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Le rapport des sociétés à leurs passés: L'historien et les mémoires de la seconde guerre mondiale

Cours : Le rapport des sociétés à leurs passés: L'historien et les mémoires de la seconde guerre mondiale. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Octobre 2016  •  Cours  •  6 033 Mots (25 Pages)  •  823 Vues

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Thème 1 : Le rapport des sociétés à leurs passés : 

Chapitre 1 : L'historien et les mémoires de la seconde guerre 

mondiale :

Voir les documents introductifs pages 50 et 51 du livre

I Une mémoire désunis de 1945 à 1958 :

   1) Le mythe d'une France unanimement résistante au service de l'unité nationale :

Les Français sortent meurtris et divisés de la guerre. De Gaulle veut reconstruire l'unité autour de la République, pour lui «Vichy» (régime de Pétain) n'a été qu'une parenthèse qu'il faut refermer, voir l'oublier. Il déclare «Vichy nul et non avenu» il y a une volonté de réconciliation de la communauté nationale qui succède à la phase d'épuration de l'immédiate après guerre. Les lois d'amnistie de 1947, de 1951 et de 1953 sont à cet effet il faut calmer les choses. Deux mémoires (courant de pensée) dominent celle des Gaullistes et celle des Communistes qui vont toutes les deux enracinés le mythe d'une France massivement résistante. La mémoire Gaulliste est plus axé sur la dimension militaire de la Résistance il va même minimiser la part prise par les alliés dans la libération des pays. Les Communistes eux se présentent comme le parti des «75000 fusiliers» avec une position de martyr e, essayant de faire oublier au maximum le pacte Germano-Soviétique de 1939. Durant toute l'occupation en France les Allemands ont tués 30000 personnes en exécutions capitales (en ne contant pas les déportations). Ces deux groupes utilisent le sentiment germanophobe pour les différentes élections et pour s'opposer à la CED (Communauté Européenne de Défense). Mais tous les Français n'adhèrent pas à ces deux mouvements et la guerre froide accentue les divisions en allant même jusqu’à une volonté de réhabilitation de régime Pétain. C'est à cette époque aussi que se multiplie les lieux dédiés à la mémoire comme le Mont Valérien (en mémoire de la Résistance).

Le mont Valérien est une colline culminant à 162 mètres, située dans le département des Hauts-de-Seine, quelques kilomètres à l'ouest de Paris. Sa partie supérieure est occupée par la forteresse du Mont-Valérien, construite à partir de 1841, où plus d'un millier d'otages et de résistants furent exécutés de 1941 à 1944. Adossé au rempart sud de la forteresse, le Mémorial de la France combattante, inauguré le 18 juin 1960 par le général de Gaulle, fut érigé en l'honneur de tous les morts de la Seconde Guerre mondiale.

   2) Des mémoires sélectives, conflictuelles voir refoulées :

La question de Pétain divise les Français mais le principal problème surgit en 1953 à l'occasion du procès de 21 membres de la division SS Das Reich jugé en France pour le massacre de 642 habitants d'Oradour-sur-Glane. Seulement 2 personnes vont survivre un enfant de 15-16ans n'a pas reçu une balle et un enfant de 10ans qui jouait dans la foret ils serviront de témoin. Parmis les accusés (21) se trouve 12 malgré nous (Alsaciens) l'opinion publique se divise. Au final ils sont tous condamnés mais les 12 malgré nous sont directement amnistie.

La IVème République ferme les yeux (cela ne marche pas incapable de prendre des décisions). La censure du film Nuit et Brouillard d'Alain Resnais en 1956 en est un autre exemple. D'autres mémoires sont aussi refoulées, les discours officiels négligent les soldats vaincus en 1939-1940 même chose pour les prisonniers de guerre ils ne reçoivent pas le même statut que les anciens combattants de la première guerre mondiale, même chose pour les requis du STO (Service du Travail Obligatoire) qui vont revendiqués une qualité de déporté du travail qui leur sera refusé plusieurs fois et la dernière fois définitive en 1979. La communauté juive et la Shoah n'apparaissent pas non plus dans aucun discours officiel.

 

II Le réveil des mémoires de 1958 à 1980 :

   1) La politique mémorielle et les nouveaux regards :

Dans les années 60 De Gaulle encourage une mémoire sélective de la guerre sans souvenir de Vichy n'y de collaboration. De grandes célébrations en mémoire de la Résistance sont organisées dont le point culminant est le transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon en 1964. Entre 1960 et 1969 plus d'une vingtaine de musées consacrés à la France Combattante sont construits. Dans les années 70 cette politique mémorielle ne passe plus. En 1971 une grâce partielle est accordé au milicien Paul Touvier, l'opinion s'émeut est choqué et le président Georges Pompidou s'en explique en déclarant que le moment est venu «d'oublier ces temps ou les Français ne s'aimaient pas». Mais l'image de la France «résistante» s'assombrie avec le film «le chagrin et la pitié»  d'Ophuls en 1971 on découvre une france soumise, collaboratrice et non résistante. Le livre de l'historien américain Robert Paxton «la France de Vichy» en 1973 fait ressurgir l'Histoire. En 1973 «Lacombes Lucien» film de Louis Malle raconte la vie d'un adolescent pendant la seconde guerre mondiale qui glisse dans la collaboration active et décrit une société française «bien pensante», bien collaboratrice.

   2) La mémoire de la Shoah devient centrale :   

Les années 70 voit s'affirmer une mémoire juive militante en réaction aux négationnistes. En 1961 a lieu le procès Eichmann qui donne pour la première fois la parole au témoin. En 1967 la guerre des 6 jours fait craindre la destruction de l’État d'Israel. Ces deux événements pousse la diaspora juive (peuple un peu partout dans le monde de la même origine pas dans leur pays d'origine) à se mobiliser autour de la commémoration du génocide. L'antisémitisme du régime de Vichy est dénoncé. Les crimes contre l'humanité deviennent imprescriptibles depuis 1964. Serge Klarsfeld un fils de déporté s'emploie a faire jugé les responsables du génocide. En 1978 il publie «un mémorial de la déportation des juifs de France» qui recense les noms des victimes françaises de la Shoah. Cette mémoire devient de plus en plus vive et elle dominera la période suivante.

 

III Une mémoire apaisée depuis 1981 ? 

   1) Le devoir de mémoire :

Depuis les années 80 la mémoire se recentre sur celles de ces victimes juives avec le film «Shoah» de Claude Lanzmann de 1985. Trois responsables de persécutions antisémites sont jugés en France le premier en 1987 l'Allemand Klaus Barbie. En 1994 le jugement de Paul Touvier et en 1997-1998 Maurice Papon. Des historiens interviennent lors de ces procès car on a plus de témoins directs (morts). La complicité de l'appareil de l’État dans les déportations est clairement établit (police française > rafle du Vel' d'Hiv') > le nazi n'est pas forcement Allemand et inversement tous les allemands ne sont pas nazis. Parallèlement à ces redécouvertes des thèses négationnistes apparaissent mais elles ne résisteront pas à la réalité historique. Dans les années 60 les gens ouvrent les yeux.

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