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Par   •  21 Avril 2022  •  Dissertation  •  459 Mots (2 Pages)  •  234 Vues

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Clovis PRADIER – 3ème Mauve

                                                

Mercredi 29 septembre 1915

Ma chère Germaine,

Je profite d’un moment de répit dans l’horreur de cette sale guerre pour t’envoyer ces quelques mots. Je ne sais par où commencer…  Je te crois courageuse avec des nerfs solides. Tu m’as demandé en partant de ne rien te cacher mais les mots ne seront jamais aussi forts que la réalité… Je voudrai te décrire mon quotidien et pourtant je sais que tu ne pourras l’imaginer totalement ou bien le supporter.

Ici tout est gris, livide comme le ciel qui nous surplombe. Même dans nos pires cauchemars nous n’aurions pu imaginer pareil quotidien. Nos sommes depuis trois jours dans une nouvelle tranchée prise aux boches. Nous avons gagné la dernière bataille. J’ai perdu beaucoup de mes camarades. Alexandre, l’ami dont je t’ai parlé dans ma dernière lettre, n’a pas survécu au dernier assaut. Il a pris un tir de mortier. Il était juste à côté de moi. Horrible ! Il a suffi d’un boum pan… J’ai bien essayé de le maintenir en vie mais ses boyaux lui sortaient du ventre… La mort est partout telle une alliée. Partout. Les cadavres sont toujours là. Une boucherie.  Allemands ou français nous finissons tous de la même façon.

Nous avons pu nous replier dans cette nouvelle tranchée à l’arrêt des combats. C’est un véritable labyrinthe. La nuit dernière, avec mon capitaine nous l’avons exploré. La boue est partout autour de nous. Dans nos bottes, sur nos uniformes, sur nos mains. Partout. Tout est sale. Heureusement mes habits sont encore secs mais le froid est glacial et nous glace le sang. La pluie qui tombe sans cesse n’arrange rien. Les rats, les poux, la boue sont nos compagnons de solitude. Il me reste encore une paire de chaussettes sèche… Nous avons depuis peu des nouveaux casques en acier pour nous protéger ainsi que des masques contre les gaz.

Les journées sont longues, le sommeil est de courte durée. Nous nous réveillons avec le branlebas de combat puis nous accomplissons quelques taches.

J’entends au loin des canonnades et je pense encore plus à vous... Quand vous reverrai-je ? Ne vaincrons-nous jamais ces boches ? Quand pourrais-je venir vous embrasser ? Quand sera la prochaine permission ?

Oh ma douce, envoyez-moi s’il vous plait quelques ravitaillements, la vie est si dure. Nous mangeons si peu. Je voudrai vous serrer fort. Votre photo que je garde toujours contre moi m’a jusqu’ici porté bonheur. Embrassez nos enfants et nos parents.

Votre Bien-Aimé

Louis

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