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Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, Rousseau

Commentaire de texte : Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, Rousseau. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Janvier 2024  •  Commentaire de texte  •  1 891 Mots (8 Pages)  •  69 Vues

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Corrigé sujet 3 : excellente copie d’élève

        Le texte présenté est un extrait du Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, traité de philosophie de Jean-Jacques Rousseau. Cet extrait traite principalement de la liberté, de l’instinct et de la conscience. Rousseau oppose ici l’homme et l’animal pour questionner la liberté humaine. En effet, biologiquement, l’homme est un animal. Il possède des gènes, des caractéristiques propres et des spécificités physiques tout comme l’animal. Il mange, boit, grandit, se reproduit et meurt comme celui-ci. Scientifiquement, rien ne semble le différencier de la bête. Néanmoins, l’histoire et l’évolution montrent bien la supériorité de l’homme sur les autres animaux et comment celui-ci se démarque de la bête. Si l’animal vit selon les lois de la nature, L’homme, lui, crée des villes, des machines ou encore des transports et ne cesse de transformer son environnement. L’homme est-il un animal dont la conduite est dictée par la nature ou bien au contraire s’oppose-t-il à la bête par sa liberté ? Rousseau soutient ici que l’homme se démarque de l’animal en étant libre. La conduite de l’animal est dictée par l’instinct naturel alors que l’homme possède une conscience qui lui permet de s’affranchir de l’instinct et des règles édictées par la nature.

Dans un premier temps des lignes 1 à 5, l’auteur opère une analogie entre l’homme, l’animal et les machines. L’homme et l’animal sont des machines de la nature mais se différencient fondamentalement l’une de l’autre.

Dans un second temps, des lignes 6 à 11, Rousseau explique cette différence et les conséquences que cela entraîne à l’aide de l’exemple du régime alimentaire des animaux et de l’homme. Enfin, de « c’est ainsi » ligne 11 jusqu’à la fin du texte, l’auteur expose la thèse selon laquelle l’homme se démarque de la bête en étant conscient de sa liberté.

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        Jean-Jacques Rousseau présente dans les deux premières phrases du texte une analogie. « Tout animal » n’est « qu’une machine ingénieuse » ligne 1. Selon lui, la nature a conçu les animaux de façon ingénieuse, sophistiquée. En effet, celle-ci leur « a donné des sens » qui leur servent à survivre : des capacités naturelles, innées leur permettant de « se garantir » autrement dit de protéger : les animaux voient, sentent et entendent ce qui leur permet par exemple de fuir leurs prédateurs ou de pister leurs proies. Rousseau explique ici que la nature a donné à ces machines une autonomie « [elles peuvent] se remonter elles-mêmes », leur permettant de survivre, de fuir le danger, de se nourrir de ce qui est bon pour elles. Ainsi, il compare l’animal à une machine qui obéit à un code. Après avoir posé ce constat, il compare également l’homme à une machine de la nature. Il aperçoit « précisément les mêmes choses dans la machine humaine » (ligne 3). Cependant, il va venir opposer ses deux machines.

Selon lui, si l’animal suit le code, la programmation donnée par la nature, l’homme lui, suit son propre code. En effet, les opérations de la bête sont dictées par la nature mais « l’homme concourt aux siennes » (ligne 5).

Le même principe de machines humaines et animales est proposé dans le film Les Eternels, sorti presque trois siècles plus tard. Le synopsis présente des êtres omnipotents, les Célestes, qui ont créé deux races semblables génétiquement. Les Déviants obéissent aux lois des Célestes et vivent selon leurs sens. Ils pourchassent les humains et fuient leurs prédateurs en suivant leur instinct. Les Éternels eux sont très semblables, si ce n’est qu’ils concourent à leurs propres décisions. Ils décident eux-mêmes par exemple de ne pas fuir les prédateurs mais de les affronter, contre leur instinct.

Rousseau explique alors pourquoi les deux machines sont différentes. En effet, l’homme, tout comme les Éternels, est « libre » (ligne 5) de ses choix. La liberté se présente comme l’absence de contraintes, la possibilité de faire des choix, d’agir, de parler, de vivre comme bon nous semble.

La liberté est ici présentée comme la différence entre l’homme et la bête. Cette analogie permet de mettre en exergue la différence fondamentale entre l’homme, « agent libre » (ligne 5) et l’animal. Les choix de celui-ci sont dictés par la nature, alors que ceux de l’homme sont libres.

 En suivant cette analogie, l’animal est à l’homme ce que la mécanique est à l’intelligence artificielle. C’est-à-dire que là où la machine agit selon les lois dictées par son concepteur, l’intelligence artificielle agit par elle-même. L’homme se différencie donc de l’animal par sa capacité à vivre en toute liberté.

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        Dans cette deuxième partie, Rousseau quitte l’analogie des machines pour expliquer concrètement la différence fondamentale entre l’homme et l’animal, ainsi que les conséquences directes de cette opposition. En effet, la première ligne présente justement un parallélisme entre l’animal et l’homme. Respectivement, le premier « choisit ou rejette par instinct » et le deuxième « par un acte de liberté » (ligne 6). L’instinct est un mécanisme rigide et automatique, le même pour tous les individus et qui pousse un individu à agir en fonction des intérêts de l’espèce. Ici Rousseau explique qu’un animal agira toujours selon son instinct. Par exemple, l’instinct de l’oiseau le pousse à faire un nid, l’instinct de la gazelle à fuir le guépard ou encore l’instinct de la taupe à se terrer sous terre. Tous les animaux suivent leur instinct pour survivre et faire survivre l’espèce selon les lois de la nature.

C’est en cela qu’il s’oppose à l’homme qui n’agit pas par instinct mais bien par « acte de liberté ». Par exemple, si l’instinct de l’homme le pousse à se reproduire, il peut choisir librement de vivre seul toute sa vie sans partenaire. Si la faim de l’homme le pousse à se nourrir de viande pour le fonctionnement de son corps et de son système, sa liberté peut lui permettre de choisir d’être végétarien.

Cette différence entre l’homme et la bête est pour Rousseau fondamentale. Pour soutenir son propos, il donne, lignes 8 à 11, un exemple des conséquences de cette différence. En effet, le pigeon se nourrit de fruits et de graines principalement mais jamais de viande. Le chat, lui, se nourrit essentiellement de viande mais jamais de fruits. L’auteur expose une situation dans laquelle « un pigeon mourrait de faim près d’un bassin rempli des meilleurs viandes ». L’instinct du pigeon le poussant à ne jamais manger de viande provoquera indéniablement la mort de celui-ci. Il mourra à cause de son instinct naturel. C’est le même principe pour « un chat sur un tas de fruits » qu’il ne les mangera pas, quitte à mourir. C’est en cela que l’homme se démarque. Doté de la liberté d’agir, un homme dans cette situation repoussera son instinct et s’essayera à une autre nourriture pour survivre. Sa liberté prime alors sur son instinct animal pour sa survie. La conduite de l’animal est dictée par la nature et par son instinct et il « ne peut s’écarter de la règle qui lui est prescrite » (ligne 7). L’action de l’animal est nécessaire, il ne peut faire autrement que suivre son instinct. L’homme s’oppose ainsi à l’animal. Il ne suit pas son instinct mais bien sa liberté avant tout.

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