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La Chrétienté dans l'Europe médiévale aux 11e - 13e siècles

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Par   •  19 Octobre 2017  •  Dissertation  •  3 150 Mots (13 Pages)  •  674 Vues

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 La Chrétienté dans l'Europe médiévale aux 11e - 13e siècles

Si la religion chrétienne n’est pas la seule présente en occident, les 11e-13e siècles marquent l’emprise du catholicisme sur le continent, conduisant au cours de cette période à une unité de civilisation. L’essor démographique et économique permet aux initiatives religieuses de se multiplier.

1. L'affirmation du pouvoir de l'Eglise et l'organisation du clergé catholique

Le 10e siècle est marqué par une période de crises (développement des hérésies, peurs engendrées par la fin du millénaire…) et par les difficultés vécues par l’institution ecclésiastique : récurrence de la simonie (c'est-à-dire la vente de charges, de fonctions au sein de l’Église), du nicolaïsme (le mariage ou concubinage des prêtres). Il s’agit pour l’Église de faire face à ces difficultés, d’assurer l’unité des Chrétiens et d’affirmer son autorité.

a. L'affirmation du pouvoir de l'Eglise

L’état inquiétant de l’Église suscite une réaction qui commence sous le pontificat de Nicolas II et se poursuit sous celui de Grégoire VII.

Grégoire VII, pape entre 1073-1085, est l’un des souverains pontifes les plus importants de l’histoire. Né en Toscane en 1020 il étudie à Rome, devient moine et entre au service de Grégoire VI. Il succède à Alexandre II en 1073. Il entame dès lors une réforme essentielle nommée 
réforme grégorienne.

La priorité est donnée au 
rétablissement d’une vie digne dans le Clergé. Il prend ainsi des mesures contre le nicolaïsme et la simonie. Les oppositions à l’institution, les croyances jugées hérétiques, sont réprimées (voir fiche Christianisation et répression des oppositions). L’autre enjeu de cette réforme est politique : il s’agit de s’affranchir du pouvoir des princes, du pouvoir temporel, pour imposer en Europe le pouvoir de l’Église de Rome. Ainsi Grégoire VII interdit l’investiture des évêques par des laïcs. Il s’oppose alors à l’empereur Henri IV. Cette querelle des investitures avec l’empereur germanique a pour enjeu l’indépendance et la prééminence du siège apostolique.

b. L'organisation du Clergé

Le Clergé a pour vocation d’encadrer les fidèles et d’assurer l’exercice des sacrements et la diffusion des Évangiles. Il faut distinguer deux clergés :

- le 
Clergé séculier vit « dans le siècle », au contact permanent des fidèles. Il s’organise de façon pyramidale : la hiérarchie est dominée par le pape qui dirige l’Église. L’espace de la Chrétienté est ensuite divisé en circonscriptions plus ou moins importantes qui sont sous l’autorité de religieux spécifiques. L’archevêque dirige un groupe de diocèses, l’évêque est à la tête du diocèse qui lui-même est divisé en paroisses, divisions de base, sous l’autorité d’un prêtre. Tous demeurent sous l’autorité du souverain pontife qui contrôle l’ensemble du Clergé grâce à ses envoyés : les légats. Ce pape est élu par les cardinaux dès 1059. Il fait connaître ses décisions par lettres : les bulles.

- le 
Clergé régulier quant à lui vit « en dehors du temps », du siècle et selon la
règle d’un Saint. Retirés de la communauté des hommes mais pouvant garder des contacts avec eux, les réguliers vivent dans des 
monastères et des abbayes. Les abbés dirigent ces communautés de moines. Ce mode de vie religieuse, le monachisme, se développe sur cette période. L’abbaye la plus prestigieuse est celle de Cluny, fondée en 909 par le Duc d’Aquitaine Guillaume le Pieux. La vie de ses moines se centre sur la prière, le souci des pauvres. A la fin du 11e siècle cette abbaye bénédictine compte près de 1500 établissements qui sont sous son autorité.

2. Une Chrétienté qui facilite l'unité du continent européen

a. L'Eglise fixe des règles communes

Le rôle de la réforme grégorienne est là encore essentiel : alors qu’auparavant les conciles provinciaux suivaient des règles parfois différentes pour la liturgie, la papauté impose des règles semblables pour tous les chrétiens.

Le 
chant romain s’impose et contribue à la cohérence religieuse. L’unité est aussi assurée par les sacrements distribués aux fidèles. Ces sacrements sont les actes par lesquels le chrétien se voit attribuer une grâce divine. Ils leur donnent par ailleurs des cadres rituels communs. Le baptême marque l’entrée dans la communauté des croyants. A partir du 13e siècle, il est célébré dans l’Église. Le mariage est introduit par l’Église médiévale. La communion devient obligatoire une fois par an à partir de 1215 et l’extrême-onction devient au12e siècle le dernier sacrement attribué au mourant.
Le rythme de vie est guidé, dans les villes et campagnes, par 
le son des cloches qui fixe les temps de la journée ou bien encore par le calendrier qui célèbre les moments forts de la vie de Jésus et qui permet d’inculquer une éducation chrétienne.

b. Le rôle des pèlerinages

Le pèlerinage est un voyage entrepris par un fidèle vers un lieu saint pour des motivations religieuses. Ces pèlerinages permettent tout d’abord de découvrir l’espace de l’Europe, ils contribuent ensuite aux rencontres, à la découverte de l’autre, au partage des idées, des connaissances et des techniques. Ils contribuent donc à l’unité de l’espace chrétien européen.

Les lieux de pèlerinage sont nombreux en Europe. Parmi les plus connus et les plus fréquentés, il y a Rome, Saint Jacques de Compostelle, Rocamadour, Tours ou encore le Mont Saint Michel.

c. Le rôle des grandes écoles monastiques ou cathédrales et des universités

La circulation des idées et du message chrétien sont aussi assurés grâce aux écoles monastiques. Jusqu’au 11e siècle, ces écoles situées dans les monastères sont particulièrement brillantes. Ce sont des lieux de transmission mais aussi de conservation du savoir grâce à leurs bibliothèques et scriptoriums : les abbayes de Cluny, du Bec Hellouin sont reconnues.
La renommée de ces écoles s’efface au 12
e siècle au profit des écoles situées en ville, près de la cathédrale : ce sont les écoles épiscopales ou cathédrales comme Chartres, Paris, Oxford…

S’il est difficile de dater la naissance des premières universités, le 13
e siècle voit leur nombre augmenter et leur succès s’affirmer grâce à des maîtres illustres tels que St Thomas d’Aquin qui diffuse la philosophie d’Aristote.

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