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Le Conflit Entre Les Riches Et Les Pauvres à Rome, Selon Salluste (-40)

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Par   •  4 Mars 2015  •  Fiche de lecture  •  789 Mots (4 Pages)  •  802 Vues

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« Vous m'avez confié la direction de la guerre contre Jugurtha, décision dont la noblesse est furieuse. Réfléchissez donc, je vous le demande, pour savoir si vous préférez confier cette charge ou une autre semblable à quelqu’un venu du peloton de la noblesse, à un homme de souche ancienne, riche de portraits d'ancêtres mais pauvre en états de service [militaire] ? Dans une tâche de cette importance, il ignorerait tout, tremblerait, se démènerait, et irait enfin chercher dans le peuple quelqu'un pour lui apprendre son métier [de général]. Généralement, celui que vous avez choisi pour exercer le commandement suprême, essaie d'en trouver un autre qui lui commande à lui-même. J'en connais, citoyens, qui ont attendu d'être nommés consuls pour lire l'histoire de nos pères et les leçons militaires des Grecs, faisant ainsi tout à rebours.

[…].

Comparez maintenant, citoyens, la superbe de ces [nobles] avec l'homme nouveau que je suis. Ce qu'ils […] savent par des livres, je le sais, moi, par mes campagnes [militaires]. À vous de dire ce qui vaut mieux, les actes ou les paroles. Ils méprisent ma basse origine, je méprise leur lâcheté. Ils m'objectent ma condition, moi je leur objecte leurs turpitudes. D’ailleurs, je pense que la nature humaine est une, qu’elle est la même pour tous ; que le plus brave est le plus noble. Et si on avait demandé aux pères d'Albinus ou de Bestia qui ils préféreraient avoir pour fils, moi ou eux, quelle serait, à votre avis, leur réponse ? Si les nobles pensent me mépriser à bon droit, qu'ils en fassent autant pour leurs ancêtres, qui, comme moi, doivent leur noblesse à leur courage ! Ils jalousent ma dignité? Qu'ils jalousent [plutôt] mon labeur, mon intégrité, et même les dangers que j'ai [affrontés], puisque c'est par ces moyens que j'ai obtenu cet honneur. Mais ces hommes, pourris par leur orgueil, vivent comme s'ils méprisaient les honneurs que vous leur conférez, et, en même temps, ils les [revendiquent pour eux seuls], comme si leur conduite était irréprochable.

[…]

Je ne peux pas, pour vous donner confiance, étaler sous vos yeux, les images de mes ancêtres, leurs triomphes et leurs consulats ; je puis du moins, s'il le faut, vous montrer mes lances, mon étendard, mes colliers, mes récompenses militaires, surtout mes blessures reçues par devant. Voilà mes images à moi, voilà ma noblesse, non transmise par héritage, comme la leur, mais acquise par tous mes travaux et tous les dangers que j'ai courus ».

[…]

Lorsqu’il voit la plèbe soulevée d’enthousiasme par son discours, Marius fait charger en hâte les navires avec les vivres, les soldes, les armes et tous les autres matériels. Il ordonne à son lieutenant […] de partir avec les convois. Pendant ce temps, lui-même enrôle des soldats, en ne suivant pas la coutume des anciens qui consistait à les choisir dans les classes sociales, mais prenant tous les volontaires, pour la plupart des prolétaires exclus du service militaire. Les uns racontaient qu’ils faisaient cela par pénurie de gens honorables, d’autres que c’était par ambition de [devenir] consul, parce qu’il tenait sa gloire et ses distinctions de cette catégorie d’individus, car

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