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Le Choc pétrolier

Mémoire : Le Choc pétrolier. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Avril 2015  •  2 016 Mots (9 Pages)  •  1 045 Vues

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Le premier choc pétrolier est une crise mondiale des prix du pétrole qui débute en 1971 à la suite du pic de production de pétrole des États-Unis et l'abandon des accords de Bretton-Woods et dont les effets se feront sentir jusqu'en 1978.

L'année 1973 est cependant souvent associée à ce choc à cause de la déclaration d'embargo accélérant encore la hausse de prix du baril. Les 16 et 17 octobre 1973, pendant la guerre du Kippour, les pays arabes membres de l'OPEP, alors réunis au Koweït, annoncent un embargo sur les livraisons de pétrole contre les États « qui soutiennent Israël »1. Le 6 octobre 1973, la majorité d’habitants de l’État hébreu célèbre Yom Kippour, le jour le plus sacré du calendrier juif. C’est le moment choisi par une coalition arabe menée par l'Égypte et la Syrie pour lancer une attaque militaire surprise2 en réponse à la défaite de la guerre des Six Jours qui opposa, du 5 au 10 juin 1967, Israël à l'Égypte, la Jordanie, la Syrie et l'Irak dans l'espoir de récupérer par la force les territoires conquis par Israël, la péninsule du Sinaï et le plateau du Golan en particulier. L'offensive éclair déstabilise dans un premier temps Israël mais Tsahal parvient rapidement à rétablir la situation. L’aide militaire américaine, marquée par des livraisons d’armes par pont aérien à partir du 14 octobre 1973, a permis à l’État hébreu de débloquer une situation critique. La réaction arabe face à l'intervention américaine ne se fait pas attendre. Réunis le 16 octobre à Koweït City, les principaux producteurs du Golfe décident d’augmenter unilatéralement de 70 % le prix du baril de brut3. Ils imposeront quelques jours plus tard une réduction mensuelle de 5 % de la production pétrolière et un embargo sur les livraisons de pétrole à destination des États-Unis et de l’Europe occidentale. L’embargo ne sera levé que 5 mois plus tard mais la sanction est là. En un an, le prix du baril passe d’environ 3 à 12 dollars.

Les revendications des pays arabes portent sur :

l'augmentation importante du prix du brut et plus précisément la quote-part de ce prix revenant aux « États producteurs » ;

le contrôle absolu des niveaux de la production afin de maintenir un prix « artificiellement » élevé du brut ;

la participation croissante, de la part de ces pays, aux opérations de production entraînant la disparition progressive du brut revenant aux sociétés concessionnaires (dit « brut de concession ») au profit du brut qui revient à l'« État hôte » (dit « brut de participation ») ;

le financement de la cause arabo-palestinienne et la reconnaissance d'un peuple palestinien jusqu'alors peu populaire en Europe : le ministre du pétrole saoudien déclarait le 26 novembre 1973 à la télévision française dans l'émission Actuel 2 : « si vous ne changez pas votre politique [de soutien à Israël], l’Europe va souffrir »4.

Sommaire

1 Contexte et causes

1.1 Le pic de production des États-Unis

1.2 La fin du système monétaire de Bretton Woods

2 Déroulement des faits

3 Classification des pays

4 Résultats à long terme

5 Notes et références

6 Annexes

6.1 Articles connexes

6.2 Bibliographie

6.3 Lien externe

Contexte et causes

Le pic de production des États-Unis

Courbes de production et d'importation des États-Unis.

Pour les historiens du marché du pétrole et les spécialistes de l'industrie, la raison du premier choc pétrolier est tout simplement le fait que les États-Unis, premier producteur de l'époque, ont passé leur pic de production en 1971 (avant l'abandon de Bretton-Woods)5. Le sénateur américain James Akins, mandaté par le gouvernement américain pour évaluer l'état réel des réserves américaines en pétrole, montre en 1972 que les États-Unis n'ont alors plus la capacité d'augmenter encore leur production. Lors d'une adresse spéciale à l'attention du Congrès américain sur la politique énergétique, prononcée le 18 avril 1973 (c'est-à-dire 6 mois avant que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ne décide d'un embargo sur le pétrole), le président Nixon précise que :

« Notre demande en énergie a crû si vite qu'elle dépasse désormais notre approvisionnement disponible, et au rythme de croissance actuel, elle aura presque doublé par rapport à ce qu'elle était en 1970. Dans les quelques années qui viennent, il nous faut accepter la possibilité de pénuries d'énergie sporadiques et une certaine hausse du prix de l'énergie. [...] La production intérieure disponible de pétrole n'est désormais plus capable d'en suivre la demande. »65

Selon le cheikh Ahmed Zaki Yamani, ministre saoudien du pétrole entre 1962 et 1986, ce sont les États-Unis eux-mêmes, par le biais d'Henry Kissinger (Secrétaire d'État du gouvernement Nixon), qui souhaitaient que le prix du pétrole augmente fortement5. Cette hausse du prix devait permettre de rendre rentable l'exploitation des champs de pétrole non conventionnels situés sur le sol américain. Dans son discours du 18 avril 1973, Richard Nixon évoque en particulier le développement des champs de pétrole et de gaz situés dans le Golfe du Mexique, le plateau continental atlantique et le Golfe de l'Alaska, et le développement des schistes bitumineux (« oil shales »). C'est d'ailleurs James Akins qui, le premier, lors d'une réunion de l'OPEP à Alger (Algérie) en mai 1972, évoque officiellement la possibilité d'un prix du baril à 4 ou 5 dollars, soit le double du prix du baril de l'époque5 (alors que jusque-là, les responsables des pays arabes n'avaient envisagé que des hausses de quelques dizaines de centimes, comme par exemple la Libye, en 1971, avec une hausse de 40 centimes du prix du baril).

La fin du système monétaire de Bretton Woods

Pour

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