Antisémitisme français

Dissertation EMC_

Aujourd’hui encore les manifestations de l’antisémitisme ne sont pas rares en France, que ce

soit sous forme de graffitis, d’agressions ou même de profanation de tombes. L‘hostilité envers les

juifs née durant l’antiquité. Elle se développe cependant à la fin du XIXème siècle avec le concept de

race qui considère les juifs comme les ressortissants d’une race inférieure. En France,

l’antisémitisme s’affirme avec l’affaire Dreyfus, la crise boulangiste et l’avènement des ligues

antiparlementaires d’extrême droite. Cette idéologie retombe au début du XXème siècle. En 1899,

Houston Stewart Chamberlain publie “La genèse du XIXème siècle”. Dans ce livre, il instaure une race

supérieure, la race allemande, qu’il considère comme physiquement et moralement supérieure. Il

est le précurseur du nazisme qui conduira au génocide des juifs par le gouvernement d’Hitler entre

1930 et 1945. En France, après la défaite de juin 1940, le régime de Vichy décide de collaborer avec

l’Allemagne et ainsi de contribuer à la destruction du peuple juif. Comment l’art et la propagande

vont-ils être utilisés par l’état contre la population juive française ? Dans un premier temps nous

étudierons l’expansion et la mise en place de l’antisémitisme en France puis nous analyserons le rôle

qu’ont joué la propagande et l’art durant cette période.

La fin de la première guerre mondiale marque le retour de la méfiance et du rejet vis-à-vis

des étrangers. Durant la “Grande dépression”, la France est divisée, angoissée et subie une crise

économique. Pour justifier cette situation des responsables sont désignés : les juifs, les puissances

d’argent, les étrangers et les hommes politiques. Les années 1930 marquent ainsi le retour et

l’intensification de l’antisémitisme en France. De nombreux complots antijuifs apparaissent. Ils

soupçonnent les juifs de prétendre à la domination du monde via la destruction des sociétés

chrétiennes. La xénophobie des Français est accentuée par la vague de réfugiers juifs allemands qui

débarquent en France après la prise de pouvoir d’Hitler le 30 janvier 1933. Le sort des juifs du Reich

devient donc un enjeu important des relations internationales. Après la signature des accords de

Munich, qui garantissent la paix en Europe après l’annexion de la Tchécoslovaquie par l’Allemagne,

les juifs sont accusés de bellicisme ; les victimes de la persécution sont ainsi accusées d’être un

obstacle à la paix à cause de leur désir de revanche. Cela déclenche des incidents violents et une

volonté d’extermination des juifs au sein du peuple français. Quatre facteurs contribuent à

l’institutionnalisation de la persécution des juifs à partir de l’automne 1940. Tout d’abord, les

militants antisémites deviennent de plus en plus extrêmes et entretiennent des contacts directs avec

l’Allemagne nazie. Certains activistes comme Henry Coston ou Louis Darquier de Pellepoix prônent

l’annulation des naturalisations, l’instauration d’une dictature nationale et le rapprochement avec

l’Allemagne. Ensuite, la droite nationaliste se radicalise. En effet, l’antisémitisme est désormais un

élément clé dans leur programme de redressement national. Ils sont xénophobes mais soutiennent

les israélites français qui ont combattu pour la France. Ensuite, on remarque une libération de la

parole juive. La campagne électorale de 1936 est marquée par un grand usage de la violence. Les

origines juives du nouveau président du Conseil Léon Blum sont fortement critiquées. Les

conversations relatant des juifs deviennent banales et ne sont plus réservées aux militants politiques

et aux activistes. Enfin la classe ouvrière se laisse elle aussi convaincre par les stéréotypes de la

banque et de la finance juive. Les syndicats et les chambres du commerce réclament des mesures de

protection contre la concurrence déloyale. La gauche n’est donc plus le rempart de l’antisémitisme.

L’idée du juif parasite, responsable des maux de la France, est ainsi répendu dans tous les milieux

politiques et sociaux français.

La défaite de la France en juin 1940 marque la fin de la république et l’arrivée au pouvoir du régime

de Vichy le 10 juillet 1940. Ce régime politique autoritaire, dirigé par le maréchal Pétain, est de

nature traditionaliste, xénophobe et antisémite. Le gouvernement collabore avec l'Allemagne nazie

et effectue de nombreuses actions à l’encontre des juifs. La LICA (ligue internationale contre

l’antisémitisme) est dissoute ; désormais tous les excès et toutes les agressions à l’encontre des juifs

sont autorisés. Le régime de Vichy met en place des lois antijuives qui dénaturalisent et font

progressivement des juifs une catégorie à part de la population. Ces lois s’inspirent des lois nazies

misent en place en Allemagne. Le premier statut des juifs, datant du 3 octobre 1940, exclus les juifs

de

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