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Commentaire Guy Coquille et la monarchie absolue

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Par   •  20 Novembre 2020  •  Commentaire de texte  •  1 763 Mots (8 Pages)  •  3 299 Vues

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 Guy Coquille, Institution au droit des Français, 1607 : “Du droit de royauté”, Œuvres, Paris, 1665, L II. p. 2

Commentaire en Histoire du Droit

        

        “Quand on peut ce que l’on veut, il n’est pas aisé de vouloir ce que l’on doit.” Ainsi s’exprimait Louis XIV durant son règne. En effet, ayant le statut de Monarque au 16è siècle, le Roi Soleil étant le détenteur d’autant de droits que de devoirs. Les juristes décrivent le pouvoir absolu comme le pouvoir parfait, un pouvoir dans lequel le peuple se reconnaît et qui est organisé dans la recherche de l’intérêt général. Un tel pouvoir se doit être encadré et c’est ainsi qu’il est fait de lois fondamentales.

        Guy Coquille, auteur d'”Institutions au droit des Français” publié en 1607 et extrait de Oeuvres, Paris, 1665, analyse ici la monarchie absolue et de façon plus précise, le droit de royauté. L’auteur, né en 1523 et mort en 1603, était avocat puis procureur. De ce fait, il est connu pour ses écrits politique mais également pour ses qualités de juriste. Apprécié et considéré par Henri IV, il sera nommé conseiller du Roi.

        Dans cet extrait, le statut du Roi dans le royaume est analysé et l’accent est mis sur les prérogatives de celui-ci. Le Roi, détenteur des pouvoirs régaliens, est le monarque absolu. Il organise le royaume à sa convenance et a une forte capacité de décision. Ce texte, rédigé durant une période de guerres de religions, met en avant l'absolutisme. Pour Guy Coquille, le pouvoir absolu, dans sa légitimité est appréciable. Néanmoins, celui-ci ne doit pas déroger aux lois fondamentales, pour ne pas dévier vers un pouvoir dictatoriale.

        De quelles manières l’absolutisme royal est-il caractérisé à travers les prérogatives du roi?

Nous montrerons d’abord l’ensemble des pouvoirs confessés au roi (I), puis nous analyserons les moyens d’actions réciproques mis en place pour ne pas dévier vers la tyrannie (II).

  1. Les pouvoirs royaux

Le roi est l’unique détenteur du pouvoir au sein d’un pouvoir absolutiste. Il est donc souverain (A). De ce fait, il possède de nombreux pouvoirs, étendus sur de nombreux domaines (B).

  1. Le roi est souverain

        Comme souligné par Guy Coquille, le roi prends les initiatives pour son peuple de façon autonome et administre le royaume comme bon lui semble. Le pouvoir absolu est originaire, suprême et indivisible. De la ligne 1 à la ligne 3, l’auteur spécifie “Le roi est monarque et n’a point de compagnon en sa majesté royale. Les honneurs extérieurs peuvent être communiqués par les rois à leurs femmes, mais ce qui est de majesté représentant sa puissance et dignité réside inséparablement en sa seule personne.”. Son statut est unique et ne peut-être partagé, même avec la Reine.

        Jean Bodin, auteur du même siècle, est un des grands théoriciens de la royauté. L’absolutisme est mis en avant et le Roi est placé comme seul héritier légitime de la royauté. Le Roi possède en effet une légitimité héréditaire mais également morale : il détient ses pouvoirs de Dieu et ne peut en ce sens se défaire de ses responsabilités. Guy Coquille et Jean Bodin, alors persuadés de la nécessité de l’absolutisme royal, font l’apologie de ce régime dans leurs écrits. Il y a également un aspect personnel lié au Roi et sa personne car le pouvoir est “inséparable en sa seule personne”.

        A cela s’ajoute un refus de la royauté à la Reine, preuve de l’exclusion de la femme dans le pouvoir absolutiste. En effet, “ les gens du tiers-état n'estimèrent raisonnable que le titre de Majesté fut attribué à la reine, veuve et mère du roi.” aux lignes 4 et 5 souligne que même le sang royal ne peut intervenir dans la souveraineté du roi, pas même la Reine elle-même.

Guy Coquille ne cache pas son admiration envers la monarchie absolue et les pouvoirs confessés au Roi. Celui-ci est donc l’unique détenteur du pouvoir et nul ne peut prétendre à ses pouvoirs.

  1. Un grand champ d’action

        Le roi est donc souverain. De ce fait, il est l’unique décisionnaire des modes de fonctionnement du royaume et leur application. Son champ d’action est vaste et comprend des dimensions à la fois juridiques, économiques et religieuses. Il n’y a en réalité que très peu de domaines dans lesquels le roi ne peut intervenir. Tout d’abord, le Roi a un pouvoir de décision sur le législatif. L’auteur souligne aux lignes 6 et 7 “L’un des principaux droits de la majesté et autorité du roi est de faire lois et ordonnances “. Ainsi est-il un législateur qui peut à la fois créer une loi mais aussi la faire respecter. Il administre son royaume. Outre son action dans le domaine législatif, le roi peut également décider “d’indire et commander la guerre” comme cela est dit à la ligne 12 du texte. Bien qu’il doive agir de façon à protéger l'intérêt commun, le roi peut décider de plonger le royaume en guerre. Son champ d’action ne s’arrête pas ici, en effet le roi a également un pouvoir juridique. Il a le statut du Roi Justicier, datant de Saint-Louis. Celui-ci peut décider du futur d’un condamné, il peut lui obtenir une rédemption comme une aggravation de peine. Ce que Guy Coquille dépeint comme “l’octroi de grâces et dispenses” est une représentation du droit de grâce, toujours présent aujourd’hui pour le président.

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