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Les expositions universelles au XIXème siècle

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Par   •  4 Mars 2021  •  Analyse sectorielle  •  2 356 Mots (10 Pages)  •  490 Vues

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Hatterer Maxime TD 2         Numéro étudiant : 21906331

Les expositions universelles au XIXème siècle : Une dualité franco-anglaise

               Invention majeure au XIX -ème siècle, machines à produire du spectacle et à faire la tribune de l’innovation, théâtres de l’exploration de la planète et de ses découvertes, visitées systématiquement par une foule multimillionnaire, et de surcroît très richement documentées, ces manifestations sont exceptionnelles à plus d’un titre : en tant que lieux d’expositions, de critique et de réception de l’art, comme dispositifs matériels d’affirmation nationale, coloniale ou impériale, ou encore en qualité de matrices de nombreux musées à travers le monde, les exposition universelles se veulent cathédrale de l’innovation et du progrès. En 1851, Londres vit deux grandes premières : la première exposition internationale et, à cette occasion la première conversation télégraphique entre la France et l’Angleterre. C’est un symbole fort du rapprochement entre les peuples par le progrès. Baptisée « Exposition des œuvres de l’industrie de toute les nations », l’Exposition de 1851 est inaugurée à Londres par la reine Victoria. Elle est la réponse du Royaume-Uni aux Expositions des produits de l’industrie française qui se tiennent à Paris depuis 1798. A cette consécration de la supériorité industrielle et commerciale anglaise, Paris rétorque dès 1855 par l’Exposition universelle des produits de l’agriculture, de l’industrie et des beaux-arts. Les deux capitales se rendent encore cordialement les coups en 1862 et 1867, jusqu’à l’entrée de Vienne en 1873 qui vient briser ce duo.

De quelles manières les expositions universelles du XIXème siècle s’inscrivent-elles dans une dualité Franco-Anglaise ?  

          Par une vitrine pour le progrès, par des enjeux économiques et humanistes et enfin par l’exposition des arts, et des connaissances communes.

I-Une vitrine pour le progrès 

  1. Une cathédrale pour les inventions

 

Dressé dans Hyde Park par Joseph Paxton pour abriter l’exposition universelle de Londres en 1851, le Crystal Palace de Londres est à lui seul une prouesse technologique pour l’époque. L’édification de cette impressionnante serre couverte de plus de 300000 panneaux de verres a nécessité la création de machines notamment un wagonnet pouvant se déplacer sur la charpente métallique en utilisant ses gouttières comme rail, il a permis de poser par jour et par ouvrier une centaine de virages. Lors de cette exposition universelle de 1851 six millions de personnes viennent au Crystal Palace pour y admirer textiles, machines agricoles, locomotives et presses hydrauliques, mais aussi porcelaine, cristaux, joyaux et autres objets de luxe dont la bourgeoisie est friande.

A Paris, en 1855, dans le vrombissement des moteurs et dans la vapeur, le public découvre des machines à laver le linge, un nouveau dispositif pour tondre le gazon ou bien encore la moissonneuse de l’américain McCormick, celui-ci avait reçu la médaille d’or de l’Exposition au Crystal Palace en 1851 pour son invention.

  1. Des records en ligne de mire

Vitrine des progrès de l’industrie et de l’agriculture aussi bien en France quand outre-manche, l’Exposition universelle en est aussi l’aiguillon : rivalisant d’ingéniosité pour y présenter les meilleures nouveautés, les industriels y échangent leurs compétences, pendant ce temps les éleveurs y découvrent des nouvelles semences ou des races de bétail et d’animaux de basse-cour. L’esprit de compétition est encouragé par un système de récompense avec des Grand prix, médailles de première ou deuxième classe et des mentions (notamment le classement du vin de Bordeaux hérité de l’Exposition de 1855 est toujours en vigueur). Scène de la course aux records, les expositions au XIXème siècle tournent dans le gigantisme : de 11 hectares à Londres en 1851, elle s’étend sur 16 ha à Paris en 1855, puis prend une nouvelle dimension à Paris en 1889 en s’étendent sur 96 ha. Le clou du spectacle de l’Exposition parisienne de 1855 est une glace de Saint-Gobain de 5,37 m sur 3,36. Celui de l’Exposition de 1889 pour le centenaire de la sainte révolution est la tour Eiffel accompagné d’un fût de champagne Mercier de 20 tonnes. Bientôt la fête foraine se mêlera à la fête et à l’exotisme des présentations pour faire de cette fête des nations une féerie, à laquelle contribuera bientôt l’éclairage électrique.

  1. De l’éphémère au pérenne

Le Crystal Palace a donné l’impulsion aux immenses halles qui abritent les premières expositions universelles. Après le palais de l’industrie, dont sa façade de pierre se dresse en 1855 sur les Champs-Elysées, Paris élève en 1867 un édifice ovale de 140000 mètres carrée sur le Champs-de-Mars : celui-ci est formé de sept galeries concentriques abritant les machines et les beaux-arts en passant par les matières premières et la confection, il est entouré d’un jardin dans lequel une pagode voisine avec un palais mauresque et une isba. Pour l’Exposition de 1889, Ferdinand Dutert dote Paris d’une galerie des machines, cathédrale de l’industrie dont la nef principale s’étend sur 420 m de long sur 110 m de large. Mais dès 1851 se pose la question de la conservation de ces bâtiments devenus inutiles, néanmoins solides, couteux et porteurs de qualités esthétiques et symboliques. Dans cet optique, le Crystal Palace est démonté et remonté dans le quartier de Londres qui porte désormais son nom, avant d’être ravagé par un incendie en 1936. En conservant la tour Eiffel en 1889, initialement destinée à la démolition, Paris en fait son symbole universel. A la dame de fer viendra s’ajouter le parc des Buttes-Chaumont en 1867, le palais du Trocadéro en 1878, petit et grand palais et le pont Alexandre-III en 1900.

II-Les enjeux économiques politiques et humanistes.

  1. Les expositions universelles en France au XIXème siècle : tremplin de l’économie nouvelle.

La prospérité économique qui, de 1850 à 1870, transforma la France dut beaucoup de l’engagement personnel de l’empereur Napoléon III, très attiré et influencé par les thèses saint-simoniennes. Le souverain sut donner une impulsion déterminante à de nombreux secteurs de l’économie française.

Ainsi, deux expositions universelles allaient offrir à l’Europe le spectacle du dynamisme économique de la France. En 1855, dans le palais de l’industrie, dont l’architecture contemporaine alliait le métal à la pierre, les exposants firent admirer aux visiteurs toutes les merveilles du machinisme, Napoléon III inaugure en personne cette première exposition universelle française qui devait témoigner au monde entier de la prospérité de la France en déclarant « J’ouvre avec bonheur ce temple de la paix qui convie tous les peuples à la concorde » celui-ci semblant oublier que les troupes françaises étaient engagées dans le siège de Sébastopol. Et en 1867, où tous les souverains de l’Europe se retrouvèrent à Paris, qui devenait à se moment là l’auberge du monde, cette seconde manifestation de la prospérité française laissa le souvenir d’une fête qui dura six mois. Le second Empire brillait dans ses derniers instants dans cet évènement prodigieux.

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