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L'Italie dans l'Europe des lumières

Dissertation : L'Italie dans l'Europe des lumières. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Février 2023  •  Dissertation  •  4 438 Mots (18 Pages)  •  237 Vues

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Maggiore Luca

                                      Histoire moderne :  L’Italie dans l’Europe des Lumières

Au XVIIIème siècle, le monde est de mieux en mieux connu et la perception sur la vie est en pleine évolution chez certains individus appelés également « penseurs ». En effet c'est au cours de ce siècle que se développe et se diffuse de plus en plus un courant de pensée européen appelé Lumière, et qui désigne un mouvement culturel, philosophique, littéraire et intellectuelle, qui a fait son apparition dans la seconde moitié du 17e siècle. Celui-ci se diffuse à l'aide de philosophes comme notamment Locke, Newton et Descartes grâce à leurs pensées scientifiques plutôt que superstitieuse. Elle a donc pour but de faire progresser l'humanité par la raison, en remettant en cause la société d'anciens régimes, son organisation sociale (noblesse, clergé, tiers état), l’opposition au pouvoir absolu des rois et contre l'influence temporelle de l'église et du pape. Ce mouvement se diffuse donc en Europe ainsi qu'en Italie (au sens géographique du terme), qui à cette période connaît une fragmentation politique de la péninsule avec des royaumes divisés, et qui depuis 1713 sont sous les hégémonie autrichienne. Ainsi, cette Italie divisée et fragmentée perçoit les idées européennes des lumières plus tard que dans d'autres pays (France Angleterre) mais reste majeure dans son influence en Europe, pour les lumières. En quoi l'Italie s'intègre-t-elle dans les lumières européennes ? Qu’elle rôle ou relation entretient-elle ? Dans une première partie nous verrons l’influence des lumières européennes en Italie ; Puis, dans une seconde partie nous aborderons l’illuminismo italien ; Enfin, nous verrons les modes de diffusions des idées ainsi que les échanges socio-culturels.

De prime abord, le XVIIIème siècle est marqué par un changement des modes de pensées en rapport au XVIIème siècle. En effet, au XVIIème siècle seul le salut dans l’au-delà compte pour la majeure partie de la population, alors qu’au XVIIIème siècle on observe que la population s’intéresse de plus en plus au bonheur terrestre. Ce phénomène s’explique par les idées des lumières qui se propage en Europe, grâce aux philosophes et au bourgeois qui revendiquaient une partie du pouvoir vis-à-vis des monarchies absolues. On observe donc une première inspiration venue de l’Angleterre et de sa « Glorieuse Révolution » de 1688 qui renverse leur roi pacifiquement et passe à une monarchie constitutionnelle. Le modèle anglais a donc influencé de nombreux philosophes en Europe, si bien qu’émerge également en France, une des plus « grandes vagues » philosophique qui vient après la mort de Louis XIV en 1715, dans un contexte de monarchie absolue (le roi possède tous les droits) et autoritaire. Celle-ci suscite l’intervention des bourgeois et des philosophes tels que les Français Montesquieu, Rousseau et Voltaire, avec la création d’ouvrages majeurs tels que l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert, ainsi qu’un nombre de réformes (séparations des pouvoirs de Montesquieu etc).                                                                                                                                                                                                                        La France et l’Angleterre sont donc illustrés comme des moteurs pour le développement des idées des Lumières en Europe et c’est dans ce contexte que l’Italie s’inspire pour se projeter elle aussi dans les Lumières européennes. En effet, c’est une véritable transmission Nord-Sud qui est visible en Italie, notamment avec l’influence de la langue française comme langue internationale en Europe, qui est perçu comme une concurrence linguistique en Italie. Le développement des livres permet une circulation de plus en plus simple entre les pays, dont l’Italie qui utilise un grand nombre de livre écris en français. Cela permet donc une diffusion et transmission des idées françaises sur la péninsule italienne, comme l’illustre Lazzaro Spallanzani (biologiste italien) qui voit le français comme opportunité pour être lu au-delà des frontières italiennes. On observe également l’influence des Lumières Allemandes en Italie grâce notamment aux figures de Cristian Wolf (étude portant sur l’intellect humain) et de Gotthold Lessing (grand admirateur de Diderot). Cependant, il faut rappeler que la péninsule italienne est encore marquée par l’influence de l’Eglise et du Pape, qui laisse des esprits encore très superstitieux et s’oppose à la philosophie des Lumières avec la censure. En effet, l’Eglise s’oppose à la croissance des bibliothèques privées, et aux livres des grands philosophes comme illustrer en 1743 avec la « Congregazione all’ inquisitore » de Bologne qui insiste sur la vigilance face aux livres en provenance de Toscane (région principale de diffusion libérale des idées des Lumières) ce qui limite l’étalement des Lumières sur la péninsule. Alors, on observe en Europe (France, Angleterre, Allemagne), des contestations de bourgeois qui cherchent à faire des réformes ecclésiastiques contre le Pape et rêvent de monarchie autoritaire contrôlant le pouvoir temporel de l’Eglise. C’est dans se contexte que les militants italiens des Lumières travail et deviennent éditeurs de périodiques afin de stimuler la politique en tentant d’inspirer à leur tour des réformes. Le concept de progrès unit la philosophie à la politique et permet la critique de l’Eglise et du Pape, comme avec Pietro Giannone (1676-1748) qui critique les abus de l’Eglise au Royaume de Naples et soutiens les droits des Etats contre ceux des Eglises, et Ludovico Antonio Muratori (1672-1750) avec son mode de pensée pour distinguer la superstition fanatique de la croyance rationnelle. Nous avons donc pu voir ici, l’importance des lumières européennes en Italie grâce aux penseurs et philosophes Français, Anglais et Allemand, qui ont alimentés les idées déjà présente parfois dans la péninsule, et a permis de lancer des réformes avec des penseurs italiens, contre l’Eglise et le Pape pour lutter vis-à-vis de leur censure.

