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L’Historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale de France

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Par   •  26 Janvier 2018  •  Dissertation  •  1 516 Mots (7 Pages)  •  1 094 Vues

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Chapitre 1 : L’Historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale de France

Introduction :

- « La mémoire est un de nos devoirs, mais la transmission de la mémoire passe par l’exigence de la vérité », écrit en 1997, par François Bédarida à propos de l’étude de la Seconde guerre mondiale de France.                                                        

- L’historien énonce ses deux responsabilités : il doit d’une part, participer à la construction de la mémoire, mais d’autres part, rétablir la vérité pour éviter de créer des mythes. Cependant, la France garde de cette période une mémoire entachée par les « années noires ». Les drames de l’occupation et le régime de Vichy ont provoqué des fractures toujours vives. L’historien est donc confronté aux mémoires plurielles et partielles de la seconde guerre mondiale qui ont émergé depuis 1945 : mémoires de Vichy, de la Résistance, de la déportation, du génocide Juifs…                                                                                                                                    

- Quelle lecture les historiens font-ils des mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France et quel rôle jouent-ils dans l’évolution de la mémoire ?                                        

- Nous verrons dans une première partie, l’historien confronté aux mémoires immédiates (1945-1970) puis dans une seconde, l’historien qui interroge les différentes mémoires, et enfin, l’historien face aux enjeux mémoriels (1990- à nos jours)

  1. L’historien confronté aux mémoires immédiates (1945-1970)

Dès la fin de la guerre, Les français souhaitent en finir avec une guerre franco-française entre les forces soutenant le régime de Vichy et celles de la Résistance. L’historien Henry Rousso crée, en 1987, le terme « résistancialisme » pour désigner le mythe selon lequel les Français auraient tous résistés.

  1. La guerre des mémoires dans une France traumatisée

De Gaulle fait de la résistance l’unique point de vue de la guerre. Vichy est ainsi gommé de l’histoire nationale. L’historien Rousso parle du « syndrome de Vichy » mais le pétainisme connait dans les années 1950, une résurrection.

Avec le début de la guerre froide en 1947, les communistes sont rejetés dans l’opposition par la droite qui les accuse d’être les auteurs de 100 000 exécutions lors de l’épuration. La droite et la gauche s’opposent farouchement et la mémoire résistante se bipolarise. Avec le vote des lois d’amnistie de 1951, la mémoire vichyssoise de réveille avec des tentatives de réhabilitation du régime. Dès 1951, les historiens critique en montrant que le régime de Vichy est indissociable de la collaboration. Mais leur travail est difficile parce que les Français ne sont pas encore prêts à affronter un passé proche, et douloureux.

  1. L’émergence d’une mémoire Gaulliste

La mémoire officielle gaulliste a longtemps entretenu au fil des commémorations, le souvenir passé d’une Résistance héroïque.

A partir de 1955, débute une longue période d’amnésie nationale concernant Vichy et les crimes nazis. Cette amnésie concerne aussi le génocide et dans l’après-guerre sa singularité est peu reconnue. Les juifs de retour des camps d’extermination ne sont pas considérés comme un groupe ayant échappé à l’anéantissement : ce dont témoigne le document Nuit et Brouillard (1955).      La mémoire juive n’émerge pas dans la société française et n’est véhiculée par que parmi les groupes de survivants. Cette mémoire individuelle révèle d’une grande difficulté pour les survivants à évoquer leur histoire.

Le général de Gaulle impose la mémoire d’une France entièrement résistante. Le moment fort de cette mémoire gaulliste est le transfert au Panthéon, en 1964, des cendres de Jean Moulin, héros emblématique de la Résistance. Les lieux de commémorations, tels que le mont Valérien, constituent un autre relais de la mémoire résistante.

  1. L’historien interroge les différentes mémoires (1970-1990)

      1)  Le travail des historiens

La France s’ouvre à toutes les mémoires de la guerre et s’appuie sur le travail des historiens.

L’historien Robert Paxton démontre que Vichy a recherché la collaboration avec l’Allemagne hitlérienne et a développé un programme xénophobe et antisémite. Cet ouvrage, traduit en français en 1973, qui révèle la collaboration active et volontaire de la France de Vichy permet un renouvellement des recherches historiques. Spécialiste de la France de Vichy, Henry Rousso est l’un des premiers historiens à travailler sur l’histoire de la mémoire collective.

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