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Sujet devoir cned DAEU histoire : l’historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France

Commentaire de texte : Sujet devoir cned DAEU histoire : l’historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Mars 2018  •  Commentaire de texte  •  2 566 Mots (11 Pages)  •  1 601 Vues

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Première partie : Réponses aux questions

1) L’affiche du PCF, parti communiste français, (doc.1) date des années 1950, tirée d’un manuel d’histoire de Terminale L, ES, Nathan Le Quintrec 2008. Elle représente la mémoire de la Résistance communiste. Vingt-sept otages sont fusillés en représailles d’un attentat d’un officier allemand, en 1941 à Châteaubriant, dont Guy Moquet 17 ans plus jeune résistant. Il est représenté au centre de l’affiche en blanc (signe d’innocence), le corps projeté en arrière sous la force des armes allemandes nazies (quatre fusils dessinés sont dirigés vers lui).

En arrière plan, la carte de France avec ses couleurs (bleu, blanc, rouge) est déformée comme si elle disparaissait. Le rouge symbolise le sang versé des martyres de Châteaubriant.

Georges Politzer, philosophe résistant, fusillé le 14 mai 1942, a écrit « Les barbares voulaient les tuer, ils les ont rendus immortels ». « Les barbares » représentent les nazis et « les immortels » les résistants, les martyres. Les nazis voulaient vaincre la résistance mais grâce à leur bravoure les résistants sont devenus des héros.

Le PCF (entré en résistance en 1941) appelé « Parti des 75 000 fusillés » cherche à acquérir du pouvoir en rendant immortel ses héros morts pour une « France libre ». Malgré des divergences politiques avec les gaullistes, les communistes ont le même objectif : vaincre le nazisme et les collaborateurs français. A la libération, le PCF gouverne avec les gaullistes au sein du Gouvernement provisoire de la République française. Il porte le mythe de résistancialisme (mythe selon lequel les Français auraient majoritairement participé à la Résistance contre l’occupant allemand) car ils doivent faire oublier leur immobilisme dans le pacte germano-soviétique de 1940 à juin 1941.

2) André Malraux, ministre de la Culture du Général De Gaulle, fait un discours pour le transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon en 1964 (doc.2). A cette occasion, il rend hommage à Jean Moulin, chef de la Résistance qui était un homme de gauche, au service du Général De Gaulle. Il est arrêté par les Allemands en 1943, torturé à mort par Klaus Barbie (chef de la gestapo) ; c’est un héros national : « sa pauvre face uniforme du dernier jour, de ses lèvres qui n’avaient pas parlé ; ce jour-là, elle était le visage de la France. » (doc.2 ; l.21-22).

André Malraux célèbre également l’unité de la Résistance autour du Général De Gaulle. A l’appel du 18 juin 1940 de Londres, il demande à la nation de s’unir et de résister : « Le Général De gaulle seul pouvait appeler les mouvements de Résistance à l’union entre eux [...] car c’était à travers lui seul que la France livrait un seul combat. » (doc.2 ; l.10-12). Pour maintenir la paix au sein du pays et apaiser les tensions, le Général De Gaulle privilégie la mémoire d’Etat ou officielle. Il veut reconstruire la France sur le plan économique et politique pour rétablir sa puissance internationale et choisit de passer sous silence « les années noires » du régime de Vichy (collaboration au génocide de la population juive).

Le discours d’André Malraux présente des points communs avec la vision communiste de la résistance en 1945 exposée par le document1. Il rend hommage aux résistants morts pour la France et affirme l’unité pour vaincre le nazisme « combattra au nom du gaullisme comme feront les troupes du parti communiste » (doc.2 ; l.23), « Attribuer peu d’importance aux opinions dites politiques quand la nation est en péril de mort […] voir dans l’unité de la Résistance le moyen capital du combat pour l’unité de la nation » (doc.2 ; l.24-26).

3) A travers son essai, « La France de Vichy » en 1973 (doc.3), l’historien Robert Paxton met en lumière le régime de Vichy jusqu’ici mis sous silence ou nié. Il remet en cause la thèse de Robert Aron (historien) publiée dans son livre « Histoire de Vichy) en 1954. Selon Aron, le Maréchal Pétain devait protéger la France de l’occupation allemande, pour préparer l’action gaulliste. Il était obligé de jouer un double jeu avec Hitler. Il transforme la mémoire en occultant la collaboration de Vichy. En revanche, Paxton démontre le rôle primordial de Pétain dans la collaboration et la déportation juive « Pétain avait de surcroît dans son entourage des hommes […] contre une Résistance de plus en plus énergique. » (doc.3 ; l.1-3). « La France fut, en fait, de tous les pays […] pour les usines allemandes » (doc.3 ; l.6-7).

Pour la recherche historique, le livre de Paxton est une véritable révolution car suite au grand succès qu’il suscite, d’autres historiens vont écrire des ouvrages sur la collaboration française lors de la seconde guerre mondiale (ex : « Le syndrome de Vichy » en 1987 d’ Henry Rousso). Robert Paxton permet un autre regard sur le régime de Vichy et la possibilité aux jeunes générations nées après-guerre « baby boum » de savoir.

4) En 1947, Paul Touvier, chef de la Milice lyonnaise est condamné à mort pour l’exécution de sept otages juifs en 1943. Il s’est caché pendant 20 ans grâce à la protection de religieux. En 1967, il y a prescription de sa condamnation. En 1971, le Président Georges Pompidou lui accorde en secret une grâce partielle (annulant l’interdiction de séjour dans certains départements et la confiscation de ses biens). Cette décision fait scandale et mobilise les médias. Touvier repart alors en cavale pour 20 ans encore : il est arrêté en 1989 après 40 ans de clandestinité.

Le document 4 représente une photographie de la manifestation lors du procès de Paul Touvier en 1994 (manuel d’histoire de Terminale L, ES, Nathan Le Quintrec 2008). Les familles des victimes de la déportation juive réclament justice et la condamnation à mort de Paul Touvier « Touvier tu as envoyé toute ma famille dans les chambres à gaz tu dois payer » (doc.4). Il est condamné à la réclusion perpétuelle et « meurt à la prison de Fresnes en 1996 ».

5) Peu de temps après son élection à la Présidentielle, Jacques Chirac fait un discours télévisé lors du 53ème anniversaire de la Rafle du Vel’ d’Hiv, le 16 juillet 1995 (doc.5). Il reconnait publiquement la responsabilité de l’Etat français dans le génocide et la déportation des juifs « Il y a cinquante-trois ans, le 16 juillet 1942, 450 policiers et gendarmes français, sous l’autorité de leurs chefs, répondaient aux exigences des nazis. » (doc.5 ; l.5-6). « elle livrait ses protégés à leurs bourreaux. » (doc.5 ; l.10-11). Il présente les excuses de l’Etat français pour les crimes commis par Vichy. « Nous

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