Tourisme Durable

INTRODUCTION

La commission des statistiques des Nations Unies caractérise le tourisme comme :

« un ensemble d’activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et de leurs séjours dans des lieux situés en dehors de leur environnement habituel pour une période consécutive qui ne dépasse pas une année, à des fins de loisirs, pour affaires ou pour d’autres motifs. »

Le tourisme est donc un ensemble de secteurs d’activités tels que les transports, l’hébergement, la restauration, les loisirs, les spectacles, le sport et les entreprises de voyages. Sa mesure est difficile notamment parce qu’il est défini par le consommateur, c’est à dire le visiteur ou le voyageur, qui achète des biens et des services à la fois touristiques et non touristiques. Le tourisme n’est donc pas une branche d’activité classique : il est multiforme, dynamique, co-producteur du produit avec des consommateurs extérieurs, mobilisateur de nombreux services et sensible aux aléas des contextes locaux et des tendances générales.

Aujourd’hui, le tourisme international est la première source de recettes d’exportations devant l’automobile, la chimie, l’alimentation, l’informatique et le pétrole. En terme d’emplois, le tourisme représente 231 millions d’emplois directs et indirects, soit 8% de l’emploi total mondial. Toujours plus nombreux, les touristes alimentent une industrie en pleine expansion : l’OMT (Organisation Mondiale du Tourisme) prévoit 1 ,6 milliards de touristes en 2020.

Avec de tels flux, cette activité commence à peser sérieusement sur l’environnement. En effet, à court terme, les autorités se réjouissent toujours de la progression des arrivées, source de devises mais à moyen terme, les séquelles peuvent être irréversibles. Le tourisme international est responsable de l’émission de 5% des gaz à effet de serre dans le monde. Parmi ce pourcentage 40% sont générés par le transport aérien, 32% par le transport routier et 21% par l’hébergement. Les hôtels les plus producteurs de gaz à effet de serre sont ceux haut de gamme, les palaces. La plupart sont dotés de piscines chauffées, de hammams et autres spas qui consomment énormément d’énergie. De plus, L’OMT estime que la croissance vertigineuse du secteur pourrait mener à une hausse de 150% de ses émissions de gaz dans les 30 prochaines années.

En conséquence, le secteur du tourisme est régulièrement pointé du doigt pour son impact non négligeable pour la planète qui commence lorsque le nombre de touristes présents en un point dépasse les capacités normales. Le tourisme conventionnel qui est encore la règle aujourd’hui, ne suit aucun contrôle, et est potentiellement dangereux pour de nombreux sites à travers la planète : pollution de l’air, de la terre, de l’eau, surexploitation des ressources, modification du paysage, disparition d’espèces protégées, modification de la faune et de la flore sont parmi les questions récurrentes. Les zones touristiques sont souvent des endroits riches, avec un écosystème particulier. Plages, lacs, rivières, montagnes, ces endroits subissent des dégradations irréversibles liées au tourisme. S’ajoute à cela les problèmes sociaux qui se multiplient, les populations locales devenant parfois la proie de voyageurs en quête d’exotisme. Le danger, c’est aussi, dans le Sud, l’aggravation des problèmes de pénurie d’eau. Avec à la clé, des conflits d’intérêts entre les voyageurs et les locaux. Faut-il, du coup, arrêter de voyager ? S’y résoudre serait une catastrophe pour certains pays, ou le tourisme s’est souvent substitué à une agriculture en déclin. De plus, ce secteur peut être également un formidable outil de développement et contribuer à l’amélioration des conditions de vie des habitants, ainsi qu’à la protection des espaces naturels.

Le tourisme se retrouve donc aujourd’hui face à un enjeu majeur. En effet, le secteur du tourisme n’est pas seulement coupable, il est aussi gravement impacté par les changements climatiques, et victime de la plupart des dérèglements auxquels on peut assister : les neiges du Kilimandjaro auront fondu au plus tard en 2020, le centre historique de Venise sera submergé et certaines iles des Maldives englouties par les flots. Le tourisme ne constitue pas une ressource que l’on peut consommer jusqu'à épuisement pour ensuite passer à autre chose. Le réchauffement climatique fait planer sur le tourisme le spectre d’un scenario catastrophe car l’environnement est la base des ressources naturelles et culturelles qui attirent les touristes. Par conséquent, la protection de l’environnement et des hommes est essentielle pour un succès à long terme du tourisme.

Depuis quelques années, conscient de ce défi, les gouvernements, les professionnels et associations se mobilisent et se tournent vers un tourisme durable pour essayer de palier aux déséquilibres actuels. Mais qu’est ce que le tourisme durable ? Pourquoi est il la solution ? De plus, même si le virage vers un tourisme « vert » suscite de nombreuses initiatives, il fait aussi naître des débats et des controverses et montre ses limites.

Quels sont donc les enjeux du tourisme durable et ses défis pour demain ? Ce mémoire essaiera de répondre à cette question à travers trois parties.

La première partie présente le constat du tourisme actuel classique. Quelles sont les conséquences du tourisme de masse ? Pourquoi l’industrie du tourisme est elle menacée à long terme ? Pour y répondre, nous étudierons ses impacts, positifs et négatifs, d’un point de vue économique, environnemental et social.

Le but est de comprendre pourquoi le secteur doit évoluer vers un tourisme durable.

Mais qu’est ce que le tourisme durable ? C’est à cette question que répondra la seconde partie. La naissance du concept, la définition de la notion et les différentes formes de tourisme durable seront traitées dans un premier temps et expliqueront pourquoi est il la solution pour l’avenir ?

Dans un second temps, nous analyserons ce qui existe déjà en matière de développement durable du tourisme. Quels en sont les acteurs ? Quelles sont leurs initiatives ? Et enfin comment réagissent les acteurs traditionnels du tourisme face à cet enjeu ?

Nous nous attarderons aussi sur le cas de l’entreprise Thomas Cook qui a mis en place une véritable démarche de développement durable. Après avoir présenté brièvement l’entreprise, nous verrons quelle est sa politique pour un tourisme plus responsable à travers quelques missions réalisées lors de mon stage.

Enfin,

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