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L'agitation sociale en Italie au lendemain de la Première Guerre mondiale

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Par   •  14 Février 2019  •  Commentaire de texte  •  2 687 Mots (11 Pages)  •  950 Vues

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DELAY Rémi

N°étudiant 5180406

TD 01

Séance 5: L'agitation sociale en Italie au lendemain de la Première Guerre mondiale

        I – Introduction

        Bertrand De Jouvenel nous décrit ici la grande vague d'agitation sociale qui a secoué l'Italie à la sortie de la première guerre mondiale. Il dépeint un pays frappé par une crise économique et sociale, en pleine hésitation politique et à la veille de l'Italie fasciste. Ce document est un extrait de l'ouvrage spécialisé s'intitulant D'une guerre à l'autre 1919-1925 de Bertrand De Jouvenel, qui présente les caractéristiques d'une Italie d'après guerre. L'auteur est né le 31 octobre 1903 à Paris, et il est mort le 1er mars 1987 dans la même ville. Bertrand De Jouvenel est un écrivain et journaliste français, politologue, juriste et économiste. L'écrivain, après s'être inscrit au parti radical où il milite pour une rénovation de son parti, publie, à seulement vingt cinq ans, un manifeste prônant les vertus du dirigisme contre le capitalisme libéral. En février 1936, il réalise une interview d'Adolph Hitler pour le journal Paris-Midi. Dans sa carrière journalistique, il fut aussi le rédacteur en chef du journal « L'émancipation nationale », journal qui fit parti de la presse collaboratrice et dans lequel il a fait l'éloge du fascisme. Cet ouvrage sur l'Europe de l'entre deux guerres est publié en 1941, date à laquelle le parti fasciste italien est toujours au pouvoir, et de mène à questionner la position politique de son auteur et ses jugements de valeur, on peut questionner son objectivité.

        L'Italie à la sortie de la Première Guerre mondiale est confronté à une grave crise économique et sociale. Les cicatrices d'une guerre fortement contestée par l'opinion publique, dont les promesses et l'inflation engendrée vont alors déclencher une vague de mouvements sociaux dans le pays, encouragée par la montée du socialisme. Les années 1919 et 1920 sont particulièrement mouvementées, période dite du « Bienno rosso » soit en français « les deux années rouges ».        

        Suite aux élections de 1919 les socialistes deviennent la majorité dans la chambre des députés. Le syndicalisme augmente fortement et les grèves aussi. Le pouvoir italien propose au parti socialiste de participer au pouvoir. En 1920, les mouvements sociaux s'accentuent (lignes 9 à 20). Le patronat s'incline et les socialistes remportent beaucoup d'élections municipales et cantonales. Les grandes grèves ont laissé une marque forte sur le pays. Les politiciens restent dans l'incapacité de résoudre les problèmes posés. L'auteur nous informe alors jusqu'à la fin du texte que les organismes de la nation se retrouvent aussi impuissants face aux règles imposées par le prolétariat.

        Nous verrons de quelle manière ces mouvements sociaux ont une organisation forte, mais qui reste toutefois contestable.

        De cette manière, nous verrons premièrement la force de ces mouvements sociaux, puis dans un deuxième temps, leur côté controversable.

        II- Les thématiques principales

  • Le syndicalisme (lignes 2 à 4,  31 à 36, 40 à 42, 44 à 45)
  • La grève (lignes 4 à 6, 9 à 17, 34 à 36)
  • Le parti socialiste (lignes 1 à 2, 7 à 8, 11 à 12, 17 à 31, 46 à 48)

        III – Problématique et plan

De quelle manière ces mouvements sociaux ont une organisation forte, qui reste sujet à controverse ?

        A – Des mouvements sociaux d'une grande puissance

Dans un premier temps, nous verrons comment ces mouvements s'accordent avec la monté en puissance du syndicalisme et du socialisme, puis le changement qu'ils amènent dans la relation entre le patronat et les salariés, enfin, la force moyens d'actions utilisés.

        

        A – 1 Une forte montée du socialisme et syndicalisme

-« Aux élections de novembre 1919, les socialistes ont obtenu le tiers des suffrages exprimés et leurs députés occupent 156 sièges sur les 508 que comptait la Chambre italienne » (lignes 1 à 2). Après que la Chambre des députés fut dissoute suite aux crises politiques d'après guerre, les socialistes deviennent majoritaires à la Chambre en novembre 1919 grâce à un programme adaptant des thèses maximalistes qui cherchent à réaliser les objectifs anticapitalistes du socialisme. On apprend aussi que suite aux élections municipales et cantonales « Les socialistes administreront 2162 communes sur 8059 et 25 provinces sur 69 » (lignes 14 à 15)ce qui permet le développement local du parti.

-« les adhérents affluent à la C.G.T., qui monte au chiffre record de deux millions deux cent mille adhérents » (lignes 3 à 4) Le syndicalisme augmente fortement en 1919, et le syndicat décrit par l'auteur comme ayant atteint deux millions deux cent mille adhérents est le CGL, proche du parti socialiste italien. Un autre syndicat a aussi fortement augmenté, la CIL, qui est d'obédience catholique, atteint un million deux cent mille adhérents.

        A- 2 Un renversement de la relation avec le patronat

-« la Ligue des Travailleurs de la Terre s'est adjugé le monopole de l'embauche des ouvriers agricoles » (lignes 31 à 32). Le milieu agricole, est à cette époque, marqué par l'occupation des terres par les paysans suite à la promesse non tenue faite pendant la guerre, de l'octroi de terres pour chacun. Le prolétariat paysan est alors en position de force, facilitant ainsi ce changement fondamental dans la relation avec le patronat.

-« à Gênes, la main d'oeuvre pour le travail du port est fournie par des coopératives ouvrières qui jouissent d'un monopole et qui maintiendront leurs tarifs en pleine crise » (lignes 40 à 41). Les coopératives ouvrières à partir de 1920 se rapprochent massivement du parti socialiste après que la ligue nationale des coopératives exprime publiquement son affiliation au parti socialiste. La situation de monopole permet, dans ce cas là, d'appliquer pleinement les objectifs socialistes.

- « Le patronat signe toutes les capitulations » (ligne 13). L'auteur met en évidence le rapport de force qui bascule du côté des ouvriers, grâce à l'utilisation de moyens d'action très puissants par le prolétariat.

        A- 3 Des moyens d'action très puissants

-« Les grèves avaient été fréquentes au cours de l'année écoulée. Après la victoire électorale, elles redoublent » (lignes 4 à 5). La grève est un moyen fort pour que le prolétariat se fasse entendre, et les années 1919 et surtout 1920 sont marquées par une augmentation de ce moyen de contestation. Ainsi, en prenant l'année 1914 comme exemple sans tenir compte des grèves générales, il y eut 781 grèves cette année-là concernant 170 000 travailleurs. Il y en eut 1860 en 1919, mobilisant 1,5 million de travailleurs, et l'année suivante, 2 070 pour 1,9 million de grévistes. Bertrand De Jouvenel énumère alors les grandes grèves de ces deux années, citant celle des postiers puis des cheminots en 1920 qui furent déclarées sans que la direction de la CGL ni le parti socialiste aient été mis au courant. Une autre grève évoquée est celle des métallurgistes, « Le 31 août, 280 établissements de Milan sont occupés » (ligne 10).  Ce mouvement social à Milan a prit un grand ampleur après la rupture par le patronat des négociations engagés entre la direction d'Alfa Romeo et la fédération des métallurgistes.

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