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Pourquoi la Seconde République a-t-elle échoué?

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Par   •  7 Novembre 2018  •  Dissertation  •  5 732 Mots (23 Pages)  •  3 886 Vues

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LUCAS Rébecca                                                                                                                           EURAF                                                                                                                                                    

RAYMONDEAU Mathilde

                                                         

                                                  Dissertation / Exposé d’Histoire du XIXème siècle.

1848 : Un basculement vers l’Europe moderne ?

Sujet : « Pourquoi la Seconde République a-t-elle échoué ? »

           « La Révolution et la République sont indivisibles. L’une est la mère, l’autre est la fille. L’une est le mouvement humain qui se manifeste, l’autre est le mouvement humain qui se fixe. La République, c’est la Révolution fondée (…) On ne sépare pas l’aube du soleil. » Ainsi parlait Victor Hugo à l’Assemblée législative dans son discours du 17 juillet 1851.

Le XIXème siècle est un siècle difficile à définir. En effet, il est à la fois le siècle du progrès, de l’industrialisation, des révolutions, du changement, de la modernité, mais aussi de la politisation et de l’instabilité politique. Une politisation marquée par la violence et les nombreuses insurrections. C’est ainsi, avec les révolutions, que la République a pu faire son apparition. Cependant, le XIXème siècle est instable et la République a du mal à s’installer définitivement.

Après la défaite de Napoléon Ier à Waterloo en 1815 et la fin du Premier Empire, les souverains d’Europe victorieux reconstruisent l’Europe des rois en installant sur le trône les membres des anciennes familles régnantes comme en France avec Louis XVIII, puis Charles X. C’est le retour à la monarchie. Peu à peu, les libertés chèrement acquises depuis 1789 se réduisent et seuls les plus riches possèdent le droit de vote. En 1830, sous le règne de Charles X, le régime monarchique se durcit encore un peu plus, ce qui amène le peuple de Paris à se révolter. En trois jours, les « trois glorieuses », la monarchie absolue est vaincue et Eugène Delacroix réalise l’un de ses plus célèbres tableaux, « La Liberté guidant le peuple ».  Louis Philippe est le nouveau Roi de France. Dans un premier temps, il semble avoir compris les revendications populaires, et se proclame « Roi Citoyen ». Mais les émeutes et les tentatives d’insurrection républicaine se multiplient et aboutissent à la révolution de 1848. Le peuple élève des barricades dans les faubourgs de Paris tandis que l’armée tire sur la foule. Le Roi abdique le 24 février 1848, et la Seconde République est née. Elle est proclamée officiellement le 4 mai par l’Assemblée. La Seconde République marque un tournant important de l’histoire de la France et de l’Europe, où une vague de révolutions s’enchaine (c’est « le printemps des peuples »). C’est en 1848 que les Français rompent définitivement avec la monarchie et inventent le suffrage universel masculin. C’est une période d’apprentissage de la démocratie, d’espérances sociales et de progrès démocratiques. Malgré tout, la Seconde République ne dure que quatre ans, de 1848 à 1852, avec l’avènement de Napoléon III et du Second Empire. Elle reflète les divisions de la société en France en s’inscrivant dans un contexte de crise économique et sociale.

Mais pourquoi aboutit-elle à un échec ?

Nous verrons en premier lieu l’apprentissage de la démocratie libérale mise en place par le gouvernement provisoire et portée par des espoirs sociaux, politiques et économiques. Puis nous montrerons que la République est rapidement mise de côté avec la revanche des conservateurs qui arrivent au pouvoir rapidement et instaurent une politique réactionnaire cléricale qui mettra fin à la Seconde République après le coup d’Etat du 2 décembre 1851 de Louis-Napoléon et l’instauration du Second Empire un an plus tard.

  1. La mise en place d’une expérience républicaine

Pour comprendre la deuxième République il faut déjà se détacher de notre conception de la «République» plus ou moins collective aujourd’hui. Il faut comprendre qu’en 1848 la monarchie est le régime politique le plus commun même s’il a été remis en question par la révolution de 1789 et que nous avons vu l’essor d’une première république. Le modèle est encore à inventer et à mettre en place. Nous allons voir quelles questions va poser cette nouvelle expérience républicaine. La révolution de février 1848 autant inattendue que bouleversante va mener à un sentiment fraternel très fort mais qui se dissipera avec l’apparition des premières divisions. Puis se posera l’enjeu de la politisation des français avec l’arrivé du suffrage universel masculin.

  1.  Les débuts : de « l’illusion lyrique » aux premières divisions

La révolution de février 1848 va mettre fin à la monarchie de juillet. Elle fut inattendue et surprit tous les grands hommes de l’époque, d’autant plus qu’il ne fallut que trois jours pour proclamer la République. Il faut rappeler le contexte avant ces trois journées décisives. Une campagne des banquets était née par la question du suffrage et de la diminution du cens afin d’élargir la représentation politique. Ces banquets réunissaient républicains et ouvrier à la fois des opposants à la dynastie de Louis-Philippe et républicains déterminés. L’idée naissante et croissante du suffrage universel (mais masculin seulement) dérangeait le pouvoir royal qui interdit le dernier grand banquet du 21 février 1848. Cependant le lendemain, place de la Concorde, une foule se rassembla prêt du lieu où était prévu le banquet. Ce rassemblement mena à de premières échauffourées. Puis le 23 février, la foule fut encore plus grande et se déploya dans la capitale. La garde nationale bourgeoise, fut envoyée par le pouvoir royal mais celle-ci rejoignit la foule pour demander la démission de F. Guizot qui était à l’origine de l’interdiction du banquet. Après la démission de Guizot, des coups de feu visèrent la foule heureuse. Une colère allait faire perdurer le mouvement et le 24 février le roi abdiqua. Le pouvoir vaquant permis à Lamartine de proclamer la république sur le perron de l’Hôtel de Ville de Paris et la mise en place d’un gouvernement provisoire.

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