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Analyse de J'accuse d'Emile ZOLA

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Par   •  24 Mai 2022  •  Commentaire de texte  •  5 634 Mots (23 Pages)  •  380 Vues

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DM J’accuse

« La culpabilité de Dreyfus, ou bien l'infamie de l'état-major : voilà, dans quel dilemme imbécile on a enfermé ces officiers ». Cette citation de l’auteur Roger Martin du Gard expose parfaitement l’état de l’affaire Dreyfus au moment de la publication du texte soumis à notre étude, « J’accuse…! » d’Émile Zola.

Cet article de presse, publié le 13 janvier 1898 dans les quatre-vingts septièmes éditions du journal L’aurore, est une lettre ouverte au président de la République française, Félix Faure.

Son auteur, Émile Zola, est un écrivain et journaliste français, chef de file du naturalisme.

Il s’efforce d’appliquer la rigueur scientifique à son écriture ; et comptera comme l’un des plus ardent combattant pour la justice et la vérité, lors de l'affaire Dreyfus, qui déchira la France.

Grace à son article, il permettra de faire connaître objectivement l’affaire à tous les individus, et à la faire avancer judiciairement.

Cette affaire Dreyfus prend place sous la Troisième République un régime ancré dans les contradictions, elle se résume à la condamnation, dégradation militaire et bannissement de l’officier Alfred Dreyfus, à la suite de la découverte d’un bordereau laissant croire qu’il aurait trahi la France pour l’Allemagne. Toutes ces accusations se révéleront fausses et ses les origines, sa confession ainsi que des officier corrompu, seront la réelle cause de sa condamnation. L’affaire aura pendant 12 ans, divisé la France et l'opinion publique, et pris une ampleur internationale.

Nous nous interrogerons sur la problématique suivante : dans quelle mesure Zola reprend-il l’affaire Dreyfus en l’analysant, afin de porter des accusations sur ceux qu’ils croient être les coupables, dans le régime particulier qu’est la Troisième République ?

Dans un premier temps, nous commenterons l’introduction de l’article, faite par Zola, puis la reprise complète de l’affaire, enfin, les accusations portées par l’auteur et la demande d’action envers le président.

I. L’introduction de l’article, faite par Zola

1. Zola contourne transforme l’article en lettre

Dans les premières lignes de ce texte (ligne 1 à 9), Émile Zola, s’efforce de convaincre le président Felix Faure de lire son article avec attention.

Il contourne tout d’abord l’article de journal pour le transformer en lettre postale, avec ce « Lettre à M. Félix Faure, président de la République », puis en formulant une phrase d’accroche : « Monsieur le Président, » (ligne 1). Par ce biais, Émile Zola s’adresse d’une façon presque intime, à la seule personne qu’il pense pouvoir régler la situation, le président de la République Française, car il est capable de gracier une personne par son pouvoir. Le peuple est également invité à la lecture, en effet Zola publie sa lettre dans le journal afin de faire avancer l’affaire Dreyfus, bloquée, tout comme la France et ses citoyens partagés entre les Dreyfusards (pour Dreyfus) et les Antidreyfusards (contre Dreyfus). Son article a un effet extrême sur l’affaire ; les médias ont un rôle primordial dans la société car tous les Français peuvent y accéder ou presque et Zola le sait, d’où le paragraphe (ligne 370-372) « En portant ces accusations, je n’ignore pas que je me mets sous le coup des articles 30 et 31 de la loi sur la presse du 29 juillet 1881, qui punit les délits de diffamation. Et c’est volontairement que je m’expose. », il publie donc l’article, et s’expose afin de créer de la polémique permettant de faire prendre de l’ampleur au mouvement Dreyfusard et inciter le président à libérer Dreyfus avec la pression exercée par le peuple.

2. Première allusion aux contradictions de la République

Ces partis Dreyfusards et Antidreyfusards, illustre bien les nombreuses contradictions de la troisième république. Les Français sont, en effet, divisé par cette affaire, elle-même représente également la troisième république. Elle met en effet en avant les militaire corrompu et menteur, et de l’autre les honnêtes hommes désireux de voir la justice prôner. Nous constatons donc une opposition entre le peuple et l’armée, n’étant pas sans nous rappeler les mouvements politiques du Boulangisme, rassemblant les adversaires du régime en place au point de la menace, une adversité crée par suite d’une vague d'antiparlementarisme et une grave crise économique.

3. Mise en valeur du Président afin de le ‘’séduire’’

L’autre moyen utilisé par Zola pour convaincre F. Faure de considérer son article, est de mettre en valeur le président avec tout son respect « Me permettez-vous, dans ma gratitude pour le bienveillant accueil que vous m’avez fait un jour, d’avoir le souci […]» (lignes 2-3), il fait par la suite l’éloge du président « juste gloire […] votre étoile, si heureuse […] Vous êtes sorti sain et sauf des basses calomnies, vous avez conquis les cœurs. Vous apparaissez rayonnant dans l’apothéose de cette fête patriotique » (ligne 3). Il tente ainsi de l’amadouer en faisant allusion à certains évènements ayant montré la grandeur de Felix Faure, les basses calomnies pouvant se référer à toutes les accusations et difficultés qu’il aura affronté dans son mandat (rapport avec la politique française dans les pays d’Orient, les conflits coloniaux avec la Grande-Bretagne ou encore les attentas anarchistes). L’étoile heureuse quant à elle, pourrait illustrer l’ascension sociale de Felix Faure, passant de tanneur à président.

Zola expose par la suite, l’alliance Franco-Russe (principalement pour des raisons militaires vis-à-vis de l’Angleterre et de l’Allemagne), une réussite géopolitique rassurant la France, attribuée à Felix Faure (le mettant là aussi en valeur).

Enfin, il fait allusion à l’exposition universelle de 1899, exposition symbole de grandeur, où toutes les plus importantes et innovantes inventions sont exposées. Elle représente donc la modernité, la technologie (des éléments importants exposant le prestige de Faure), ainsi que la commémoration du centenaire de la Révolution française.

Émile Zola n’a cependant pas encore parlé de l’affaire Dreyfus, mais c’est à la suite de son éloge qu’il le fera. Il a en effet créé une ‘’ambiance’’ propice à l’attention dans un article n’ayant

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