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Le rôle des artistes dans le cadre des échanges mondiaux au XVIe et XVIIe siècle

Dissertation : Le rôle des artistes dans le cadre des échanges mondiaux au XVIe et XVIIe siècle. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Juin 2018  •  Dissertation  •  2 247 Mots (9 Pages)  •  497 Vues

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A la cour du grand Moghol, sous le règne du  sultan Akbar, des manuscrits illustrés sont réalisés de nature littéraire ou historique comme le Hamza- nâme dans les années  1560 qui retrace l’histoire de Hamza. Il s’agit d’une commande impériale afin de magnifier et légitimer par la glorification des ancêtres le pouvoir impérial.

A la fin du XVème siècle et plus fortement au XVIème siècle, on observe l’essor du statut de l’artiste qui se distingue progressivement de celui de l’artisan, notamment en Europe. A la  technique de possède l’artisan, de savoir-faire, se rajoute l’esthétique : l’artiste devient un créateur. Possédé par l’artiste. L’artiste gagne donc une place très importante. Tout comme son statut, le rôle, c’est-à-dire sa fonction, varie et n’est pas uniforme. L’artiste a une fonction d’observateur et de descripteur.   De plus, avec la connexion entre les différents continents se développent les relations diplomatiques et commerciales entre les peuples : cadeaux diplomatiques, objets de luxe et de commerce, les œuvres artistiques ont un rôle prépondérant.

On peut donc se demander quelles fonctions réelles occupent les artistes dans le cadre de l’ouverture mondiale du XVe au XVIIIe siècle.

D’une part, les artistes possèdent une fonction importante dans les échanges internationaux, diplomatiques et commerciaux. D’autre part, ils jouent un rôle important dans la glorification des puissants  et de la fierté nationale. Enfin, ils sont nécessaires aux tentatives de conversions religieuses. 

La fonction des artistes dans le cadre des échanges internationaux est primordiale : en effet, elle se caractérise dans les échanges diplomatiques, commerciaux, et influence aussi  les techniques et le savoir-faire des autres peuples de manière réciproque. 

Les artistes participent aux échanges diplomatiques de manière conséquente. De par l’ouverture aux échanges internationaux, les cadeaux et échanges diplomatiques sont nécessaires. La cité des doges, Venise, a un lien particulier avec l’empire ottoman. En effet il s’agit de la principale cité occidentale à avoir des échanges avec l’empire ottoman. Ces échanges commerciaux s’accompagnent de services et d’échanges diplomatiques. En 1479, Mehmed II demande par exemple à Venise de lui envoyer un peintre pour faire un portrait de lui. Gentile Bellini le fils de Giovanni part en 1480. Des œuvres réalisées a été conservé un portait aux trois quart où a été marqué : « conquérant du monde » ce qui suggère la fonction politique de l’œuvre et de la mission du peintre. De plus, des cadeaux sont envoyés par les Turcs à la Sérénissime, comme par exemples des tapis, réutilisés comme cadeaux pour les grandes cours européennes par Venise. Ils sont utilisés souvent comme décor vertical. Ces échanges d’œuvres d’arts et l’envoie d’artistes pour des raisons diplomatiques montrent la place conséquente de l’art dans les échanges entre les différents pouvoirs internationaux.

        On peut aussi citer la présence dans la collection immense porcelaine chinoise impériale du palais de Topkapi, parmi les pièces importées et des butins, de cadeaux diplomatiques envoyés par la Chine à l’empire ottoman. Ces pièces étaient très prisées et constituent une collection de plus de dix milles pièces uniques, datant des dynasties Yuan, Ming et Qing, datées entre 1279 et 1911. Cette collection et le fait que certaines pièces soient des cadeaux diplomatiques prouvent les échanges très forts entre l’empire Ottoman et la Chine.  

        De plus, dans les échanges commerciaux, les objets d’arts font l’objet d’une demande et d’une production forte. En Europe, de grands centres artistiques comme Madrid, Paris, Anvers, Rome sont de grands centre d’exportations d’œuvre d’art vers la Nouvelle – Espagne, même si Séville possède le monopole commercial. L’exportation de gravures et de peintures pour exemple ou pour enseignement religieux représente une part importante des échanges commerciaux. Séville et Anvers sont les centres les plus productifs. Ces œuvres servent d’exemples aux peintres et artistes locaux. Plus de 6000 œuvres sont envoyées en Nouvelle Espagne d’Anvers, en passant par Séville, exportées par les époux Van Immerseel. Les estampes font parties des exportations, faciles à produire et à transporter, elles sont idéales pour être envoyées dans le Nouveau Monde. Les sujets sont majoritairement religieux.  Les frères Wierix à Anvers reproduisent en grande quantité les œuvres de Martens de vos puis de Rubens notamment au XVIIe.

        Goa, à partir de 1510 est la principale place de commerce portugaise en Asie. A partir de 1514 elle devient le principal centre de production et d’exportation d’objets indiens vers l’Europe. Des objets artisanaux indiens sont adaptés aux rites religieux catholiques, comme les reliquaires ou les coffres en écaille de tortue, ou en nacre. Ils sont produits au Gujarat puis modifiés à Goa pour être envoyé en Europe. Ils sont achetés par l’église ou par les princes protestants Allemands ou Flamands.  De nombreux objets crées au Sri Lanka, en ivoire, en cristal de roche, en or ou pierres précieuses sont acheminées vers Goa pour être envoyé en Europe. Ces objets peuvent être marqués par l’influence européenne, comme le cabinet du Gujarat datant du début du XVIIe conservé à Lisbonne qui possède des motifs traditionnels mais aussi européens comme des chevaliers portugais à cheval. Ces exemples montrent bien la place importante de l’art et de l’artiste dans l’exportation commerciale.

        Par ailleurs, l’artiste à un rôle d’influenceur : le partage des techniques et du savoir-faire, ainsi que le rôle d’exemple pour les artistes d’autres pays apporte un renouveau et de nouvelles modes artistiques. Le prince Moghol Salim, futur Jahangir, demande à ses artistes de reproduire à l’exactitude  les œuvres européennes, notamment en mettant en couleur les gravures. Abu ’l-Hasan est son peintre principal. Une de ses œuvres est composée d’une représentation orientale du sultan et d’une représentation européenne de l’enfant jésus. Cet exemple montre l’influence importante des artistes vers les autres cultures.

La céramique ottomane est influencée grandement par la porcelaine chinoise dont raffolent les hautes sphères. Selim Ier revendique le monopole sur la porcelaine authentique, les nobles doivent se rabattre sur les productions locales comme celle d’Iznik : au milieu du XVIe siècle les artisans parviennent à imiter les teintes obtenues par les artisans chinois. Ceci montre bien l’influence chinoise sur la céramique et sur les artistes ottomans.

        Les artistes européens sont aussi influencés par la culture et les techniques étrangères. « Les Ambassadeurs » d’Holbein possède un motif ottoman, placé sur la table. Le peintre portugais Vasco Fernandes en 1501 peint une « adoration ». L’un des trois rois mages ressemble à un amérindien. L’utilisation de la cochenille comme colorant rouge vient aussi des Amérindiens.

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