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Jean Bodin

Commentaire de texte : Jean Bodin. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Décembre 2021  •  Commentaire de texte  •  2 178 Mots (9 Pages)  •  1 030 Vues

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« La souveraineté est le pouvoir de commander et de contraindre sans être commandé ni contraint ». Cette citation est extraite du livre de Jean Bodin, Les Six livres de la République, paru pour la première fois en 1576, dont le texte étudié est également extrait. Cette citation rejoint bien les propos de l’auteur dans ce texte. Jean Bodin est un juriste et philosophe politique du 16ème siècle, période marquée par les guerres de religions.

Le texte est une explication de Jean Bodin sur la souveraineté et son avis sur les différents types d’états. C’est un texte orienté, Jean Bodin pense clairement qu’une forme d’état l’emporte sur les autres, et essaye d’en convaincre le lecteur.

En premier lieu, il va décrire la souveraineté et la république françaises, les différentes caractéristiques que celles-ci présentent et la place du prince par rapport aux deux. Même si cette partie est moins orientée en apparence, le sous-texte révèle en réalité une volonté de convaincre le lecteur de son point de vue sur la république. Il va ensuite expliquer son point de vue sur la place du prince, ou roi, dans l'État français, ses devoirs et ses droits. Dans la deuxième partie du texte, Jean Bodin va expliquer les différents types d’états selon lui et les formes qu’ils peuvent prendre, avant d’essayer de convaincre le lecteur que l’un d’entre eux est supérieur. 

Pour commenter ce texte, nous allons répondre à la question suivante : comment Jean Bodin essaye-t-il d’influencer son lecteur dans ce texte ?

En premier lieu, nous allons voir comment Jean Bodin définit la souveraineté et la république françaises à son époque, ainsi que son avis sur le rôle que le prince doit jouer. Ensuite, nous verrons comment Jean Bodin essaye de convaincre son lecteur de la meilleure forme d'État selon lui.

I –Intitulé de la 1ère partie

Jean Bodin va d’abord définir la souveraineté selon lui avant d'expliquer son avis sur la place qu’y tient le roi. 

A. La souveraineté et ses caractéristiques 

« La république est un droit gouvernement de plusieurs ménages et de ce qui leur est commun, avec puissance souveraine. » Jean Bodin va commencer par définir sa vision de la République ; pour lui, celle-ci fonctionne avec l’aide de la « puissance souveraine » ou le pouvoir du prince. Cette idée est beaucoup plus développée dans la phrase suivante ; « Tout ainsi que le navire n’est plus que bois sans forme de vaisseau, quand la quille, la poupe et le tillac sont ôtés, aussi la république sans puissance souveraine qui unit tous les membres et parties d’icelle, et tous les ménages et collèges en un corps, n’est plus république. » Quand Jean Bodin parle de la république, il fait référence à l'État lui-même. Selon lui, celui-ci n’est pas cohésif sans souveraineté ; l'État permet le rassemblement et existe par la souveraineté - tout découle les uns des autres. Sans état, pas de rassemblement et sans souveraineté, pas de cohésion à ce rassemblement. Cette idée fait beaucoup penser à l’idée reprise par les mérovingiens de « pater familias » : un seigneur qui fournit ce dont ses sujets ont besoin en obtenant leurs services en échange. Pour Jean Bodin, le seul moyen que l'État ne s’effondre pas sur lui-même est d’avoir une seule puissance souveraine - le roi. On pourrait suggérer que dans nos états contemporains où beaucoup de pouvoirs sont décentralisés, ce système semble daté : mais d’un autre côté, beaucoup d’état gardent cette idée de personnification de l’état d’une manière ou d’une autre (Président, Premier ministre…). 

« La souveraineté est la puissance absolue et perpétuelle d’une république, elle n’a d’autre condition que la loi de Dieu et de la nature ne commande. » Pour Jean Bodin, la souveraineté ne peut être commandée par rien d'autre que la "loi de Dieu". Avec cela, Jean Bodin introduit des limites à la souveraineté : en l'occurrence, Dieu. Mais en dehors de ces limites, Jean Bodin prend bien la peine de préciser que la souveraineté est une puissance « absolue et perpétuelle ». Il essaye ici de réaffirmer le pouvoir du roi, dans une époque où celui-ci était souvent remis en cause ; cette idée va avec l’état étant de plus en plus considéré comme une monarchie absolue de droit divin en réponse à ces remises en questions.

« Or il faut que ceux-là qui sont souverains ne soient aucunement sujets aux commandements d’autrui et qu’ils puissent donner des lois aux sujets, et casser et anéantir les lois inutiles pour en faire d'autres ce que ne peut faire celui qui est sujet aux lois ou à ceux qui ont commandement sur lui. «  Ce paragraphe rejoint exactement l’idée précédente. C'est une affirmation du principe de la souveraineté absolue, en réponse aux remises en cause du pouvoir royal - par exemple aux précédentes concurrences entre les seigneurs et le roi dans le modèle seigneurial. Jean Bodin réaffirme des principes, il le fait en prévention pour éviter certaines situations déjà arrivées. Il essaye d'affirmer l'exclusivité du pouvoir.

« C’est pourquoi la loi dit que le prince est absous de la puissance des lois et ce mot de loi emporte aussi, en latin, le commandement de celui qui a la souveraineté. » Selon Jean Bodin, le prince à la souveraineté des lois : il n’a pas à leur obéir vu qu’il est celui qui en fait la commande. 

Cette phrase va amener la deuxième partie du raisonnement de Jean Bodin, qui explique le rôle du prince dans l'État français.

B. Le rôle du prince selon Jean Bodin

« Aussi voyons-nous à la fin des édits et ordonnances ces mots: «Car tel est notre plaisir», pour faire comprendre que les lois du prince souverain, bien qu’elles soient fondées en bonnes et vives raisons, ne dépendent néanmoins que de sa pure et franche volonté. » Jean Bodin appuie le fait que c’est le prince qui fait les lois. Cette idée lui semble importante : on peut penser que c’est une réaction de peur que le roi ne se retrouve dans une situation similaire au début de la dynastie capétienne, quand le roi se confondait avec de simples seigneurs dans la hiérarchie féodale. Ici, le roi est bien différencié de ceux-là. Jean Bodin appuie également sur le fait qu’elles ne dépendent que de sa « pure et franche volonté » : cette idée pourrait faire se poser des questions sur les potentiels abus du prince, mais Jean Bodin a « désamorcé » ce problème

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