéresser.

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