Pragerstrasse, ou La rue de Prague.

Pragerstrasse

Ou appelée La rue de Prague. C’est une peinture à l’huile sur toile avec des collages réalisée par Otto Dix (1891-1969) en juillet 1920

Biographie :

Otto Dix s’engage dans l’artillerie allemande. Soldat pendant la Première Guerre Mondiale. Après la guerre ; il dessine et peint le front, les invalides de guerres et devient  enseignant aux beaux-arts. En 1933, il est  critiqué par les nazis, certaines de ces œuvres seront détruites.

Contexte :

Cette œuvre a été réalisée peu de temps après la Première Guerre Mondiale. Retour des soldats  difficiles qui pour certains sont blessés voire invalides. Les « gueules cassées » sont les soldats qui reviennent de la guerre avec le visage mutilé.

Le courant artistique de l’œuvre est l’expressionnisme :

L’expressionnisme est un mouvement artistique de la première moitié de XXe siècle qui se développe surtout en Allemagne et en Autriche.

• Peint la souffrance et le mal de vivre de l’Homme
• Couleurs violentes, formes agressives, lignes brisées.

Scène de rue à Berlin de Ludwig Kirchner et Le Cri de Edvard Munch sont aussi des œuvres expressionnistes.

Description :

Au premier plan, on peut voir un homme portant une croix de fer assis sur une planche à roulettes. Il roule sur une brochure sur laquelle est inscrit « Juden Raus » (ses juifs dehors)

En bas à gauche, on voit une main portant une canne et la tête d’un chien. A droite on voit le postérieure d’une femme qui porte des talons.

Au second plan, on aperçoit un vieillard faisant la manche. Ses  jambes et son bras gauche ne sont fait que de bois. On voit aussi une main qui lui donne un timbre.

En arrière-plan, on voit une petite fille seule devant des vitrines de magasins et les couleurs présentent dans ce tableau sont des couleurs vives.

Analyse :

On ne retrouve aucune ligne permettant de trouver le point de fuite, ce qui donne l’impression d’instabilité. Tout le tableau inspire donc le chaos et il souligne le caractère absurde de la guerre.

Sur ce tableau, on peut voir deux niveaux d’humanité :

• Celui des gens « normaux » (une main élégante, le corps d’une femme)
• Celui du niveau inferieur (animaux, enfants, mendiants)

Ainsi les invalides sont mis au même niveau que les chiens. Chaque personne ignore l’autre (le bourgeois passe fièrement sans prêter attention au mendiant. C’est la vision d’une société disloquée et sans solidarité.

L’auteur a collé volontairement de vrais journaux antisémites pour montrer l’effet réel du tableau. On peut constater que les conditions de vie des invalides de guerres sont très difficiles : manque d’argent lié à l’infirmité, l’indifférence de la société, voire le rejet.

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