Roissy, Plate Forme Multimodale Et Hub Mondial

Situé à 25 km au Nord-Est de paris et inauguré en 1974 pour répondre à la croissance des flux aériens, l'aéroport Paris-Charles de Gaulle, constitue une plateforme multimodale de grande envergure sur le territoire français. Face à la saturation de l'aéroport d'Orly, Roissy-CDG devient le « hub » le plus fréquenté et constitue une porte d'entrée de dimension mondiale sur le territoire. Ce vaste ensemble constitue également un pôle d'activités économiques majeur dont le développement pose des problèmes à l'échelle locale. Il convient donc de se demander en quoi l’ensemble aéroportuaire de Roissy constitue un enjeu majeur de l’organisation du territoire français et de son intégration dans les échanges mondiaux. Dans un premier temps nous verrons que Roissy est un « hub » aéroportuaire d’envergure européenne et mondiale, puis dans un second temps, nous constaterons qu’il s’agit d’une plate-forme multimodale bien reliée à Paris et à l’extérieur ; enfin, nous nous intéresserons aux nuisances que génère ce pôle économique majeur.

Tout d’abord, nous pourrons remarquer l’envergure européenne et mondiale que représente le hub aéroportuaire de Roissy-CDG, notamment de par ses dimensions internationales. En effet, il s’impose comme le premier aéroport de France en distançant de loin les autres sites du pays tel Lyon, Nice ou Marseille. Directement en compétition avec Londres-Heathrow et Francfort, il se place à l’échelle continentale comme la deuxième plate-forme pour le trafic de passagers, derrière Londres, et avec environ 58 millions de personnes, atteint le sixième rang mondial. De plus, il comprend trois aérogares destinées aux passagers et dessert 300 villes en France, en Europe et dans le monde (seules les villes d’Australie ne sont pas directement desservies en raison de la distance). De même, il est également le leader européen en matière de fret, avec plus de deux millions de tonnes par an (soit plus de 90% du fret aérien en France). Au niveau mondial, il intègre donc le « top ten » des structures aéroportuaires avec respectivement le cinquième et le sixième rang pour le transport de marchandises et de passagers en 2009.

Ensuite, nous nous intéresserons à la croissance des flux et à l’extension du site aéroportuaire. En effet, avec la croissance des flux aériens liée à la mondialisation, la France dispose, avec le hub de Paris-Charles de gaulle, d’une porte d’entrée aérienne de niveau mondial. C’est à partir de 1959 que né le projet de créer un aéroport au Nord de Paris afin de trouver une alternative au dépassement du Bourget et d’Orly, causé par l’extension des flux. Entre 1970 et 1971, se construit donc la première aérogare (T1) au corps central cylindrique, composée de 7 satellites révolutionnaires, et ainsi commence Roissy, ce « chantier permanent » pour une compétitivité mondiale. S’en suit l’apparition d’un nouveau concept modulaire en 1982 avec l’aérogare 2 (T2), véritable « clé de voûte » du hub de Paris-Charles de Gaulle. Par le fait, le terminal T2 est le terminal d’Air France pouvant regrouper tous ses vols pour plus d’efficacité et bénéficiant de la présence de la gare ferroviaire (ce qui permet d’assurer les interconnexions avec les TGV et la ligne B du RER). Enfin, en 1991, s’ouvre le T3 pour les vols charters et en 2008 les travaux du satellite S4 sont lancés, permettant encore une fois au site de s’agrandir, toujours en vue de répondre à la croissance des flux dans un contexte de compétitivité internationale.

Enfin, le complexe aéroportuaire de Roissy-Charles de Gaulle repose sur une véritable stratégie de hub, c’est-à-dire la plaque tournante d’une compagnie aérienne sur laquelle transitent l’essentiel de ses vols et correspondances. C’est justement les capacités croissantes de l’aéroport et l’atout majeur des possibilités de correspondances qui font la puissance du « hub » de Roissy, premier aéroport français ; en effet, 50 % des arrivées des vols régionaux sont des passagers en correspondance et il existe environ 30 000 correspondances par semaine entre les vols longs et moyens courriers. De même il existe une plateforme de redistribution, concernant les passagers et le fret, des autres aéroports français (Pau, Nice, Toulouse,…) vers des destinations internationales, ainsi que pour les compagnies internationales longs courriers. De plus, le nouveau terminal T2 facilite les correspondances avec les lignes régionales et avec celles de certains pays de l’Union Européenne. C’est pourquoi le « hub » de Roissy, est un aéroport de dimension mondiale avec la moitié de son trafic hors UE et l’essentiel de l’autre moitié avec les pays de l’UE.

Après nous être intéressés à l’envergure européenne et mondiale que représente le hub aéroportuaire de Roissy, nous pourrons dans un second temps voir qu’il s’agit d’une plate-forme multimodale connectée à paris et à la France.

Tout d’abord, il s’agit d’un aéroport particulièrement bien relié à la capitale. Effectivement, situé à environ 25 km de Paris, Roissy bénéficie d’une connexion avec cette dernière par la ligne B du RER (vers Paris et Orly) et l’autoroute A1 (Paris-Lille). D’autres part, une ligne de métro interne à Roissy, le CDGVal (métro automatique de type VAL (véhicule automatique léger, en somme, un métro sur pneus totalement automatique) assurant un système de navettes gratuites, internes à l'aéroport) mis en service en 2007, permet en une dizaine de minutes de se déplacer entre les différents terminaux, les hôtels et la gare TGV. A priori, Roissy-Charles de Gaulle est donc équipé d’une desserte interne et externe satisfaisante. Pourtant, l’accessibilité par les transports représente le problème majeur de l’aéroport. Ainsi, le complexe aérien de Paris-Charles de Gaulle est globalement bien relié à la capitale notamment par la gare ferroviaire qui assure les liaisons par RER ou le trafic routier et plus précisément les autoroutes ; de plus l’aéroport possède une ligne de métro interne permettant de se déplacer dans Roissy.

Dans un second temps, nous verrons que, hormis les liaisons vers la capitale, Roissy est également connecté au reste du pays. En effet, cette plateforme assure l’interconnexion entre le réseau autoroutier, le réseau LGV, le réseau Parisien et l’espace aérien international. Soucieux de développer la complémentarité entre rail et avion, ADP (Aéroport de Paris), la SNCF et la région Île-de-France ont décidé la construction d’une gare TGV en plein cœur de l’aérogare 2, dont la vocation est de rabattre une clientèle des régions éloignées. Cela permet

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