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Le tramway à Nice

Analyse sectorielle : Le tramway à Nice. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  31 Juillet 2023  •  Analyse sectorielle  •  2 397 Mots (10 Pages)  •  234 Vues

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LIGNES DU TRAM 1909/1910

Un petit fascicule tout simple édité avant l’hiver 1909/1910 par la “Compagnie des Tramways Electriques de Nice et du Littoral” (société fondée à l’origine par Albert SENECHAL, ancien directeur du parc zoologique de Cimiez, lors de la création de la ligne 2 “Rue de l’hôtel des postes – Cimiez Parc zoologique) était retrouvé par mon gendre dans ses archives familiales.

Cette richesse historique n’a pas échappé à votre périodique favori « Lou Sourgentin », la lecture de cet article au travers de belles phrases et de magnifiques photographies d’époques signées Giletta, va vous entrainer dans une visite éphémère des beautés et particularismes de la Cote d’Azur au début du vingtième siècle, assis dans une voiture du tram.

 

[pic 1]

Nice - vue prise de la côte de Montboron

“La ligne de Nice à Menton est sans contredit la plus intéressante du littoral qu'elle suit sur tout son parcours, tantôt côtoyant, au milieu des fleurs et des arbres, les flots qui viennent baigner les remblais de la voie, tantôt s'élevant au-dessus des précipices, au fond desquels on aperçoit, dans des échappées de verdure, les flots bleus de la baie des Anges ; aussi les nombreux touristes qui visitent la Côte d'Azur se font-ils un devoir de parcourir cette ligne, au moins une fois, dans chaque sens.

LIGNE DE NICE A MONTE-CARLO

La section de Nice à Monte-Carlo a une longueur de 21 km. Les tramways ordinaires font ce parcours en 1h20, mais, pendant la saison, certains trams, dits “directs”, et qui n'ont aucun arrêt entre le point de départ et celui de l'arrivée à Monaco, effectuent ce trajet en 1h. Les trams partant de la place Masséna suivent la rue Gioffredo, traverse le Paillon et la place Garibaldi, descendent la rue Cassini et le Port, et sortent de la ville par la côte de Montboron. Dès la sortie de Nice, on se trouve transporté dans un des sites les plus riants de la Riviera : à gauche, au-dessus du rocher à pic recouvert de guirlandes de roses, de géranium, de ficoïdes et de bougainvillées, dont les jeunes feuilles violettes tranchent si étrangement sur le vert des feuillages voisins, s'élèvent les plus belles villas au milieu de jardins remplis de plantes exotiques. À droite, d’immenses parcs descendent de la route jusqu'à la mer dont on voit miroiter les flots bleus dans les éclaircies du feuillage.

On aperçoit bientôt, sur la gauche, un mur en encorbellement, sorte de forteresse qui, dans l'esprit de Sardou, était destiné à supporter les fondations d'une villa (ce projet ne fut jamais exécuté, et aujourd'hui cet ouvrage cyclopéen supporte une petite construction et une pelouse).

[pic 2]

Le château de l’Anglais

À droite, c'est le château de l'Anglais qu'on appelle aussi la « folie Smith », construction bizarre, tourelles, créneaux et murailles couleur vieux rose, qui, vu de la promenade des Anglais, le soir, au dernier rayon de soleil, se détachent curieusement sur l'azur du ciel.

A l'octroi de Montboron, le tram s'arrête en face de l'embranchement de la route forestière. Si on veut bien faire seulement une centaine de mètres, sur cette route, on a devant soi un des plus beaux et des plus vastes panoramas des environs de Nice. On voit à ses pieds l'entrée du port, le palais de la jetée, et, au-delà, l'embouchure du Var, la Garoupe et la pointe du Cap d'Antibes, puis dans le lointain, par-dessus la Garoupe et les collines de Cimiez, les Alpes qui forment 3 chaînes superposées ne l'Esterel jusqu'à la vallée du Haut-Var.