Ensuite, c’est dans cette continuité que l’on voit apparaitre « l’Illuminismo italien » qui signifie « l’éclaircissement », calquée des Lumières, et qui a pour but d’éclaircir la mentalité et la pensée des hommes pour lutter contre la superstition et l’ignorance. Dans un premier plan, la Lombardie et ses alentours sont identifiés comme pôle de lumière dans la péninsule, suivis de Naples et de la Toscane.                                      En effet, les Lumières Lombardes émergent à partir de la seconde moitié du XVIIIème siècle et porte sur des avancées sociales, une volonté de rupture avec l’Eglise et sur les conditions humaines. On observe à Milan une modernisation des institutions, qui se traduit par une forte présence de fabrique mise a disposition pour la traduction des livres, permettant la diffusion des idées venant de l’étranger. Dans cette optique, la Lombardie conçoit comme important une réforme politique visant a séparé la Loi de la religion, entrant donc en opposition avec l’Eglise et le Pape Clément XIII. De plus, la Lombardie tire son influence en Europe et en Italie grâce a la figure de Cesare Beccaria (1738-1794) marquis, philosophe, économiste et homme de lettre italien rattaché au courant des Lumières. Il est connu pour son ouvrage « Des délits et des peines » publié en 1764 lorsqu’il avait tout juste 26 ans et dont il parle d’une justice laïcisée et dénonce la peine de mort. Ses recherches sont fortement liées a celle de la région car il traite également des conditions et des richesses comme illustré dans ses ouvrages « le droit de propriété est un outil, pas un droit absolu », et est surnommé le Rousseau des italiens. Il est l’un des premiers à plaider pour l’abolition de la peine de mort et avance sur les réformes pénales en Italie, ce qui est une première en Europe, si bien qu’en 1786 est voté à Florence pour la 1ere fois dans le monde l’abolition de la peine de mort, réaliser deux siècles avant la France malgré l’intérêt du combat de Victor Hugo et Albert Camus plus tard en France. C’est donc une avancée sociale et juridique majeure en Europe, qui suscite beaucoup de débat et qui s’inscrit dans le courant de pensée des Lumières, si bien qu’il inspire et se diffuse en France auprès des parisiens avec notamment la « Gazette littéraire de l’Europe » et des grands penseurs, comme illustrer en 1766 lors d’une réunion entre Voltaire, Diderot et d’Alembert « Il serait à souhaiter qu’on suivit les maximes de Mr Beccaria ». On observe donc une influence forte de la Lombardie qui s’inscrit dans le courant des Lumières grâce a l’effigie de Beccaria, mais aussi de Pietro Verri, écrivain italien, qui entre 1761 et 1762 créer l’académie qu’on appellera « la Societa dei Pugni » qui se traduit par société des coups de poings, et qui se caractérise par le rejet de l’ancien régime et pour l’enseignement de la nouvelle culture.                                                                                             De plus, se développe en parallèle de la Lombardie, les Lumières Napolitaines qui émergent également avec la figure de Pietro Giannone et sa tradition juridictionnelle, qui favorise le développement d’un mouvement intellectuel animé par les figures de Ferdinando Galiani, Antonio Genovesi et Gaetano Filangieri, qui part la combinaison entre philosophie et droit juridique sont perçus comme les 1er penseurs à avoir établis la science du droit. Cela a donc permis le développement d’un courant intellectuel et scientifique à Naples et dans la péninsule, mais aussi à créer un climat libéral qui permet l’émergence de « despotes éclairés ». En effet, elle désigne une doctrine politique, issus des idées des philosophes, qui définit une pensée libérale et progressiste auprès des souverains ou détenteur du pouvoir. Cette doctrine est portée par Voltaire, d’Alembert, mais appliqué également sur la péninsule Italienne. Celle-ci détermine le « bonheur public » comme objectif principal, ce qui constitut le bien-être matériel et spirituel garantit par l’Etat, par des lois visant à renverser le système féodal fondé sur les privilèges, et qui mène pour illustrer le propos à la suppression de la compagnie des Jésuites en 1773, fidèles défenseur du Pape et bénéficient de privilèges importants. On observe donc deux enjeux, l’organisation économique et politique, ainsi que le dépassement des libertés pour facilité une centralisation du pouvoir, car celle-ci favorise une œuvre réformiste comme avec notamment Victor Amédée III, duc de Savoie et roi de Sardaigne de 1773 à 1796. On observe alors la création d’une opinion publique italienne, qui se veut de plus en plus réformatrice, avec un rôle du gouvernement qui devient un intermédiaire auprès de l’Eglise pour équilibrer l’opinion publique et l’influence de l’Eglise, avec comme exemple l’interdiction de l’Etat de toute publicité ouverte pour des écrits contre la religion catholique, mais ne supprimant pas la vente de ses livres. Ainsi, malgré sont retard sur les idées des lumières européennes, l’Italie n’est pas à négliger car elle reste un pôle important d’idée philosophique notamment grâce le développement de l’illuminismo italien qui frappe la Lombardie et Naples, influencent donc la société italienne avec un despotisme éclairés qui voit le jour chez les souverains.

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