La France de 1919 à 1940

L’IMMEDIAT APRES-GUERRE 1919-1924

« Unis comme au front » : volonté de maintenir l’Union Sacrée, même si gauche marginalisée

La fin du ministère Clemenceau

Novembre 1918 –Janvier 1920

Situation morale particulière au sortir de la guerre : bilan conséquent. Détente fondée sur la recherche du plaisir, mais l’oubli de la guerre ne peut être que passager.

Rassemblement des anciens combattants dans des associations qui défendent leurs droits, entretiennent le souvenir et le culte de la patrie.

Reprise de l’agitation sociale : difficile reconversion de l’économie > chômage, dépréciation du franc, afflux d’adhésions à la CGT.

Politique : volonté de maintenir l’union sacrée > rassemblement de la droite et du centre dans un Bloc national (All. républicaine, Fédération républicaine, Action libérale) > refus des radicaux.

• Programme = maintient de l’union de 1914, défense du libéralisme économique, aménagement de la laïcité, anticommunisme

1918

11 novembre

Signature de l’armistice, Clemenceau est le « Père de la Victoire ».

Bilan :

• 1,4 millions d’hommes tués au combat
• 1,1 millions de survivants invalides permanents
• 6,5 millions d’anciens combattants

1919

23 avril

Loi sociale : la journée de travail passe à 8h dans l’industrie (Clemenceau prend les devants)

1er mai

Les ouvriers descendent dans la rue alors que les manifestations avaient été interdites > heurts violents.

12 juillet

Loi électorale : système hybride unissant proportionnel et majoritaire = scrutin de liste départementale : les sièges sont réparties selon la règle proportionnelle, mais si une liste obtient la majorité absolue, elle rempote tous les sièges.

• Avantage évident à se regrouper en liste

14 juillet

« défilé de la Victoire » : les armées alliées passent sous l’Arc de Triomphe, précédées par Joffre et Foch

• Fierté de la victoire qui n’implique aucune volonté belliqueuse : souhait de préserver la paix.

16 novembre

Elections législatives :

• Le Bloc nationale obtient 400 sièges (« Chambre bleue-horizon). Clemenceau porté à la présidence de la république (parmi les assemblées, on redoute son autoritarisme, la gauche lui reproche son nationalisme, les catholiques sont anticléricalisme).

8 décembre

Première séance de l’Assemblée

• Année marquée par la persistance des difficultés économiques, pays non encore reconstruit.

1920

17 Janvier

Vote du Congrès : Paul Deschanel est nommé à la Présidence de la République

• Départ de Clemenceau (crainte de son autoritarisme, hostilité des milieux catholiques)

Une politique intérieure de droite / Des difficultés financières et diplomatiques

Départ de Clemenceau : reproche son autoritarisme > Deschanel.

Mais pb de santé : Millerand = nouveau président du Conseil.

• Rétablissement de l’ambassade auprès du Vatican.
• Répression avec vigueur les grèves de 1920.

Au même moment : scission au sein du monde socialiste.

23 fev. / 3 mars

Grands mouvements de grèves sur toute la France

• Mouvement des mineurs du Nord qui se poursuit jusqu’en mai.
• Agitation qui retombe vite car rude répression

Juillet

Conférence de Spa sur la répartition de la dette allemande.

21 septembre

Démission de Deschanel (pour raison de santé)

• Millerand, président du Conseil est élu président de la République

Décembre

Congrès de Tours : scission de la SFIO > création du Parti communiste français.

1921

16 janvier

Aristide Brand remplace Leygues, renversé par le Parlement

Mai

Conférence de Londres

1922

Janvier

Poincaré Président du Conseil (Briand désavoué à la suite de la conférence de Cannes)

• Poincaré président du Conseil jusqu’en 24

Politique de Poincaré :

• Vis-à-vis de l’Allemagne : politique intransigeante.
• Politique économique importante mais critiquée : « Verdun financier » de 24

Mais la France isolée sur le plan diplomatique et doit affronter une spéculation forte contre sa monnaie.

• Nécessité de négocier le réajustement des dettes et l’évacuation de la Ruhr.
• Difficultés qui montrent que la France n’est pas la puissance invincible qu’elle pensait être.