Après Montboron, le tram passe devant la batterie de la rascasse qui se cache sous la route, et devant l'Hôpital Anglais élevé récemment en souvenir de la reine Victoria. On aperçoit alors la rade de Villefranche, le Cap Ferrat, et, au dernier plan, par-dessus la baisse de Passable, la mer d’Eze et la pointe du Cap d'Ail. Ce paysage est certainement un des plus curieux de la route.

On arrive ensuite à Villefranche, dont on voit alors la darse, la vieille citadelle, contemporaine du Montalban, et la ville si étrangement groupé au bas du mont Soléia, qu'elle semble près de glisser dans la mer. La petite ville d’Olivula était autrefois bâtie sur les hauteurs du Mont Saint Michel, près de Beaulieu, d'où elle pouvait défier les attaques des Sarrasins, et ce ne fut que vers le commencement du 14e siècle que les habitants descendirent dans la plaine et fondèrent le hameau qui fut l'origine de Villefranche. Mais Villefranche, trop resserré entre la montagne et la mer, dut s'étendre forcément du côté de Beaulieu, et dans la direction du cap Ferrat. Charles II d'Anjou accorda certaines franchises aux habitants d'Olivula qui se décidèrent à venir habiter les bords de la mer d'où le nom de Villefranche que prit la nouvelle cité. C'est à Villefranche que séjourna en 1538 l’empereur Charles Quint, pendant les préliminaires de la trêve de Nice engagés par le pape Paul III avec François Ier.

La rade de Villefranche est une des plus belles de la Méditerranée. Elle mesure près de 350 hectares, avec des profondeurs de 30 mètres. Elle est souvent visitée par l'escadre de la Méditerranée.[pic 3]

                                 

                                Rade de Villefranche

Alors, comme ces plantes dont les rejetons deviennent bientôt plus forts que les pieds dont ils sont sortis, Villefranche a créé en 1892, la commune de Beaulieu et, en 1903, celle de Saint-Jean-sur-Mer. Aujourd’hui elle tente l'assaut du mont Soleia sur lequel elle s'élève de plus en plus chaque année, et formera bientôt deux villes, la vieille cité, si pittoresque avec ses rues voûtées, et la nouvelle ville composée surtout de villas. À la sortie de Villefranche, les nombreux lacets de la route offrent aux yeux émerveillés du touriste une succession de paysages toujours nouveaux. C’est d'abord la rade puis au-delà, la petite ville qui se présente de face, puis la forteresse du Montalban qu'on laisse sur la gauche. Le fort du Montalban construit en 1577 par Emmanuel Philibert duc de Savoie, et détruit en 1705 par Bervic, était considéré par les Sardes comme imprenable, si on en croit ce proverbe :

« Quand lù Francés piglieran Montalban, la lèbre pigliera lou can ».

« Quand les Français prendront Montalban le lièvre prendra le chien ».

[pic 4]

Le port de Beaulieu

On rencontre également sur la gauche l'avenue Léopold II qui va rejoindre la route de la Corniche Supérieure, et on arrive au pont de Saint-Jean, où bifurque la ligne des trams de Nice à Saint-Jean-sur- mer. Au-delà du Pont-de-Saint-Jean, le panorama change complètement car on a devant soi la baie de Pierre fourmi, la côte est du cap Ferrat, Saint-Jean, et la presqu’île de Saint-Hospice, dont la vieille tour se détache sur le ciel bleu. Puis on arrive à Beaulieu. Cette charmante petite cité, érigée en commune depuis 1892 seulement, a pris, ces dernières années, une extension considérable. De grands hôtels ont été construits ; de splendides villas ont été bâties au milieu de jardins de toute beauté, et de nombreuses personnalités comme la reine Isabelle, le grand-duc Pierre, la princesse de Saxe cobourg gotha, la princesse Dolgorouky, ont choisi Beaulieu pour leur résidence sur la Riviera ; Gordon Beett, Lord Salisbury, Marinoni et quantité de personnages marquants y ont élevé leurs villas, et contribué à faire de Beaulieu un éden au milieu de ce paradis terrestre qu’est la Riviera.

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