Le royaume de France et l'Europe au XVIIème

La France et l’Europe au XVIIème siècle (1598-1720)

Pourquoi enseigner le XVIIème siècle ?

Le XVIIème est très présent dans la mémoire collective française, il s’est constitué un véritable roman national autour de ce dernier : Versailles, Louis XIV, Henri IV (Le Bon Roi) Richelieu, Colbert, Madame Lafayette, précieuses ridicules, grands rois, renforcement de l’État, Molière, Corneille… Le XVIIème siècle est omniprésent.

Très nombreuses représentations de ses acteurs, une construction mythologique de leur image, Louis XIV et l’absolutisme qui passe par les artistes… cette image se perpétue encore de nos jours. Le XVIIème a son imaginaire.

Résumé de l’absolutisme :

Montée en puissance de l’absolutisme :

- François 1er

- Guerres de religion

- Henri IV

- Louis XIII

- Louis XIV

- Déclin qui mène à la révolution

- Louis XV

- Louis XVI

- Révolution

- Restauration

Une étude critique du Grand Siècle

Questionner ce qui ne relève pas de cette histoire héroïque, quel fondement de l’État absolutiste ?

Contours de l’État Absolu, disfonctionnements, contestations et limites de l’État absolu.

Forme d’État particulière, État extraordinaire, État d’exception. Entre 1660 et 1715, guerre presque permanente, qu’est ce que cela induit pour l’État ?

Ordres et désordres de la société d’Ancien Régime

Pas de citoyens, que des sujets soumis au Roi. N’existent que par leur soumission au Roi.

Mais il y a une Nation, un corps composé de sujets, métaphore du corps, société organistique avec une communauté nationale de trois ordres avec des fonctions particulières :
- Clergé, (l’Eglise) 1%
- Noblesse 1%
- Tiers-Etat 98%. Essentiellement des paysans agriculteurs (=métayers) travaillant pour un seigneur mais aussi des artisans, des marchands et des professions libérales. Précarité : peuvent vivre en temps normal mais un événement et chute de la situation.

Les deux premiers ordres ne payent pas d’impôts (privilège fiscal qui trouve son origine au 7ème siècle) au moment où l’État en a le plus besoin.

Idéologie nobiliaire (fonctionnant par privilèges) qui justifie les inégalités par la nature et selon laquelle les nobles forment une race, un groupe à part.

Ordres tiraillés par des conflits internes dans l’Église et dans la Noblesse malgré une homogénéité de façade

Questions sur le « Règne de la raison »

Travaux de Galilée autour de la Terre et de sa rotation autour du Soleil

Descartes et le discours de la méthode

Richelieu et la « raison d’État »

• Désenchantement du monde (passage de « Dieu te guérit » à « Dieu te guérisse » au XVIIèe sous Louis XV)

Dissociation homme-Nature, il faut la dominer : Descartes et les animaux mécaniques, jardins de Versailles* (jardins à la française, géométriques, millimétrés)

*En voulant chasser les loups pour construire le château et ses jardins, il y eut par la suite de nombreux problèmes de lapins et de rats (absence de prédateurs). Cette anecdote symbolise très bien le XVIIème siècle : l’imposition de l’ordre par la force, contrebalancée par des limites.

Bibliographie

Absolutisme et Lumières : L’affirmation de l’État absolu (1492-1652), Joël Cornette

La France au XVIIème siècle : puissance de l’Etat, contrôle de la société. Lucien Bély

Les rois absolus (1629-1715), Hervé Drévillion

La France d’Henri IV en 1598

Un Royaume en ruine à reconstruire et reconquérir

Henri IV est Roi depuis août 1589. Il sera plus tard connu comme le « Roi de la poule au pot » ou comme « Le Vert Galant » (ce qui veut dire que malgré son âge avancé, il a du succès avec les femmes). Il est le premier roi de la lignée capétienne.

Henri de Bourbon (famille)/Navarre (royaume situé dans l’Espagne contemporaine sous l’autorité du Roi de France), protestant par sa famille, a besoin de reconstruire son royaume.

Point sémantique : A l’origine, utilisation du terme « réformés ». Arrivée du terme « protestants » lors du ralliement de Charles Quint (empereur du SERG) au Pape en 1529 (ils protestent politiquement). 2nd sens vient du latin « pro » = « témoigner » et « testare » = « foi ». 2 courants : luthériens et calvinistes (concerne beaucoup la France). Les huguenots en sont une branche.

Les guerres de religion trouvent leur origine dans la publication de l’ouvrage La Dispute sur la puissance des indulgences, plus connu sous le nom des 95 thèses de Luther (1517) du moine Martin Luther, dont la diffusion est rendue possible par l’invention de l’imprimerie (1454 par l’allemand Johannes Gutenberg).
Luther milite intensément contre les indulgences (=pêchés pouvant être pardonnés contre de l’argent = abus). Son idée part de Wittenberg du Saint-Empire Romain Germanique (SERG) et a un résonnement européen.
En outre, Luther revendique une relecture de la Bible, il veut une foi plus sincère et directe au Seigneur (négation de l’autorité du Pape, du culte des Saints, principe Solis criptura). Il est excommunié en 1521.
1521-1555 : guerre de religions au sein du SERG
La position de la France est celle de la conciliation au départ. Mais elle prend position avec l’affaire des placards en 1534 : des affiches antipapistes sont placardées dans les rues de plusieurs villes, allant même être collées sur la porte de la chambre du Roi : crime, arrestation, exécution. Le Roi confesse sa foi catholique, la France a choisi son camp, celui du Pape.
1540-1559 : diffusion du calvinisme (de Jean Calvin), un théologien picard. Il enrichit les thèses de Luther depuis Genève qui deviendra l’épicentre du calvinisme. En France, cela se développe dans le sud de la France sur une population de lettrés (nobles, magistrats, commerçants…) avec le fameux « croissant huguenot » :

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