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La démocratie en France durant la deuxième moitié du XIXe siècle.

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Par   •  16 Octobre 2018  •  Dissertation  •  5 647 Mots (23 Pages)  •  832 Vues

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« Le mot d’ordre démocratie domine les esprits, aux XIXe et XXe siècles, d’une façon presque générale. Mais précisément pour cette raison, le mot, comme tout mot d’ordre, perd son sens précis. » Hans Kelsen La Démocratie. Sa nature, sa valeur, Paris, Sirey, 1932.

La démocratie est dans son sens premier un régime politique dans lequel le pouvoir est détenu ou contrôlé par le peuple. En effet le mot provient du grec Demos peuple et Kratos pouvoir. Ainsi le socle de la démocratie est la souveraineté du peuple mais elle est aussi associée à de nombreuses valeurs tel que la liberté, l’existence d’une constitution, la séparation des pouvoirs, la consultation régulière du peuple (par élection ou référendum), la pluralité politique, et l’existence d’une opposition. Il serait réducteur de considérer la Démocratie comme un simple idéal politique qui prend toute son ampleur lors des révolutions atlantiques de la fin XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle. En effet ces révoltes prennent naissance au sein d’un peuple qui souhaite défendre ses droits et remet en cause le système monarchique et absolu qui domine le monde depuis le début de la civilisation. Elles ont pour mot d’ordre la liberté, l’égalité et la souveraineté rendue au peuple. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 aout 1789, texte fondamental de la révolution française, stipule dans son article 3 l’affirmation suivante : « Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément. » Mais il semble important de concevoir aussi la Démocratie comme l’application imparfaite de cet idéal politique, comme nouvelle organisation institutionnelle des sociétés changeantes. De par ce fait le XIX siècle, siècle de la modernité et de l’évolution, reste avant tout le laboratoire politique de la démocratie. C’est un siècle politiquement et socialement hybride qui emmène les peuples à théoriser et à appliquer la démocratie de différentes façons.

La France, puissance centrale au cœur des mouvements transnationaux du XIXe siècle, représente les courants politiques qui parcourent les peuples. Elle est bousculée par de nombreuses innovations politiques alors qu’on tente en vain de conserver l’ordre et la tranquillité politique et sociale. Néanmoins l’ordre ancien ne peut peu à peu plus s’appliquer à une société en mutation.

Le mythe de la Révolution Française est essentiel dans la perception de l’idéal démocratique notamment de par le texte qui en est ressorti, La Déclaration des Droits de L’Homme et du citoyen, emblématique et représentatif des aspirations politiques de l’époque. Néanmoins ces aspirations ont été fortement étouffées durant la première moitié du XIXe siècle sous l’Empire, sous la Restauration et sous les monarchies de Juillet. Pourtant le peuple n’a pas oublié les espoirs démocratiques qu’il a fait naitre. C’est pourquoi les révoltes parsèment la première moitié du XIXe siècle jusqu’à aboutir à la Troisième Révolution Française de 1848. C’est une des révolutions à l’initiative du système démocratique qui est à la base de notre politique actuelle. Ce système reste cependant une accumulation de tentatives politiques, réussites et échecs, qui jouent avec la notion de démocratie. Ils aboutissent en 1905 sur un système démocratique plus solide avec la création du Parti socialiste.

On peut alors se demander :

Comment les innovations politiques de la deuxième moitié du XIXe siècle permettent-elles de construire un démocratie française solide proche de l’idéal en 1905 et quelles sont les crises que la démocratie a dû affronter pour y arriver ?

La Révolution de 1848 et la Seconde République, aspirations et déceptions démocratiques, témoignent des désirs et réticences populaires quant à la démocratie (I) et aboutissent sur un Second Empire populairement légitime mettant peu à peu à mal les idéologies démocratiques (II) réinstaurées par la IIIème République encore fragile au XIXe siècle mais qui se révèle être jusqu’à présent la plus longue République française.

La Révolution de 1848 aboutit sur la Seconde République, la plus courte de l’Histoire de France. Cette Révolution est fondée sur des aspirations romantiques et lyriques nourrient par une unité du peuple après tant d’années de division. Elle donne le pouvoir au neveu de Napoléon Ier, Louis-Napoléon Bonaparte. Les aspirations démocratiques qui l’alimentent ne seront que partiellement satisfaites par la mise en place d’une II République conservatrice et brève. On assiste alors à l’émergence de la Démocratie néanmoins « écrasée dans l’œuf » comme le formule Victor Hugo.

La souveraineté du peuple, valeur première de la démocratie, est au cœur de la Révolution de févier1848 et de l’élection du président Napoléon III. En effet c’est la victoire de la souveraineté populaire qui marque cette étape de la vie politique française. Alors que de nouvelles classes émergent tel la classe ouvrière avec l’industrialisation, la société est de plus en plus diverse. On quitte le modèle triangulaire et imperméable (clergé, noblesse, tiers état). On retrouve désormais des aristocrates, des paysans, des ouvriers, des bourgeois aux idéaux politiques et sociaux variés. Le libéralisme, le socialisme, le capitalisme, le royalisme, l’absolutisme, le parlementarisme, le radicalisme : c’est une infinité de courants qui nourrit le XIXe siècle, siècle de la modernité, réelle laboratoire politique. Ces classes peuvent enfin s’unir et former une souveraineté nationale au sein d’un même peuple. La première expression de cette souveraineté est l’émeute. Alors qu’un des soixante-dix banquets organisés pour obtenir un élargissement du corps électoral est interdit le peuple se révolte. Le cens électoral ne satisfait plus les aspirations démocratiques du peuple. C’est grâce aux barricades, mouvement si symbolique de la collectivité du peuple et forme légitime de la protestation collective, qu’il manifeste son mécontentement. C’est ce qu’on peut appeler souveraineté de la rue. Le roi abdique le 24 février 1848. Ce même jour, le peuple prend le pouvoir et mène l’initiative de construire un gouvernement provisoire. Une démocratie semble se mettre en place. Les journaux républicain Le national et démocrate La Réforme organise la réunion des gouvernements. Ce fonctionnement si atypique témoigne de la souveraineté populaire et de sa diversité avec dans ces réunions

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