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Avranches

Commentaire de texte : Avranches. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  20 Août 2014  •  Commentaire de texte  •  2 568 Mots (11 Pages)  •  668 Vues

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Toponymie[modifier le code]

Avranches vient du nom du peuple celte des Abrincates (en latin Abrincatui : formé du mot aber, « estuaire », et catui, « guerriers », ce qui fait des Abrincates, les guerriers des estuaires[réf. nécessaire]. La zone littorale que ces Gaulois Abrincates occupent est désignée par le nom Ingena2. La ville gallo-romaine est appelée Legedia avant de perdre cette appellation à la fin du Bas-Empire au profit du nom Abrincas issu du peuple dont elle est la capitale ; ce phénomène peut être observé pour de nombreux autres cas : Nantes, Poitiers, Paris, etc.).

Histoire[modifier le code]

Antiquité[modifier le code]

Le peuple des Abrincates est mentionné très tardivement dans les sources antiques. Pline l'Ancien nomme ce peuple Abrincatui au premier siècle de notre ère3. En revanche, un siècle plus tôt, Jules César, dans La Guerre des Gaules, mentionne une tribu celte, les Ambibarii4, dans le sud de l'actuel département de la Manche.

L'étude archéologique de la ville d'Avranches, menée depuis plus de trente années par l'archéologue Daniel Levalet, laisse apparaître qu'Avranches est bel et bien une création romaine consécutive à la conquête de César et, plus particulièrement, à la célèbre bataille remportée par Quintus Titurius Sabinus sur Viridovix, chef gaulois à la tête de la coalition des tribus celtes d'Armorique, en 56 avant J.C.. Certains historiens pensent que cette fameuse bataille eut lieu sur la commune du Petit-Celland, au lieu-dit le Chatellier5 ; cet oppidum fut fouillé en 1938 et 1939 par Sir Mortimer Wheeler6, célèbre archéologue britannique. Ces fouilles ont livré la preuve d'une occupation gauloise du site et d'un incendie qui occasionna son abandon. Cette fortification de l'âge du fer était ceinte d'un murus gallicus. Toutefois, l'archéologue britannique Colin Wells (en) formule de sérieux doutes concernant le déroulement de cette bataille au Petit-Celland. S'il est d'accord pour faire du camp du Chatellier l'oppidum principal des Abrincates, il est convaincu que le lieu du combat entre Quintus Titurius Sabinus et Viridovix reste à découvrir7.

La conquête romaine se traduit par la création d'une agglomération nouvelle sur le site actuel d'Avranches. Cette ville porte le nom de Legedia, comme l'indique la table de Peutinger. À la fin du IIIe siècle, vers 280, Legedia fut détruite par les pirates saxons, qui déferlent alors sur les rivages septentrionaux de l'Empire Romain. Au IVe siècle, la ville accueille un préfet militaire, qui dirige une garnison de cavaliers Dalmates, sans doute cantonnée sur la côte, probablement sur le site du Grand Dick8, au lieu-dit le Camp sur la commune de Vains. Ainsi Avranches participe à la mise en œuvre du litus Saxonicum, système défensif côtier du bas-Empire contre les incursions saxonnes.

Haut Moyen Âge[modifier le code]

À la fin du Ve siècle, Avranches devient le siège d'un évêché 9. D’après la liste dressée au XIIe siècle par Robert de Torigni, alors abbé du Mont-Saint-Michel, vingt prélats se succèdent entre la fin du Ve siècle et l’an Mil. Malheureusement cette liste semble parfois douteuse à l’image du contexte si obscur du Haut Moyen Âge.

Parmi ces évêques, certains semblent purement légendaires comme Léontius, qui inaugure la liste, ou Théodovic qui aurait accueilli Charlemagne sans que rien ne prouve que l’empereur soit venu à Avranches. En revanche, l’existence de certains autres est avérée en raison de leur présence lors de conciles tenus à Orléans, Tours, Reims ou Soissons ; c’est le cas de Népus, attesté en 511. Et puis quelques-uns sont entrés dans l’Histoire pour diverses raisons, comme Paterne d'Avranches qui, venu du Poitou pour évangéliser la région et présent en 557 au concile de Paris, fonde les monastères d’Astériac (entre Couesnon et Sélune) et de Sessiac (à Saint-Pair-sur-Mer). Au VIIe siècle, vient Ragestranus chargé par l’archevêque de Rouen d’affirmer la frontière religieuse de son diocèse face aux ambitions du clergé de Dol. Son successeur, Aubert, 12e de la liste, est sans aucun doute le plus célèbre des évêques d’Avranches : il est l’instigateur du premier sanctuaire à l’origine du Mont-Saint-Michel, après en avoir reçu l’ordre de l’Archange venu le visiter.

Puis, il faut attendre l’an 990 pour qu’apparaisse Norgod, attesté par des sources historiques indiscutables. Certains évêques dont saint Pair, ou encore ses successeurs saint Senier et saint Sever, ont donné leurs noms aux paroisses homonymes.

Dans le contexte troublé des incursions vikings, du milieu du IXe siècle à 933, l'ouest de l'actuelle Basse-Normandie passe sous domination bretonne sans que l'on sache vraiment ce qu'il advint de ce territoire. Seule certitude, plus aucun évêque n'est mentionné à Avranches au cours de cette période ; il est probable que les évêques du diocèse voisin de Dol-de-Bretagne aient purement et simplement annexé l'Avranchin.

Époque ducale (933-1204)[modifier le code]

Un évêque normand, nommé Norgod, apparaît dans les sources vers 990 ; il est installé par le duc de Normandie Richard Ier.

Simultanément, un comte est placé à la tête d'Avranches et de sa région. Mentionné dans quatre chartes du début du XIe siècle, Robert est en quelque sorte le premier « homme politique » connu et attesté par des actes officiels. Il porte le titre de comte et contrôle un territoire dont les contours demeurent assez flous ; seules certitudes : toutes les terres qu’il offre, usurpe ou occupe sont situées entre le littoral de la baie du Mont-Saint-Michel et le Mortainais, et tous ces actes indiquent son omniprésence politique entre 1015 et 1025.

Dans la plus ancienne de ces chartes, rédigée vers 1015, Robert donne aux moines du Mont-Saint-Michel une propriété du nom de « Thesiacum ». Comme la coutume le veut alors, le document précise que Robert concède ce bien pour le salut de son âme, celui des âmes de ses deux épouses (l’une vivante, Asceline, et l’autre décédée, Billehilde) et de ses trois fils, Guillaume, Robert et enfin Richard qui succéda à son père en devenant le deuxième comte d’Avranches. Parmi les co-souscripteurs de ce document très officiel, figure l’évêque d’Avranches Norgod mais aussi une série de témoins dont les noms fleurent bon l’époque

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