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L'école communale

Commentaire de texte : L'école communale. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Avril 2020  •  Commentaire de texte  •  4 619 Mots (19 Pages)  •  325 Vues

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L’école communale en Charente-Inférieure sous la IIIe République

Introduction :

Jules Ferry, emblème de la révolution scolaire de la IIIe République a prononcé « Le seul moyen de régler le problème social est en faisant disparaître la plus redoutable des inégalités qui viennent de la naissance, l’inégalité de l’éducation, en effectuant « le mélange » des riches et des pauvres sur le banc de l’école ». Cette citation résume parfaitement le nouvel enseignement prodigué sous la IIIe République, notamment la suppression de l’instruction religieuse pour que tous se sentent membre d’une même patrie.

Pour contextualiser mon sujet, je me suis aidée de deux livres : celui de Jean Combes et Jacqueline Fortin Notre École au bon vieux temps, en Charente-Maritime pour le contexte local et celui de Françoise Mayeur, Histoire de l’enseignement et de l’éducation pour le contexte général. Cette période est marqué par l’un des événements les plus considérables de la IIIe République qui est la création de l’école républicaine, laïque, gratuite et obligatoire. Tout d’abord, il faut noter que la IIIe République n’a pas créé l’enseignement primaire puisque grâce à la loi Guizot de 1833, de nombreux jeunes français ont été scolarisés sous la Monarchie de Juillet, la IIe République et le Second Empire. Cependant, au XIXe siècle, la France est encore un pays majoritairement rural où les enfants commencent à travailler très tôt et leurs parents n’ont pas les moyens de les envoyer à l’école puisque cette dernière est payante, c’est un privilège réservé aux plus riches où les enfants sont instruits par des religieux. Néanmoins, dès 1870, après la défaite contre les Prussiens, les nouveaux dirigeants décident de changer le système éducatif, l’objectif était d’instruire la totalité de la population car certains considéraient que le manque d’instruction des soldats français avait entraîné cette défaite. En effet, c’est la IIIe République qui assure la scolarisation de tous les Français par une série de mesures législatives et réglementaires qui marquent profondément le cycle primaire. Les lois Ferry votées en 1880 et 1881 mettent en place les grands principes du système éducatif français d’aujourd’hui notamment la loi sur la gratuité de l’enseignement primaire public puisque si l’on veut un enseignement obligatoire, il est indispensable de le rendre gratuit ; puis la loi sur l’obligation de l’instruction scolaire pour tous les enfants, filles et garçons de 6 à 13 ans ; enfin la loi sur la laïcité de l’enseignement primaire public retire le contrôle exercé par les religieux sur l’école et le catéchisme des programmes, finalement remplacé par l’instruction morale et civique. Cette rupture avec l’Église signifie qu’à présent des élèves de différentes confessions devront cohabiter dans une une même classe : c’est le fondement de la laïcité à l’école. Même si la IIIe République connaît un grand nombre de réformes, la mixité quant à elle n’est pas encore au goût du jour. Depuis 1850, la loi Falloux oblige la création d’écoles de filles où celles-ci réalisent des travaux de broderie et de couture, alors on sépare les classesIl faut attendre les années 1930 pour que les classes deviennent mixtes. Quant au contexte local, en Charente-Maritime, appelée à l’époque Charente-Inférieure, les écoles n’échappent pas aux réformes républicaines de la IIIe République. À l’aube de celle-ci, on compte alors 284 écoles dont 177 privées pour les communes de plus de 500 habitants. Le nombre de communes sans école est très faible, puisque seulement 17 communes du département de Charente-Inférieure sont encore dépourvues d’écoles. Les maîtres de cette période sont à présent obligés de recevoir une formation adéquate pour enseigner. On retrouve alors au sein du département, deux écoles normales ayant pour objectif de former les instituteurs : celle de Lagord et celle du Château d’Oléron. Finalement au début de la IIIe République, en Charente-Inférieure, environ 64 000 élèves sont inscrits dans les écoles publiques ou privées du département.

Après avoir choisi le thème de l’école communale en Charente-Inférieure sous la IIIe République, je suis allée rechercher mes documents aux Archives Départementales de La Rochelle. J’ai consulté le catalogue et me suis dirigée vers la série T qui réunit les fonds d'archives se rapportant à l'enseignement, aux affaires culturelles et aux sports pour la période de 1800 à 1940. Cette série se décompose alors en six sous-séries : enseignement ; imprimerie, librairie, presse ; archives ; affaires culturelles ; sports et radiodiffusion. Je me suis tournée vers la sous-série 1T Enseignement qui est composée des fonds de la Préfecture, de l'Inspection académique, des Archives départementales et des établissements scolaires du département.

Pour réaliser mon étude j’ai sélectionné 3 documents : un plan et deux documents manuscrits. Le premier document est copie double en calque datant de 1901, représentant l’école des garçons de Rioux, petit village situé à une dizaine de kilomètres de Saintes. Le document est composé de trois plans : le premier représentant la situation géographique de l’école au sein du bourg, le second, le premier étage de l’école des garçons dédié à l’instituteur et enfin le rez-de-chaussée. Le second document est un journal de classe datant de 1912, celui-ci fut rédigé par monsieur Chaigneau, instituteur à l’école de Bourcefranc, commune littorale proche de Marennes. Il s’agit d’un registre dans lequel l’instituteur note pour chaque jour, la préparation des matières enseignées aux élèves. Enfin, le dernier document est un cahier d’inventaire datant de 1905, issu de l’école de Réaumur de La Rochelle. Il présente en détail le matériel qui compose les trois salles de classe de l’école ainsi que le gymnase.

Nous pouvons donc nous demander quel est le visage et l’enseignement promulgué dans les écoles de Charente-Inférieure sous la IIIe République ?

Dans une première partie, nous nous intéresserons à l’organisation spatiale d’une école communale, puis dans une seconde partie au visage d’une salle de classe type sous la IIIe République et enfin dans une dernière partie le programme et les enseignements destinés à former de bons petits français.

  1. L’organisation spatiale d’une école communale

Avant 1885, la loi Guizot met les écoles à la charge de la commune tandis que la IIIe République encourage la construction, notamment avec la loi du 20 mars 1883 sur la construction obligatoire des écoles. Des écoles sont implantées dans un grand nombre de communes du département de Charente-Inférieure, même si les plans subissent des transformations et évoluent au fil des années on retrouve des caractères communs aux maisons d’écoles de cette époque.

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