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La Société des Nations et le rôle d'Aristide Briand

Dissertation : La Société des Nations et le rôle d'Aristide Briand. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Novembre 2017  •  Dissertation  •  2 686 Mots (11 Pages)  •  1 031 Vues

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 De l'horreur de quatre années de guerre avait surgi, comme une suprême protestation, une idée nouvelle qui s'imposait d'elle-même aux consciences : celle de l'association nécessaire des États civilisés pour la défense du droit et le maintien de la paix » Léon Bourgeois

Au sortir de la 1GM, l'Europe est affaiblie et durablement marquée moralement par ce qui fut le premier conflit de masse de son histoire. 10 millions de morts, 8 millions d'invalides, des pays ravagés économiquement : voilà le bilan effroyable de ces 4 années de guerre, lié à une violence et une brutalisation exacerbées.

En réaction, la période de l'après-guerre voit l'éclosion de nombreux mouvements pacifistes et s'impose l'idée de création d'une organisation internationale chargée de maintenir la paix. Cette idée, bien qu'antérieure à 1914, prend tout son sens lors de la Conférence de Paix de Paris, qui se tient de janvier 1919 à août 1920, réunissant les pays vainqueurs de la guerre : elle entérine la création d'une Société des Nations le 25 janvier 1919. Le président Américain Wilson avait déjà soutenu cette idée lors du discours des 14 points tenu en janvier 1918 devant le Congrès américain.

Cette nouvelle organisation internationale, installée à Genève, se donne plusieurs objectifs ambitieux : faire respecter le droit international,abolir la diplomatie secrète, organiser une « sécurité collective » et faire prévaloir la négociation comme solution à un conflit. Cette approche diplomatique marque une véritable rupture par rapport à la pensée des siècles précédents.

Marquée par des débuts prometteurs, la Société des Nations montre vite ses limites. Elle est vite critiquée par son manque de moyen et connaît de multiples crises dans lesquelles elle reste impuissante. Mais, elle voit son existence défendue farouchement par un français : Aristide Briand. Homme politique, d'abord proche du syndicalisme révolutionnaire, il devient député socialiste en 1902 et est un partisan de la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Il évolue ensuite vers le centre, et devient un personnage incontournable dans les ministères des différents gouvernements. Il rejoint l'Union Sacrée du président Viviani en 1914, avant de devenir lui-même Président du Conseil jusqu'en 1917. Après la guerre, il s'efforce d'apaiser les relations de la France avec l'Allemagne et se veut un ardent défenseur d'une politique d'apaisement, prônant la recherche de la paix. Il développe un véritable mouvement consistant à construire la paix par de nouvelles relations internationales : le briandisme.

PB : Dans quelle mesure les actions multiples de A. Briand et de la SDN traduisent-elles une volonté politique de paix et de réconciliation  ?

I – De l'espoir d'une « sécurité collective » aux premières difficultés

A) Les objectifs initiaux de la SDN

→ Au XIXe siècle, la sécurité en Europe reposait sur un système informel de règles de conduite établies entre les grandes puissances, baptisé « concert européen ». La Grande Guerre l’a remis en cause et ce système est accusé d’avoir favorisé l’impérialisme des grandes puissances et donc d'être à l’origine du conflit mondial. Ainsi, il faut mettre un terme à l’« anarchie européenne », selon le terme forgé par le Britannique G. Lowes Dickinson , et organiser la paix sur des bases nouvelles comme la« sécurité collective » . Ce terme de « sécurité collective » se définit par un déséquilibre des forces, c'est à dire celles des membres de la SDN contre des agresseurs potentiels, toute agression contre un des membres équivalant à une agression contre tous, la solution prévalant à tout conflit étant bien sûr la négociation pacifique.

Ce nouveau système, aux prétentions universelles, doit donc garantir la sécurité au sein du monde et surtout de l'Europe, espace où il est susceptible de naître de futurs conflits.

→ Concrètement, le principe de « sécurité collective » se décline sous divers aspects :

l'engagement des Etats à ne jamais déclarer la guerre

le recours systématique à des procédures de conciliation en cas de contentieux

le vote de sanctions morales, économiques et financières contre un Etat agresseur

la révision de traités dépassés et injustes

la recherche d'un désarmement général

B) Des moyens limités : les premiers échecs

→ Les moyens prévus pour faire respecter les ambitions énoncées lors du Pacte sont cependant trop faibles :

-I'article 15, en cas de différend, exige l’unanimité des membres du Conseil pour faire obligation aux membres de la SDN de ne pas attaquer un agresseur. Si le Conseil ne parvient pas à I'unanimité, chacun retrouve sa liberté d'action totale : il peut rester neutre ou prendre parti pour l'un ou l'autre des adversaires. Q

-Quant à I'article 16, il stipule qu'en cas d'agression, il y a obligation de participer aux sanctions économiques et financières et d'accorder le libre passage aux troupes de la SDN ; mais une action militaire ne peut faire l'objet que d'une recommandation du Conseil, votée à l’unanimité, que chaque État est ensuite libre de suivre ou non…

→ La SDN ne dispose pas de force armée propre et dépend des Grandes puissances pour faire appliquer ses résolutions, ce qu’elles ne sont jamais très disposées à faire. Les sanctions économiques que la Société peut décider - juste avant l’option militaire- sont difficiles à imposer et ont peu d’impact sur les pays visés car ceux-ci peuvent continuer à commercer avec des pays n’appartenant pas à la SDN.

→ L'incapacité à agir de la Société des Nations se traduit rapidement : en 1920, lors de la guerre russo-polonaise, les troupes françaises et britanniques auraient pu être amenées à intervenir. Mais la France ne le souhaite pas, la Pologne étant un allié potentiel dans une guerre future contre l'Allemagne ou l'Union Soviétique. Et comme la Grande-Bretagne ne veut pas agir seule, la SDN ne peut intervenir.

Par la suite, la France et la Belgique envahissent la Rhur face à l'incapacité de

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