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Le suffrage universel

Commentaire de texte : Le suffrage universel. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Novembre 2019  •  Commentaire de texte  •  3 230 Mots (13 Pages)  •  1 096 Vues

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TD 3 : Le suffrage universel

« Il faut s’avouer impuissant devant cette fatalité politique d’un nouvel ordre dans l’histoire : le suffrage universel. » disait Georges Sand à Joseph Mazzini dans leur correspondance en 1848. La France, premier pays à accorder le suffrage universel montre un élan de renouveau et de développement souhaité par la population.

Alphonse de Lamartine (1790-1869) débute sa carrière politique après la révolution de juillet 1830. Il est élu député et siège à la commission exécutive. De ce fait, il participe à l’instauration des institutions de la future IIe République. Le 6 octobre 1848, l'Assemblée discute l'amendement Leblond qui instaure l’élection d’un président de la République par le suffrage universel. Lors de son discours, Alphonse de Lamartine défend avec insistance le principe de l'élection du président de la République au suffrage universel ainsi que ses limites.

Depuis les années 1815, le suffrage est exclusivement censitaire. Seuls les hommes de 30 ans payant une contribution de 300 francs ont le droit de voter, cette partie de la population représente environ 100 000 personnes, soit 3% de la population. En 1830, le droit de vote est élargi, la contribution nécessaire a été abaissée de 100 francs élargissant ainsi le suffrage à 70 000 personnes. En outre, la Charte de 1830 encore conservatrice au droit d’aînesse et à l’installation sur le trône ne laisse que peu de place à une République. Dirigée par Louis Philippe Ier, Roi des Français de 1830 à 1848, la France implose dans un contexte économique miséreux puisque les français sont en proie à une crise financière. Ceux-ci organisent des banquets pour lutter contre l’interdiction de rassemblements politiques ce qui provoque la révolution de 1848. Le gouvernement provisoire de 1848 réunit donc deux tendances, démocrates et libéraux dont est issu Lamartine.

Dans ce contexte et cette émulation républicaine, en quoi le suffrage universel renforce-t-il la force du pouvoir exécutif ?

Dans cette perspective, il convient d’analyser l’avènement d’un nouveau chef de l’exécutif (I) avant d’étudier l’ouverture du suffrage universel à une plus grande partie de la Patrie.

  1. Le président protecteur de la nation

Tout d’abord, il sera question de la présence de pouvoir exécutif dans le discours de Lamartine (A) pour ensuite évaluer l’inspiration de ce dernier pour les différentes formes Républicaines (B).

  1. Le pouvoir exécutif au service de la République

La révolution populaire ayant entraîné la chute de la monarchie est née d’une indifférence royaliste à l’égard du peuple. La monarchie immobile entraînée par Guizot et Louis Philippe Ier a concrétisé la chute de leur règne et l’engouement d’un nouveau système. Pourtant, la Ière République étant toujours un vecteur de crainte suite à la période de la Terreur ce qui n’entretient pas un contexte favorable aux évolutions. Pourtant, selon Lamartine « le trône superposé à la nation n’était pas un centre, mais une domination symbolique sur le peuple, où le trône avait des intérêts séparés de la nation ». L’auteur fait référence à la bourgeoisie dont était issus Louis Philippe Ier. La forte place offerte aux aristocrates crée une politique centrée sur leurs avantages et non sur ceux de la nation. La « domination symbolique » dont faire référence Lamartine révèle la puissance du despotisme de la population la plus aisée. A ceci, Lamartine joue de la rhétorique et de l’ironie pour évoquer les bienfaits qu’un pouvoir exécutif pourrait causer « on vous disait : de trop renforcer le pouvoir exécutif dont la force pourrait dégénérer en usurpation, et dont l'autorité, toute républicaine, toute nationale, pourrait devenir bientôt de la tyrannie contre vous-mêmes. […] Nous parlons de l'excès de force du pouvoir exécutif sur les ruines et dans la poussière d'un trône et d'un gouvernement à peine écroulés sous nos pas. » Lamartine s’indigne directement contre son opposant Jules Grévy (1807-1891). Ce dernier qui a présenté le même jour l’amendement Grévy qui vise à supprimer la fonction de président de la République. Lamartine s’élevant vers une nouvelle direction des pouvoirs rompt définitivement avec le système monarchique. La manipulation dont fait référence Lamartine avec l’expression « on vous disait » s’étend sur la duperie et le dogmatisme d’un pouvoir exécutif néfaste. De ce fait, Lamartine défend l’idée qu’une république ne serait plus vaine et usurpatrice qu’une monarchie. Il impose l’idée selon laquelle un président de la République mais également un pouvoir exécutif pourrait être vecteur d’évolutions égalitaires. Le président de la République qui a une compétence plus limitée que l'ancien roi serait pourtant représenté d’après Lamartine comme la force. Ainsi, l’investissement du président de la République permettra l’anéantissement des avantages liés à l’aristocratie. De ce fait, Lamartine usant toujours de la rhétorique captive son oratoire en l’incluant comme coupable dans la chute de la future République et en l’incriminant de « l'attentat contre la République elle-même et contre les deux pouvoirs qu'elle a constitués. »

Également, Lamartine tente une caractérisation élogieuse du président de la République. En effet, l’auteur dans son discours insiste sur la puissance militaire dont doit faire le pouvoir exécutif, et appelle à la prudence pour enfin « créer au pouvoir exécutif militaire de la République cette force qui ne sera jamais de trop, puisque, dans nos institutions présentes, ce ne sera jamais que la force du pays lui-même » En insistant sur la notion de chaos provoqué par les règnes précédents, il appelle à maintenir la force du pays. En outre, le peuple sort victorieux de la révolution de 1848, bien que les Provinciaux ne soient pas satisfaits de la politique aristocratique menée et de la dérive économique dont ils sont victimes. Dans les centres industriels de province, les ouvriers et paysans voient une occasion de prendre leur revanche sur les riches. Les violences sociales se multiplient comme l'incendie du Château du banquier Rothschild ou encore les révoltes ouvrières à Lyon du nom « des révoltes des Canuts ». Lamartine et les membres du gouvernement doivent fonder la nouvelle Constitution dans un désordre social. Lamartine défend l’idée que la République permettra de développer une nouvelle organisation où les institutions pourraient évoluées, « Vous faites précisément ce qu'il y a à faire dans la situation précaire où sont placées encore les institutions à leur origine » Il souhaite faire évoluer les institutions qui établissent le pays. La situation précaire dont il fait référence met en parallèle l’idée précédente de désorganisation économique et social. D’après son raisonnement, l’investissement des députés dans le pouvoir exécutif relève de la nécessité de la situation et pour se faire de nouvelles institutions doivent être en accord avec la civilisation actuelle. Nous pouvons d’ailleurs remarquer les inspirations de l’auteur pour développer de nouvelles institutions et faire admettre le président comme légitime.

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