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Histoire et mémoire : Comment les conflits et leur histoire s’inscrivent dans les mémoires des populations ?

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Par   •  22 Septembre 2022  •  Cours  •  3 471 Mots (14 Pages)  •  275 Vues

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THEME 3 :

Histoire et mémoire

Comment les conflits et leur histoire s’inscrivent dans les mémoires des populations ?

Quel rôle jouent la connaissance historique et la justice dans la manière dont les sociétés et les états se reconstruisent après des conflits majeurs ?

Introduction : histoire et mémoire, histoire et justice :

a) La différence entre histoire et mémoire (Découvrir p.178-179)

1)Si le devoir de mémoire est quelque chose de louable qui dénonce souvent la violence des guerres en rendant hommage à leurs victimes , Todorov rappelle que les guerres, notamment celle du 20ème siècle on t trouver en partie leur origine dans la récupération politique du souvenir de conflit.antérieurs. Par exemple, Todorov évoque le rôle de Paul Déroulède (« le sonneur de clairons ») qui a incité à la revanche contre l’Allemagne après la défaite de la France dans la guerre de 1870 et qui a créé la ligue des patriotes en 1882. Todorov reprend des propos de Plutarque et précise que la politique consiste précisément à arracher le présent à un passé douloureux d’affrontement : Il évoque à l’inverse la réconciliation franco-allemande engagée dés le début des années 50.

2) En 1990, la loi Gayssot interdit les propos contestant l’existence des crimes contre l’humanité tels que définis par le tribunal de Nuremberg. L’objectif de cette loi est de combattre le négationnisme. En 2001, 2 nouvelles lois mémorielles ont été votées en France. La première reconnaît le génocide arménien de 1915, la seconde la traite et l’esclavage reconnu comme crime contre l’humanité (loi Taubira). En 2005, en réplique à la loi Taubira est votée une loi qui porte sur la « reconnaissance de la nation[…] en faveur des français rapatriés » pour leur « contribution nationale » dans les territoires de l’ancien empire coloniale. Selon Pierre Nora, l’histoire ne doit pas être l’esclave de l’actualité. Ces lois ont été votées sous la pression de groupes de mémoire concurrente. Les historiens risquent des sanctions pénales. L’établissement de vérités d’État pourrait entraîner une censure intellectuelle menaçant la liberté d’expression des historiens. En 2005, un « collectif des antillais guyanais et réunionnais » a porté plainte pour négation de crime contre l’humanité à l’encontre de l’historien Olivier Pétré-Grenouilleau spécialiste de la traite des noirs. Il avait déclaré que « le problème de la loi Taubira est qu’elle considère la traite des noirs par les européens comme un crime contre l’humanité » incluant de ce fait une comparaison avec la Shoah. Il existe un comité de vigilance fasse aux usages publiques de l’histoire. Son leader affirme que « ce n’est pas à la loi d’écrire l’histoire mais ce n’est pas aux historiens de faire la loi ».

3)Le devoir de mémoire procède le plus souvent d’une demande de reconnaissance faite par leurs victimes ou descendants pour les souffrances qu’elles ont endurés dans le passé. Ce devoir de mémoire consiste à ce que justice leur soit rendue sous forme de réparation : des réparations judiciaires (pour juger ce qui les ont martyriser) ou symboliques (des monuments) mais surtout qui débouche notamment sur une reconnaissance par l’État de ces crimes.

Or, l’histoire ne se place sur le terrain de la justice mais sur celui de la connaissance. Le rôle de l’historien n’est pas de juger ou de condamner les crimes du passé mais de replacer les évènements dans leur contexte pour en comprendre le déroulement et la porté. C’est pourquoi beaucoup d’historien ont émis des réserves à l’encontre du devoir de mémoire. C’est Pierre Nora qui a évoqué le devoir d’histoire : Pour lui la connaissance Historique ne peut être borné ou censuré par les revendications autoritaires des groupes qui appellent au devoir de mémoire envers les victimes.

4) depuis les années 2000, l’Ukraine comémore l’Holodomor (extermination par la faim) à savoir les victimes de la grande famine de 32-33 ochestré par le pouvoir stalinien dans le cadre de la collectivisation des terres. Pour l’Ukraine, cette commémoration est devenue l’un des symboles de l’affirmation de son indépendance ménacée par la russie de Vladimir Poutine qui soutient les séparatistes pro-Russes dans un pays au bord de la guerre civile. L’Ukraine a entrepris des démarches pour faire reconnaître par la communauté international cette famine comme un génocide, le parlement européen ne l’a reconnu que comme crime contre l’humanité en 2008.

b) Les notions de crime contre l’humanité et de génocide et le contexte de leur élaboration (Découvrir p.180-181)

1) 21 dignitaires du 3ème Reich sont jugés du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946, c’est en zone américaine. On a voulu donner une large publicité à ce procés avec beaucoup de journalistes. Les juges viennent de 4 pays victorieux. Ce procès a aussi une dimension historique car il a fait avancer la jurisprudence internationale. Le 9 décembre 1948, l’assemblé générale de l’ONU adopte une convention pour la prévention et la répression du crime contre l’humanité. Depuis 1998, il existe une cour pénale internationale (La Haye).

2)Le statut de Rome créé la cour pénale internationale et amène des innovations comparés à 1945 :

-Le crime d’apartheid

-La notion de crime contre l’humanité couvre aussi les crimes dont les femmes sont les victimes

-Les tortures psychologiques

-Le génocide

3)Le génocide implique la volonté de détruire un groupe ethnique. Ils supposent l’intention délibérée de détruire un groupe national pas seulement physique mais aussi la culture, la religion, les moyens d’existence. Il faut qu’il y ait eu « plan coordonné ».

4) Entendu comme témoin au procés de Klaus Barbie en 1987, l’ancien résistant et journaliste André Frossard s’est opposé à ce que l’ancien SS inculpé pour crime contre l’humanité pour la déportation des enfants d’Izieu, soit aussi poursuivi pour les actes de tortures et les exécutions perpétrées contre les résistants français. Ils résument son argumentation dans une formule célèbre : « Le crime contre l’humanité, c’est tuer quelqu’un sous prétexte qu’il est né. »    

Axe 1 :

Histoire et mémoire des conflits

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