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Les français et la guerre sous louis XIV

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Par   •  6 Janvier 2016  •  Dissertation  •  1 923 Mots (8 Pages)  •  1 776 Vues

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Dissertation d’histoire moderne                                                        03/11/2015
Volland Swann
L1 G9

Sujet : Les Français et la guerre

 

        Louis XIV avait comme adage favori « Ultima ratio regum », qui signifie en latin « [la force est] le dernier argument des rois ». Cet adage était même gravé sur ses canons. Cependant, si cette formule entend privilégier la diplomatie et les recours pacifiques avant l’usage de la force, la France de Louis XIV a connu de nombreux affrontements armés durant son règne personnel (1661-1715).  
        En effet, les 20 millions d’habitants qui habitent le territoire français à cette époque subissent de nombreuses guerres. Le règne personnel de Louis XIV est marqué par la Guerre de Dévolution (1667-1668), par la guerre de Hollande (1672-1678), par la Guerre de la Ligue d’Augsbourg (1688-1698) et par la Guerre de Succession d’Espagne (1701-1714). Ces quatre guerres ont notamment été à l’origine de pertes colossales, tant humaines que financières. La participation totale à l’effort de guerre par les français, de la noblesse au tiers-état en passant par le clergé est nécessaire. Cette unification autour de la guerre, ce semblant d’unité a alors renversé les codes de l’époque au niveau de l’implication et du rôle des français et de l’impact que ces guerres ont pu avoir sur les conventions sociales à différentes échelles.
        Il parait alors nécessaire de se demander en quoi la mise en place d’un Etat guerrier par Louis XIV a-t-elle été à l’origine d’un bouleversement social majeur et d’un ébranlement des codes sociaux.
        Nous verrons alors comment cet Etat guerrier et mercantiliste a dû réorganiser les règles sociales afin de garantir l’effort économique et humain à ses nombreuses guerres.
        Cette réorganisation se traduit à travers un contrôle accru de la société, mais également par une implication militaire totale et par l’élargissement de l’imposition pour financer la guerre.

Tout d’abord, la mise en place de cet Etat interventionniste, perturbateur des relations interétatique, nécessite d’énormes besoins financiers. Pour parer à ces exigences, il convient d’accentuer un certain contrôle de la société avec notamment le processus de l’anoblissement mais également celui des finances des communautés.

A partir des années 1650, le pouvoir commence à s’immiscer dans le processus d’anoblissement. L’objectif principal est clair : la chasse des usurpateurs vise principalement à les réintégrer au paiement de la taille, impôt direct qui doit financer la guerre, puisque la noblesse et le clergé en sont exemptés. Ces usurpations, dans un premier temps, entrainent un manque dans les revenus liés à la taille, mais génèrent aussi une surcharge fiscale pour les roturiers, ce qui rend le gouvernement impopulaire. Cette volonté de contrôler l’anoblissement possède alors un côté populaire pour le tiers-état. Dorénavant, l’anoblissement consensuel, tacite, n’est plus admis. L’encadrement est exercé par des commissaires. La formalité des preuves en est d’autant plus accrue : pour valider l’anoblissement, il faut désormais un contrôle écrit et public, c’est le temps des recherches colbertiennes. Aussi, les personnes anoblies depuis 1606 se doivent de payer 1650 livres. En somme, ces mesures restrictives quant au processus d’anoblissement frappent réellement l’ascenseur social : certains font officiellement partie du tiers-état mais se sentent beaucoup plus proche de la noblesse… Le processus d’anoblissement est devenu un apanage formel du pouvoir royale.

Les guerres contre l’Espagne ont entrainé un endettement extrême de l’Etat. Si cet endettement, dans un premier temps, menace le revenu royal, un autre aspect est plus inquiétant : la menace sur sa capacité à emprunter. Pour parer à ces complications, le pouvoir entend une remise en ordre massive des finances, notamment celles des communautés. En effet, la présence de charges importantes sur les communautés les obligeait à se faire prêter de l’argent par les habitants les plus fortunés. Pour que ces personnes fortunées prêtent de l’argent au roi plutôt qu’aux communautés, le pouvoir réduit ces charges sur les communautés. Cependant, les grandes fortunes font alors l’objet d’un contrôle permanant par le pouvoir royale même si des besoins réciproques sont créés. Le roi se substituera même aux seigneurs pour l’examen des comptes dans certains pays d’élections. Les communautés sont touchées par l’Edit de 1683 de Colbert qui les place sous tutelle. De nombreuses réformes transformeront ces décennies comme celles de la « saisie en profondeur du royaume » comme l’avance Olivier Chaline.  

        Le contrôle accru de la société par l’Etat est alors bel et bien dû à la présence de la guerre. De plus, le processus de participation total à la guerre passe par également par une implication réelle, plus physique. Ainsi, si la noblesse reste la figure de proue de l’armée, l’implication progressive du tiers-état et le rôle non négligeable du clergé démontre que la guerre en elle-même est capable de bouleverser les codes sociaux.

Si depuis son origine, le rôle de la noblesse est de défendre le royaume, comme si c’était une vocation et un monopole, l’implication du tiers-état dans la vie militaire, elle, ne cesse de croître. La mobilisation sans précédent des troupes obligent à élargir le recrutement. Ainsi, les nombreuses morts permettent de monter en grade plus rapidement, même pour les gens « sans naissance ». Débute alors la carrière militaire pour tous. En effet, selon les estimations d’Hervé Drévillon (2), seulement entre 20 et 80% d’officiers de l’armée son nobles. Pour se référer aux termes d’André Corvisier (3), l’armée est donc un véritable « carrefour social ». Les roturiers n’ont pas accès à tous les grades mais les régiments de cavalerie (donc les plus prestigieux) leurs sont ouverts. Ainsi, les roturiers peuvent exercer certains commandement aux cotés des nobles. Pour les inciter à rejoindre les corps armés, de nombreux avantages sont mis en place. Par exemple, un moratoire sur les dettes en 1677, une capitation (à partir de 1695) qui tend à ménager les officiers, la solde qui est versée régulièrement….         La modification des armées est réelle, elle modifie les structures sociales. Même si la mobilisation militaire croie, Louvois, par une ordonnance en 1688, créer la milice. Ainsi, chaque province doit fournir un certain nombre de miliciens pour qu’ils s’entrainent au maniement des armes. Ils peuvent être recrutés n’importe quand par tirage au sort à partir de 1692. Là encore, des avantages comme l’exemption de la taille ou encore le salaire perçu par la paroisse peut-être une échappatoire à la vie de roturier, alors frappé par la misère.

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