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Identifier, s'identifier : recensement, auto-déclarations et persécution des juifs de Lens (1940-1945)

Synthèse : Identifier, s'identifier : recensement, auto-déclarations et persécution des juifs de Lens (1940-1945). Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Mai 2022  •  Synthèse  •  1 624 Mots (7 Pages)  •  241 Vues

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Exercice écrit séance méthodologique :                                                   Ousseynou MBODJI

Sujet : Identifier, s'identifier : recensement, auto-déclarations et persécution des juifs de Lens (1940-1945) Nicolas Mariot, Claire Zalc

Cet article soumis à notre réflexion est tiré de l‘ouvrage « Identifier, s'identifier : recensement, auto-déclarations et persécution des Juifs de Lens (1940-1945) » de Nicolas Mariot et Claire Zalc dans la Revue d’histoire moderne et contemporaine. L’idée qui sous-tend cet article est de voir comment s’est matérialisé la politique d’identification des Juifs en France.

Cet article a pour auteur Nicolas Mariot né en 1970 de nationalité française, il est chargé de recherche au CNRS (CURAPP, Centre de recherches sur l’action publique et le politique, Amiens) et est membre du comité de rédaction de la revue Genèses Sciences sociales et histoire. Ses travaux portent sur les rapports entre conformisme et engagement dans les sociétés occidentales. Sa dernière enquête, menée avec Claire Zalc, retrace les trajectoires de 350 familles juives lensoises des années 1930 aux années 1950 : Face à la persécution. Cette dernière, Claire Zalc est directrice de recherches au CNRS (Institut d’histoire moderne et contemporaine) et directrice d’études à l’EHESS (EHESS, France). Historienne du social, elle a écrit sur des thématiques variées comme l’immigration, l’histoire des persécutions, des Juifs, des entreprises ou du crédit.

Ces auteurs cherchent à travers cet article à répondre à des questions telles que : comment la politique d’identification des Juifs a-t-elle été concrètement mise en pratique en France durant la Seconde Guerre mondiale ? Qui a mis en œuvre l’opération ? Quels ont été les critères retenus et les moyens utilisés ? Ces auteurs procèdent de la manière qui suit. Il évoque d’abord la problématique de l’identification, et dans un second temps celle de la déclaration c’est à dire comment les individus devraient déclarer leur identité de juif.

Ainsi, nous pouvons percevoir que cet article tourne autour d’un axe central en l’occurrence la politique d’identification des Juifs en France. Ce contexte de 1940 à 1945 permet aux auteurs de montrer en s’appuyant sur un travail d’archives et en décrivant l’éventail des parcours des victimes, l’histoire des Juifs de Lens. Leurs recherches portent également sur la politique d’identification des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale et chaque temps de la discrimination antisémite en France est scruté du côté des persécutés : l’identification, l’arrestation, la déportation.

L’étude intensive du cas de Lens permet de déterminer les parts respectives de la déclaration et du « repérage » dans l’identification administrative des Juifs entre 1940 et 1944. Ainsi, l’établissement de recensements dépend, dans un premier temps, des autodéclarations ; pour autant le fait de ne pas se déclarer ne protège en rien des discriminations ni des persécutions. Dans ce cadre, l’analyse d’un corpus de lettres adressées aux autorités, par lesquelles les individus déclarent leur identité de juif, permet d’interroger les différentes manières de dire son appartenance juive à Lens dans les années 1940.

Comptes tenus de tout ce qui précède, nous procéderons en analysant le système d’identification des Juifs de Lens à travers des procédés tel que la catégorisation ou le recensement (I) avant de voir dans une dernière partie le passage de la détection à la mise en place d’un régime déclaratif (II).

  1. Le système d’identification des Juifs de Lens

Le fonctionnement de la logique identificatoire est l’une des premières questions qu’abordent Nicolas Mariot et Claire Zalc. Qui est juif ? Qui ne l’est pas ? Qui sera épargné ? Comment repérer et formaliser cette identité juive au sein d’un groupe humain socialement et juridiquement différencié ? Il est donc vrai que la communauté juive de Lens possède une certaine homogénéité. La fabrique des recensements des Juifs en 1940 conduit à aborder le problème de la mise en place de procédés d’identification qu’on peut qualifier comme étant discrimination des individus selon leur nationalité. Ainsi dans la logique des auteurs il s’agissait de procéder à une observation de la mise en place des recensements des Juifs, à Lens, entre 1940 et 1944.  C’est ainsi que les autorités étant dans l’obligation de procédées à un recensement des juifs, fondent leurs recensements sur des critères qu’on peut décliner comme étant non reconnus par la pratique administrative. En effet, elles s’appuient, pour cela, sur une catégorisation de la « qualité de juif ». La première ordonnance du 18 novembre 1940 énonce en effet : « dans les départements du Nord-Pas-de-Calais, est considéré comme juif quiconque appartient ou a appartenu à la religion juive ou quiconque a plus de deux grands parents juifs (grand père et grand-mère). Sont considérés comme juifs les grands parents qui appartiennent ou ont appartenu à la religion juive ». C’est comprendre de fait que cette définition s’apparente davantage au champ confessionnel qu’au champ racial, la « race » des grands parents n’étant appréciée qu’en raison de leur appartenance à la religion juive.

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