LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

NAPOLEON : fossoyeur de la Révolution, ou Robespierre à cheval ?

Compte rendu : NAPOLEON : fossoyeur de la Révolution, ou Robespierre à cheval ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Novembre 2021  •  Compte rendu  •  1 797 Mots (8 Pages)  •  698 Vues

Page 1 sur 8

COMPOSITION

« NAPOLEON : fossoyeur de la Révolution, ou Robespierre à cheval ? »

Depuis le XIXe siècle, la figure de Napoléon na cessé dentraîner des jugements violemment opposés sur la nature du régime qu'il mit en place au lendemain de son coup dEtat du 18 Brumaire (le Consulat de 1800 à 1804, puis lEmpire de 1804 à 1814). Pour certains, comme Victor Hugo, il est un « Robespierre à cheval », cest-à-dire un continuateur musclé de la Révolution ; pour les royalistes, il est « logre corse » ; pour certains républicains, il est le « fossoyeur » qui enterre la Révolution, un traître à l'héritage révolutionnaire : Pierre Larousse, dans la 1ère édition de sa Grande Encyclopédie, présente ironiquement Bonaparte comme « le général de la Révolution mort à Saint-Cloud au matin du 18 brumaire » 

Poser brutalement le problème de savoir si Napoléon a été le continuateur ou le fossoyeur de la Révolution est utile pour démarrer sa réflexion, mais au fond assez vain : il est à la fois l'un et l'autre. La vraie question nest-elle pas de savoir quelle Révolution il continue, et quelle Révolution il fossoie ?

Aussi, après avoir montré en quoi Napoléon peut être vu comme un continuateur de la Révolution, ou au moins comme un simulateur de la continuité révolutionnaire, puis pourquoi il peut être perçu, au contraire, comme un fossoyeur de la Révolution, on pourra chercher à déterminer la signification du « tri » fait par Bonaparte dans lhéritage révolutionnaire.

Un « Robespierre à cheval » …

… qui préserve l’héritage révolutionnaire !

D’abord, Napoléon maintient les changements politiques de grande ampleur introduits par la Révolution.

Il est vrai que son pouvoir revêt un caractère dictatorial. Mais la souveraineté populaire, acquise grâce à la Révolution, n’est-elle pas sauve ? En effet, la notion de citoyen est maintenue. Bonaparte consul, puis Napoléon empereur, procède à la consultation populaire par le plébiscite. Il existe sous le Consulat et l’Empire des organes législatifs qui procèdent du peuple. D’autre part, l’importance accordée aux différents Codes montre le respect de la Loi, qui fonde sa légitimité. Enfin, lors de l'avènement de l'Empire, c’est bien le titre d' « Empereur de la République Française » que choisit Napoléon !

N’est-il pas, finalement, celui qui a rétabli le suffrage universel, disparu sous le Directoire ?

Ensuite, Napoléon a conservé les transformations sociales réalisées entre 1789 et 1791.

L'acquisition des Biens nationaux est garantie. Le Code civil insiste beaucoup sur la défense de la propriété, conformément à l’article XVII de la DDHC de 1789 sur le droit de propriété « inviolable et sacré », pour rassurer les détenteurs.

             La disparition du Clergé en tant qu'Ordre est maintenue. Le Concordat de 1800 rétablit pour les ecclésiastiques le statut de salarié prévu par la Constitution de 1791 (mais sans l'élection des évêques et des curés).

             L'accession de tous à tous les emplois selon le mérite et les capacités est appliquée. Le temps des privilégiés et des carrières réservées, notamment dans l’armée, est bien révolu !

Dans sa politique extérieure, Napoléon consolide les victoires militaires révolutionnaires et adapte le système des « républiques-sœurs ».

La France des 130 départements, en 1811, étend la départementalisation de 1790 aux territoires conquis.

Les « républiques-sœurs » créées sous le Directoire bénéficient du progrès que représente l’introduction du Code civil et de la législation française.

Napoléon n’a-t-il pas poursuivi le rêve des Girondins d’une guerre révolutionnaire, en créant une « grande nation » française, qui se confondrait avec l’Europe ?

… ou qui simule la continuité de l’idéal révolutionnaire ?

Habillée d’un idéal d’émancipation, sa politique extérieure d'expansion se traduit bien par une annexion pure et simple des territoires conquis (la France des 130 départements), sans aucune consultation des populations intéressées ; elle se traduit aussi par la création de royaumes attribués aux membres de sa famille ou à lui-même (Naples, Italie, Espagne, Hollande, Westphalie...). On ne saurait être plus loin de l’idéal révolutionnaire d’émancipation des peuples !

...

Télécharger au format  txt (12 Kb)   pdf (190.8 Kb)   docx (119.5 Kb)  
Voir 7 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com