1923

Janvier

Retard dans le paiement des réparations > occupations de la Ruhr.

1924

Redressement monétaire : aide des banques anglaises + augmentation directes des impôts de 20% > redresse le franc.

Le cartel des gauches 1924-1926

• Une victoire électorale ambiguë : surprise dans la nomination du nouveau Président de la république Doumergue, alors qu’Herriot, président du Conseil mène une politique satisfaisant aux yeux de la majorité.
• Une politique extérieure d’apaisement : restaurer l’alliance avec la Gb est une priorité pour Herriot. Reconnaissance de l’URSS. Proposition à la SDN du « protocole de Genève » (fonder la sécurité française sur le système de RI : arbitrage obligatoire de celle-ci pour régler les conflits)> échec.  

• S’efforce de consolider la paix par la sécurité collective.

• Difficultés financières : grand échec du Cartel car méthodes autoritaires des socialistes qui s’opposent aux visions radicales (contre toute mesure contraignante).

• Echec du Cartel qui révèle la puissance des milieux d’affaires, et montre également le caractère précaire d’une union des gauches rassemblant radicaux et socialistes.

1924

Elections législatives > courte victoire de l’entente et majorité à la chambre que par l’addition des députés centristes.

• Exigent la démission du président de la République : mais à leur grande surprise, le Congrès désigne comme successeur Gaston Doumergue et non le candidat du Cartel P. Painlevé.
• Herriot devient président du conseil (politique satisfaisant pour la majorité : transfert des cendres de J. Jaurès au Panthéon par exemple).

Aout

Adhésion au plan Dawes (alors qu’Herriot permet d’évacuer la Ruhr.)

Octobre

Reconnaissance officielle de l’URSS

1925

Avril 

La Banque de France (décidée à se débarrasser du gouvernement de gauche) le contraint à révéler qu’il a « crevé le plafond des avances ».

• Herriot renversé par le Sénat.
• Agonie du Cartel.

1926

Juillet

Herriot appelé à former un nouveau gouvernement

• Panique financière (la livre atteint 250 francs contre 60 en 22)
• Gouvernement aussitôt renversé.

• Poincaré appelé à former un nouveau gouvernement : ramène aussitôt la confiance à ses épargnants. « Le cartel s’effondre devant la puissance du « Mur de l’Argent » ».

LES MODERES AU POUVOIR 1926-1932

• Retour de la droite au pouvoir : Poincaré forme un gouvernement d’Union nationale (radicaux-partis de droite). Poincaré très populaire. Alors qu’au même moment : effondrement du parti communiste (annoncent la lutte contre le socialisme).

Mais départ des radicaux en 28, à la suite du Congrès d’Angers > la droite demeure seule au pouvoir jusqu’en 32.

• Stabilité financière et internationale : réputation de Poincaré > confiance des milieux d’affaires. Redressement du commerce extérieur, budget excédentaire. Rétablissement qui permet à Tardieu de mener une politique économique « à l’américaine ». au niveau de la politique extérieure : maintien des grandes lignes du Cartel (Briand toujours ministres de AE).
• Crise de la mystique républicaine : années qui témoignent d’un certain désenchantement. Il est vain d’espérer un retour à la Belle Epoque. La république parlementaire apparait ainsi comme un régime d’impuissance > pousse les jeunes générations à adopter des idées « plus réalistes » (aspiration à l’efficacité, volonté d’assurer la paix, regard neuf sur l’économie).

Désenchantement qui favorise la montée des ligues.

1928

Elections  législatives : soutient massif à Poincaré.

Juin

Dévaluation de 80% du Franc

1929

26 juillet

Départ de Poincaré.

Aout

Plan Young négocié par Briand : réduction sensible du montant de la dette allemande > dans le prolongement du plan Dawes (politique de la sécurité collective).

1930

Début de la crise économique mondiale en France

1931

Herriot lance son projet d’union européenne (échec).

13 mai

Doumer devient président de la République (remplace Doumergue)

1932

Conférence de Lausanne : prévoit la fin des paiements des dettes

• Le Parlement français refuse de payer l’échéance des dettes dues aux EU.

• Victoire électorale du second cartel.