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Clémenceau 1885

Commentaire de texte : Clémenceau 1885. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  31 Mars 2021  •  Commentaire de texte  •  1 516 Mots (7 Pages)  •  558 Vues

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Le début de la troisième République, marquent des années de grand débat parlementaire en France s’opposant autour de la question coloniale. En 1885, l’Empire coloniale français se veut de plus en plus grand et de nombreuses voix au gouvernement militent pour son expansion toujours plus grande. C’est le cas de Jules Ferry, à l’époque député, qui le 28 juillet 1885, prononce un discours devant la chambre des députés exposant son point de vue en faveur de l’expansion coloniale. Georges Clemenceau, lui n’est pas d’accord et se pose en adversaire à la pensée de Jules Ferry. Georges Clemenceau (1841-1929) est un célèbre homme d’Etat français, figure forte du parti-radical socialiste et Républicain convaincue. Aussi médecin puis plus tard journaliste ses nombreux voyages aux Etats-Unis lui font découvrir les cruautés de l’esclavage et de la ségrégation, influençant son point de vue sur la colonisation.

Le document analysé aujourd’hui, nous présente un extrait retranscrit d’un discours prononcé par Clémenceau le 30 juillet 1885 à la chambre des députés en réponse à celui de Ferry. Il dépeint dans cet extrait des critiques de la parole de Ferry vue sous l’angle humanitaire. Il aborde principalement le sujet de la race, se positionnant contre la notion de race « inférieur » souvent invoqué pour justifier le devoir d’éducation envers les peuples coloniaux.

Il importe ici de faire attention à l’interprétation de ce texte dans le sens où il s’agit ici d’une retranscription incomplète avec des parties volontairement supprimé. De plus, le texte ne montrant ici qu’un extrait du discours, les propos et le contexte avant et après l’extrait ont donc été écarté. L’authenticité du document est à prendre en compte dans le sens où le texte n’est qu’une retranscription d’un auteur ayant avant tout voulu démontrer et mettre en avant ses idées.

Cependant, ce document d’intérêt politique et public, nous invite tout de même à nous questionner sur qu’elles sont les arguments humanitaires utilisés par les anticolonialistes durant les premières décennies de la troisième République ?

L’anticolonialisme de Georges Clemenceau, largement interprété au fil d’analyses historiques, se fondent sur plusieurs raisons qu’elles soient économiques, humanitaires ou encore diplomatique. Clemenceau s’oppose dans ce présent discours à Ferry sur la question humanitaire, principalement autour de la question de race. Selon Ferry et beaucoup d’autre colonialistes, l’expansion coloniale est vue comme un devoir envers les peuples coloniaux perçues comme appartenant à des races « inférieurs », ainsi dans le discours présenté, Clemenceau ne manque pas de nous rappeler le point de vue de Ferry « les races supérieures ont sur les races inférieures un droit qu’elles exercent et ce droit, par une transformation particulière, est en même temps un devoir de civilisation. Voilà, en propres termes, la thèse de M. Ferry […] ». Pour eux, la race blanche « supérieur » a le devoir d’éduquer et de transmettre ses savoirs aux races dites « inférieurs », ici les peuples coloniaux.

Pour Clemenceau, cela est clair, le devoir selon laquelle les français se doivent de civiliser les « races inférieures » n’ai qu’un prétexte dans le but de se donner bonne conscience face à l’oppression des peuples coloniaux. Celui-ci tourne en dérision le devoir de civilisation des races « inférieurs » en prenant l’exemple des savants allemands : « Pour ma part, j’en rabats singulièrement depuis que j’ai vu des savants allemands démontrer scientifiquement que la France devait être vaincue dans la guerre franco-allemande, parce que le Français est d’une race inférieure à l’Allemand. ». Ainsi dans ce long passage, Clemenceau démontre que puisque les savants allemands déclarent la victoire de l’Allemagne contre la France en 1870 en raison d’une supériorité raciale, finalement toutes races peut être considéré comme la race « inférieur » d’une autre et ceux même parmi les Européens.

Cependant, cette position est vue ici comme inédite de la part d’un homme politique Français. En effet, peu d’homme politique à l’époque, même s’il se disent anticolonialistes, remettent en question la supériorité raciale des populations Européennes. Les débats sur la supériorité raciale n’émergent véritablement qu’après la première guerre mondiale. Que ce soit chez la droite ou la gauche, la critique de la colonisation reste campée à une critique économique.

De plus, l’exemple de l’Allemagne n’est ici pas anodin. En effet, le thème d’une revanche contre l’Allemagne représente à l’époque un des principaux arguments des anticolonialistes, qui pense que la priorité de la France doit se diriger vers une revanche envers les Allemands et non pas vers la conquête coloniale vues comme une perte de temps et d’argent. Cet argument revient lui-même régulièrement dans la parole de Clemenceau dont la plupart des discours d’avant 1885 reviennent à des interventions sur la peur d’affaiblir la France face à l’Allmagne de Bismarck (Brodziak, 2015).

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