LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Lettre à Ménécée, Epicure

Fiche de lecture : Lettre à Ménécée, Epicure. Recherche parmi 302 000+ dissertations

Par   •  11 Août 2025  •  Fiche de lecture  •  2 068 Mots (9 Pages)  •  21 Vues

Page 1 sur 9

Lettre à Ménécée, Epicure.

  1. Présentation :

La Lettre à Ménécée est une lettre écrite par le philosophe Épicure à son disciple Ménécée. Le texte résume la doctrine éthique d'Épicure et propose une méthode pour atteindre le bonheur, en même temps qu'elle en précise les conditions. Avec la Lettre à Hérodote et la Lettre à Pythoclès, la Lettre à Ménécée fait partie des rares textes d'Épicure qui sont parvenus jusqu'aux temps modernes

Épicure annonce que la philosophie est la médecine de l'âme, et qu'on peut la pratiquer à tout âge. Il propose également un quadruple remède (tetrapharmakos, terme utilisé par les épicuriens postérieurs) pour se soigner des maux de la condition humaine, à savoir :

  • Les dieux ne sont pas à craindre.
  • La mort n'est pas à craindre.
  • On peut atteindre le bonheur.
  • On peut supporter la douleur.
  1. Plan :
  1. Prologue : Qu’est-ce que la philosophie, quand philosopher, pour quoi, pour qui ? Il est nécessaire de s’exercer à la philosophie quel que soit l’âge, le moment d’être heureux ne doit pas attendre.
  2. Les dieux ne sont pas à craindre. Critique des opinions populaires à leur propos.
  3. La crainte de la mort est une crainte vaine : La mort n’est rien pour nous alors il ne faut pas la craindre.
  4. Typologie des désirs : différencier les désirs et privilégier ceux qui sont naturels et nécessaires. Le plaisir qui en résulte permet l’absence de souffrance.
  5. Plaisirs et douleurs : le plaisir et le commencement et la fin de la vie heureuse. Cependant il faut effectuer une juste estimation et mesure des plaisirs et des peines.
  6. Le plaisir est frugal : le « raisonnement sobre » dans les plaisirs est la marque de l’autosuffisance et il s’oppose à la recherche sans fin des jouissances immédiates.
  7. La prudence, synthèse entre plaisir et vertu.
  8. Supériorité du sage (épicurien) sur la foule : Le sage (épicurien) vit donc selon les préceptes établis précédemment, sans craindre la fortune et n'ayant d'autre maître que lui-même.

  1. Thèse du texte

Le bonheur est la finalité de la vie humaine. Le bonheur est procuré par le plaisir frugal, compris comme absence de douleur et de trouble de l’âme et du corps. La satisfaction des désirs naturels et nécessaires sont ceux qui procurent le plus de plaisir et assurent le bonheur.

d. Synthèse/commentaire :

1.

Epicure commence par affirmer que philosopher est une pratique qu’il faut exercer peu importe son âge, quand on est jeune et quand on est vieux, qu’il n’est jamais trop tôt ou trop tard pour travailler à la santé de l’âme. Il se distingue ainsi de Platon qui considérait qu’on ne pouvait philosopher que sur le tard, une fois accumulé des connaissances primordiales notamment en mathématique.
Ainsi l’on comprend qu’Epicure conçoit la philosophie comme une médecine, une pratique thérapeutique, dont la finalité est le bonheur (eudémonisme
[1]). Le vieux pratique la philosophie pour « rajeunir au contact du bien, en se remémorant les jours agréables du passé », et le jeune pratique la philosophie pour aborder la vie et l’avenir « tranquille comme un ancien ».

La philosophie est la méditation sur les causes qui peuvent produire le bonheur, compris comme souverain bien et but ultime de la vie.

2.

Epicure affirme l’existence des dieux et spécifie leurs attributs (ils sont immortels et bienheureux) dans le but de démentir les conceptions populaire (de la « multitude » et de la « foule » qui sont rejetée comme étant de opinions fausses (« des présomptions fausses »). Est qualifié d’« impie » celui qui adhère aux opinions de la foule sur les dieux. Ces présuppositions affirment que ce sont les dieux qui font le bonheur et le malheur des hommes, qu’ils seraient pour les méchants la source des plus grands maux et pour les bons la source des plus grands biens.
Or pour le sage philosophe, les dieux bien
qu’immortels et bienheureux, n’ont que faire, n’ont que faire des affaires de hommes et ne s’en occupent pas et n’y agissent pas.

3.

L’auteur exprime que « la mort n’est rien pour nous » à travers une démonstration syllogistique. La mort étant définie comme la privation de toute sensibilité. Or si c’est en la sensibilité (douleur et plaisir) que réside tout mal et tout bien, alors la mort n’est ni un mal ni un bien et elle devient insignifiante. Cette connaissance permet de jouir de la vie de mortel débarrassé du désir d’immortalité et de la crainte de la mort, mort dans laquelle il n’y a en fin de compte rien de redoutable.

Par ailleurs, la mort ne concerne ni ceux qui ne sont plus, ni les vivants : « Tant que nous existons nous-mêmes, la mort n’est pas, et […] quand la mort existe, nous ne sommes plus ».
À l’opposé de la multitude, le sage est indifférent à la vie et à la mort : « la vie ne lui est pas à charge, et il n’estime pas […] qu’il y ait le moindre mal à ne plus vivre ».

Le sage épicurien privilégie la qualité du temps vécu, son agréabilité, sur la quantité de temps vécu, sa durée objective : « Ce n’est pas toujours la plus longue durée qu’on veut recueillir, mais la plus agréable ».

Epicure ajoute qu’il ne faut pas trop se soucier de l’avenir, n’étant ni tout à fait soumis à notre prise ni complétement aléatoire. Ainsi il ne faut pas s’interdire toute espérance ni compter excessivement sur l’avenir. Il me semble qu’Epicure laisse ici une marge pour la liberté humaine ; même au sein de son matérialisme atomiste qui pourrait être, à tort, interprété comme un déterminisme. Et il s’inscrit ainsi en faux par rapport au stoïcisme qui affirme l’existence d’un destin immuable qu’il faut embrasser.

...

Télécharger au format  txt (12.2 Kb)   pdf (219.1 Kb)   docx (201 Kb)  
Voir 8 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com