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Le rapport des sociétés à leur passé.

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Par   •  20 Novembre 2016  •  Cours  •  1 432 Mots (6 Pages)  •  919 Vues

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Le rapport des sociétés à leur passé

Les histoires et les mémoires de la 2nd guerre mondiale en France

Histoire : Etude de faits passés (Hérodote)

Mémoire : En fonction d’un individu. C’est un témoignage

Pierre Noura, Les Lieux de mémoire « la mémoire est vivante, déformante, l’histoire est une reconstruction » ((Notion de devoir de mémoire))

2nd guerre mondiale

        L’histoire est l’écriture du passé, reconstitué à partir de sources faisant l’objet d’un travail critique. Elle vise à l’objectivité. La mémoire n’est pas l’histoire d’un événement. Elle n’est plus subjective, de l’ordre du souvenir (apport affectif au passé). Or le passé laisse des traces suceptibles d’unir ou de diviser les hommes. Dans le cas de la 2GM, les souvenirs de l’occupation obsèdent la conscience nationale. Henry Rousso dans Vichy, un passé qui ne passe pas, parle d’un « deuil inachevé ». Pour un moment aussi sombre, les mémoires peuvent être partielles ou encore officialisées. Le travail des historiens repose sur la mise à distance et l’analyse des débats liés à cette période tourmentée.

Pour étudier cette question, nous nous demanderons quels rôles ont joués les historiens dans l’évolution des mémoires de la 2GM ?

  1. L’historien face aux mémoires immédiates (1945-1960)
  1. Les mémoires héroïques

Au sortir de la 2GM, les français et leur classe dirigeante veulent en finir avec la guerre franco-française et restaurer l’unité national. En 1945, le « résistancialisme» s’impose (l’expression est de l’historien Henry Rousso) c’est-à-dire le mythe d’une France uniquement résistante, dont les valeurs patriotiques auraient été partagées par tous durant la guerre. Deux mémoires entretiennent ce mythe : gaulliste et communiste.

Les partisans gaullistes préfèrent gommer les clavages politiques et insister sur une vision unificatrice passant par l’héroïsation de la France libre (De Gaulle, l’homme du 18 juin, héros incontesté, Paris et la France libérée par les Français). La mémoire communiste insiste sur l’action centrale du PGF, le « parti des 75000 fusillés » dans la lutte. Il y a concurrence entre les deux mémoires.

On honore les héros dès 1945, de nombreuses stations de métro sont rebaptisées pour célébrer les grands noms ou les anonymes de la Résistance : Jacques Bonsergent, Charles Michels, Guy moquet… Les témoignages, le cinéma d’après-guerre glorifient avant tout l’action de la Résistance, des lieux de mémoire nationaux sont élevés comme le Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien, inauguré en juin 1960. L’école participe aussi à entretenir cette mémoire. L’histoire de la Résistance a été privilégié dans les manuels car elle permettait de diffuser l’image d’une France unie. En 1961, le ministère de l’éducation nationale créé, le « GRD » afin de « rappeler parmi les jeunes les souffrances des martyrs et des héros et faire prendre conscience du sacrifice ». Cette politique mémorielle  trouve son paroxysme lors de la cérémonie du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon en décembre 1964. André malraux, alors ministre des affaires culturelles prononce le poignant discours funèbre de la figure de la France combattante.

  1. Des mémoires déformées, occultées

Les français sortent meurtris et divisés des années de guerre. Nombre d’entre eux préfèrent taire les ambiguités de cette période. C’est encore Henry rousso qui a parlé du « Syndrome de Vichy » pour décrire les difficultées de la société française à assumer le traumatisme dans un ouvrage parut en 1987.

Au lendemain de la 2GM, le général de Gaulle proclame « Vichy nul et non-avenue » cad qu’il préfère considérer que le régime collaborateur n’a été qu’une parenthèse et que la priorité est de reconstruire l’unité nationale et la puissance de la France. Après une période d’épuration sauvage, a succédé une épuration légale. Pierre Laval, chef du gouvernement à partir de 1942 et exécuté en 1945 ; maréchal Pétain, papale maitre d’œuvre de la politique de collaboration avec l’AN.

Puis l’état observe un processus de réconciliation qui se traduit par des lois d’armistices de 1946 à 1953. La Ve république a souvent choisi de taire les sujets qui fachent. C’est le cas en 1956 quand il censure des films documentaire « Nuit et brouillard » qui décrit pour la première fois l’expérience concentrationnaire à la demande d’une association de déportés résistants.

  1. Des « impossibles mémoires »

Plusieurs mémoires ne peuvent par apparaître les discours officiels négligent, les soldats vaincus de 1940, ceux de la débacle, qui n’ont pas la mémoire des poilus victorieux de 1914. Il y a aussi la mémoire des « malgré-nous » : les jeunes des deux départements annexés d’Alsace et de Moselle qui ont été enrollés dans l’armée allemande. L’affaire d’Oradour-sur-Glanne vient rappeler la profondeur des séquelles des « années noires » : le procès de Bordeaux en 1953 condamne 13 « malgré-nous » mais l’Etat les amnistie.

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